« Ça ne manque pas de panache ! » et « C’est bon pour l’Europe », a commenté, des étoiles plein les yeux, l’éditorialiste de BFM-TV, ce Bruno Jeudy dont la fibre sociale et le patriotisme ne sont pas vraiment le fort. Jeudy parlait de la décision de Valls, ex-candidat à la présidence de la République, ex-« Premier flic de France », ex-Premier Ministre français, actuellement membre de l’Assemblée nationale, de candidater à la mairie de Barcelone où il dit vouloir refaire sa vie. Très confortablement n’en doutons, puisque Valls, qui sera soutenu par le parti de droite Ciudadanos, est désormais le compagnon d’une milliardaire ibérique.
Par-delà la trajectoire malodorante de cet arriviste, élu à gauche pour servir la droite, qui se drapait hier dans une posture hyper-« républicaine » ( !!) et qui cultivait même la thématique lepéniste de la « déchéance de nationalité », ce navrant épisode est symptomatique du pourrissement de la caste politicienne : celle-ci ne cache même plus désormais qu’à ses yeux, comme aux yeux de ses mentors du CAC 40, le « site France » n’est plus qu’un terrain de chasse permettant d’amasser des profits faciles et/ou de faire carrière en trahissant successivement tout le monde. De plus en plus, l’oligarchie hexagonale, qui détruit nos industries, sacrifie le français sur l’autel du tout-anglais, dissout la défense nationale dans l’OTAN, prône avec Macron le « saut fédéral européen » et propose sans complexe de diluer la République dans l’ « Union transatlantique », n’a plus qu’un souci en tête : mettre un point final à l’histoire multiséculaire de ce pays de « fainéants », de « jaloux » et de « Gaulois réfractaires au changement » (dixit Macron) pour maximiser ses profits et accéder à la « Jet society » mondiale… Tant pis s’il faut pour cela déclasser l’ensemble du peuple travailleur, voire, dernière trouvaille de ces messieurs, envoyer les néo-diplômés français faire carrière (en globish)… en Tchéquie* !
Si terrible qu’il soit, ce constat ne doit pas nous désespérer : en un sens, il faut même remercier Valls, le « Superflic » qui, hier encore, jouait les « bons Français » tonnant contre les cégétistes frondeurs. Son attitude méprisante envers les Français (et envers les Barcelonais, donc !) ne signifie qu’une chose : il revient aux militants de la classe travailleuse, notamment aux communistes et à tous les progressistes insoumis à l’UE atlantique, de relever le drapeau national et de l’associer au drapeau rouge pour reconstruire les services publics, relancer le produire en France, relever la langue française humiliée, restaurer la protection sociale et refonder la République sociale, souveraine agissant pour la paix sur des bases réellement internationalistes. Une tâche qui ne pourra aller au bout d’elle-même sans que notre pays ne sorte, in fine, de ce système capitaliste décadent qui ne secrète plus que financiers sans patrie et politiciens sans honneur.
*le gouvernement Philippe vient de signer un accord avec les autorités tchèques à ce sujet.