Imaginons un individu qui a passé près de quinze années dans une formation politique et qui, « subitement » – à moins que la (dis-)simulation N’ait été et NE soit encore sa ligne de conduite existentielle –, rejette maladivement tout ce pour quoi il a milité pendant si longtemps. Imaginons un individu qui opère un virage à 180 degrés sur tous les plans : jugez plutôt :
- Sur l’engagement pour la sortie de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme, à la défense des alliances les plus hétéroclites (NUPES et Intersyndicale façon Berger) et inféodées à cette Europe atlantique jadis pourfendue pendant 15 ans par ce même personnage ;
- Sur l’admiration pour des intellectuels de l’organisation à laquelle il appartenait et qu’il couvrait naguère de louanges (de manière secrètement et probablement envieuse), transformée en opprobre haineux et obsessionnel se muant en règlement de comptes personnel – certainement pour n’avoir pas accepté les justes remarques portant sur le fait que ledit individu envieux, par paresse crasse ou par pure incapacité, n’exécutait pas les tâches qu’il prétendait assumer ;
- Sur son « travail » dans une organisation collective (encore que son « travail » consistait surtout à… rédiger un articulet de temps en temps, sans sources, sans dates ni notes : fâcheux pour un prétendu « historien » …), désormais défoulement quotidien sur un blogue destiné à salir et à détruire ;
- De son abhorration prétendue pour le « culte de la personnalité » à son soutien infantile et acritique au porte-parole de la France insoumise (de plus en plus contesté en son sein même, sans parler de ses « alliés » et « amis ») ;
- Sur son appel désormais enterré à reconstruire un syndicalisme de combat à son actuelle défense pour elle-même de l’Intersyndicale, dont le Berger vénéré n’est autre que le patron de la très jaune Confédération Européenne des Syndicats (que notre individu désormais euro-assagi critiquait férocement avant son grand virage) ;
- Sur l’appel à un « nouveau congrès de Tours » afin de reconstruire un Parti communiste de combat à SA défense d’un « congrès de Tours à l’envers » pour qu’il n’y ait plus de Parti communiste du tout EN FRANCE – et vive le « mouvement gazeux » qui se liquéfie ! Mouvement qui, il est vrai, dispose encore de quelques moyens pour offrir des postes valorisants à de fringants dandys politiques désireux de fuir l’enseignement et d’obtenir, le jour venu, une bonne petite place au Parlement ? …
Un tel individu existe bel et bien. Au point de concentrer son attention et ses « analyses » – en réalité, un déchaînement de rancœur (non dissimulée, pour le coup) – sur la formation à laquelle il a appartenu ; le tout en étant incapable de faire preuve de dialectique (mais connaît-il au moins le sens de ce concept ?) et d’user d’une orthographe tant soit digne d’un « professeur d’histoire à l’Université » qu’il aurait été quand il était « actif » … Pourtant, après avoir quitté l’organisation en question sans avoir eu le courage d’affronter en présentiel un débat de fond le confrontant face à face à ceux avec lesquels il n’était « subitement » plus d’accord, cet individu eut une grande ambition pour meubler son piteux retrait de l’engagement franchement communiste : créer un blogue qui, affirme-t-il, puisse « être un lieu de débat démocratique » et « contribuer à esquisser des perspectives permettant de construire une alternative socialiste à la barbarie capitaliste ».
Un « lieu de débat démocratique » qui permet à l’auteur de débattre… avec lui-même, sans aucune contradiction extérieure. Cela serait à la limite possible grâce aux commentaires des lecteurs extérieurs dont le nombre maximal se monte à dix (dont l’auteur du présent billet qui, confessons-le, se délecte toujours autant face à tant de médiocrité). Mais en l’espace de quatre années, on frôle le néant ; à moins d’appeler créativité politique le ralliement pur et simple d’un ex-« communiste » aux thèses les plus droitières des éléments les plus sociaux-démocrates de la NUPES. Ce qui n’empêche pas notre « contributeur » d’esquisses – et surtout esquisseur de contributions point trop fatigantes – de persévérer dans son dessein inavoué : cracher son venin contre son propre passé. Y compris contre celui d’une lignée héroïque au service du communisme, du parti communiste et de l’indépendance des peuples de Grèce et de France.
Quant à la « contribution et l’esquisse de perspectives permettant de construire une alternative socialiste » (y compris en soutenant frénétiquement la NUPES à l’orientation euro-atlantique, comprenant le PS, EELV et la direction euro-mutante du P« C »F-PGE contre lesquels vitupérait jadis notre « contributeur »…), ne doutons pas que Jean-Luc Mélenchon, François Ruffin, Fabien Roussel, Sophie Binet et autres ne manquent pas de s’inspirer quotidiennement de ce blogue…
En tout cas, que LFI dont se réclame désormais cet individu n’attende pas de notre fulminant personnage un gros travail de terrain : on a rarement vu un dandy sans talents, sans courage ni capacité de travail, privilégier autre chose que ses menus plaisirs à mille lieues des préoccupations du monde ouvrier (à qui il serrerait la main avec des gants de velours s’il se battait aux côtés des travailleurs en lutte).
Lui restera donc à transmettre à sa fringante descendance, sinon les vertus militantes de ses propres ascendants, du moins le goût de la course aux bonnes petites places pas tuantes que peut encore offrir l’appareil d’une « gauche » parlementaire ralliée à l’« Union sacrée » derrière l’Axe UE-OTAN et le régime pronazi de Zelensky. C’est sans doute cela que ce pédant petit homme appelle « nouveau bloc historique de progrès », en piétinant Gramsci qu’il n’a jamais lu…
Bref, l’« anti-jdanovisme » subit de notre alpestre personnage (une petite touche d’antisoviétisme d’allure intello ne pouvant faire de mal dans ce terne et pitoyable tableau…) a bon dos pour camoufler la fin de partie classique de tout renégat travesti en « grand rénovateur ». Les idéalistes rappelleront qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ; les réalistes rétorqueront qu’il ne suffit pas de tout renier pour cesser d’être un incapable et que l’absence de principes – y compris dans le comportement personnel – et de convictions fermes est le propre des tourneurs de casaque. L’Histoire n’en manque pas, à l’image des Marcel Gitton, Mikhaïl Gorbatchev et autres Robert Hue auxquels notre blogueur zélé correspond pleinement – du moins en version lilliputienne