Certes Macron dégringole dans les sondages perdant 26 points (en moyenne) depuis son élection. Avec 25% de satisfaits il retrouve les 24% (des suffrages exprimés) de son premier tour aux présidentielles. Avec une base de masse aussi faible les difficultés d’un exécutif dont l’axe politique central est de casser les conquêtes sociales, étaient inévitables.
Les rats.
Aussi le grand capital est-il hésitant dans son soutien à Macron. Les provocations permanentes de ce dernier à l’égard du peuple travailleur, tant dans les mesures gouvernementales que le discours qui les accompagne, peuvent être finalement contre-productives. Alain Minc, un des porte-parole du « cercle de la raison » patronal le met en garde : « Les inégalités engendrées par le système de marché accroissent le risque d’un spasme sociétal, d’une révolte dont la forme est imprévisible. On ne peut pas continuer comme cela, l’inégalité est trop forte. On risque l’insurrection« .
Le feuilleton Benallah de l’été ressemble aussi à un avertissement : tout n’est pas possible.
La dictature du capital disait Gramsci c’est « L’hégémonie cuirassée de coercition » autrement dit la violence ne suffit pas, il faut du consentement. Et c’est là que le bât blesse car la réaction sur toute la ligne et la mise à mort de la France du CNR, ce n’est pas très consensuel. L’hégémonie idéologique s’effrite certes trop lentement mais les évolutions sont notables. Ainsi à l’Université les fariboles sur le totalitarisme ou l’anti-robespierrisme primaire reculent nettement, les masques tombent. Derrière celui du jeune et dynamique président du « nouveau monde » apparait le visage grimaçant et rance du président des riches plein de morgue et de mépris pour « les gens de peu » et autres « Gaulois réfractaires ».
Du coup les rats quittent le navire. « Jupiter maître des horloges » n’est plus qu’une tartarinade et ses ministres d’État – excusez du peu – démissionnent en direct dans les médias.
Aussi la perspective d’une grande bataille pour les retraites par répartition et des pensions décentes pour les anciens devrait regonfler nos voiles, sans compter que les fonctionnaires, dos au mur, vont devoir sauver leur statut, mis en place en 1946, ainsi que le SMIG, par Maurice Thorez. La perspective de cette bataille n’est pas pour rien dans la crise gouvernementale et la retombée vertigineuse du soufflet macronien.
Reste que l’état-major du plus grand syndicat reste l’arme au pied. Participe à l’enfumage des pseudo-concertations. Prisonnier de son réformisme, sous transfusion européiste par l’intermédiaire de la jaune CES, l’orientation confédérale de la CGT laisse la classe sans perspective de lutte. Un syndicalisme de classe et de lutte est une nécessité urgente qui devrait être à l’ordre du jour du prochain congrès de la CGT et de ce point de vue, la multiplication dans la CGT des prises de position en faveur de la FSM est un grand encouragement.
Comme la renaissance d’un parti communiste léniniste et 100% anti-UE est la condition d’une perspective de changement réel dans notre pays, loin des agitations politicardes, de la lutte des places, de l’affairisme et du carriérisme, de l’électoralisme et finalement de la fascisation de notre vie politique qui est le résultat direct des politiques ultra-libérales menées depuis des décennies.