Depuis plusieurs mois les hommes politiques, aidés dans cette triste besogne par l’ensemble de nos médias, nous gavent, comme on gave les oies, avec ces mots, démocratie … démocratie … en essayant de nous faire croire que ces primaires destinées à choisir le candidat qui devra représenter leur Parti, sont la preuve d’une grande démarche démocratique.
Alors qu’il ne s’agit là que d’une triste comédie permettant, soi-disant, à des membres d’une même organisation de choisir le personnage qui devra devenir aux prochaines élections présidentielles le représentant officiel de leur Parti.
Parti auquel, certains militent depuis de très nombreuses années. Militants consciencieux, payant régulièrement leurs cotisations, participant à toutes les campagnes électorales où leur Parti présente un candidat et chaque fois que cela est nécessaire, ils vont distribuer des tracts ou coller des affiches pour soutenir leur candidat.
Collage d’affiches où parfois ils rencontrent les colleurs d’affiches du candidat adverse, d’où naissent des disputes, en venant parfois jusqu’aux mains.
Et voici qu’aujourd’hui, ils s’aperçoivent que leurs adversaires d’hier avec lesquels ils se sont parfois colletés, les narguent, sourire aux lèvres, parce qu’en payant un euro, ils vont comme eux, pouvoir grâce aux primaires, venir « démocratiquement » voter pour le candidat adverse qui, à leur avis aura le moins de chance d’être élu et, que sans ces primaires, le militant de bonne foi n’aurait jamais accepté que leur Parti présente comme futur candidat à la présidentielle.
Dans ce contexte que signifie « Démocratie » ?
Cette « Démocratie » que personne ne dénonce, nous oblige à nous poser diverses questions.
A quoi cela sert-il d’être membre d’un Parti puisque les ennemis politiques pourront « démocratiquement » venir en toute liberté, voter pour imposer le candidat qui leur apparaitra le plus mal placé.
A quoi cela sert-il de payer régulièrement ses cotisations, alors que n’importe qui, pourra pour un euro déposer dans l’urne un bulletin qui vaudra autant que celui du militant chevronné qui se sacrifie depuis de longues années pour son Parti ?
A quoi cela aura-t-il servi de passer des nuits à coller des affiches en se heurtant parfois avec les représentants de ceux qu’ils combattent alors qu’aujourd’hui le militant de toujours risque de retrouver ce même « concurrent » (et concurrent le mot est faible) dans le même bureau de vote, narguant et souriant, et votant pour qui bon lui semble et leur bulletin de vote aura autant de valeur que celui du vieux militant.
Permettre à des ennemis politiques de participer au choix du candidat qui devra être le représentant de son Parti aux élections présidentielles, ne s’appelle plus démocratie, cela s’appelle trahison.
Trahison condamnable et probablement condamnée par des militants fidèles et convaincus.
En toute état de cause, cela ne sera guère valorisant pour ceux et celles qui se seront prêtés à cette comédie.