Relayée sans la moindre distance par France-Télévision et Radio-France, les prétendus « services publics » de l’audiovisuel macronien, la propagande yanqui présente Nicolas Maduro, le président vénézuélien élu, comme un affameur du peuple parce que, nous dit-on, ce vilain gauchiste refuse sadiquement la gentille « aide humanitaire » que Trump, président MINORITAIRE des USA (il a obtenu deux millions de voix de moins que son adversaire !) prétend envoyer au Venezuela en passant par les canaux de l’opposition putschiste. Trump, Guaido, le « président » putschiste et les directeurs de l’ « information » de FT et de RF croient-ils désormais, à l’imitation d’un certain Goebbels, que « plus un câble est gros, plus il est invisible » ?
En réalité, c’est Trump qui, en bloquant les comptes de la société nationalisée des pétroles vénézuéliens (PDVSA), en manipulant les cours du pétrole avec l’aide des aimables « démocrates » de Riyad, en étouffant le Venezuela sous les sanctions économiques, en attisant le sabotage économique de l’économie vénézuélienne avec la complicité de l’oligarchie locale, en préparant l’invasion du Venezuela à partir de la Colombie voisine (où les fascistes assassinent quotidiennement les syndicalistes), a plongé l’économie vénézuélienne dans les pénuries ; comme Kissinger avait, en son temps, enfoncé le Chili d’Allende dans le chaos économique et les grèves patronales à répétition pour justifier le coup d’Etat de Pinochet et le bain de sang anticommuniste, antisyndicaliste et antisocialiste qui l’a suivi. Et l’étrangleur yanqui à la mèche orange qui, d’une main, strangule le Venezuela bolivarien et de l’autre, prétend lui offrir une croûte de pain, serait le sauveur de ce pays, tandis que Maduro, l’homme de gauche qui refuse ce chantage et qui lutte pour desserrer l’étau, serait l’affameur de sa propre population ? Mais qui ne voit que l’opération « humanitaire » de Trump applaudie par les journaux de France II et de France-Culture n’est qu’un piège grossier visant à justifier l’invasion yanqui du Venezuela avec, dans la foulée, la liquidation, déjà entreprise par le président fasciste brésilien Bolsonaro, de toute la gauche latino-américaine ? En effet, soit Maduro accepte cette « aide » insultante et empoisonnée des affameurs yanqui, et il livre les clés de son pays à l’impérialisme, soit il la refuse avec dignité, et dans ce cas, le très « patriote » Guaido, homme-lige de l’Oncle Sam, appelle à la guerre civile, à l’insurrection militaire et à l’invasion yanqui ! A tous les coups, c’est l’indépendance vénézuélienne qui perd, à tous les coups, c’est le monstre affameur yanqui, dont on voit ce qu’il a fait de l’arme alimentaire en Irak (plus de 600 000 enfants morts de malnutrition entre 1991 et 2003), qui l’emporte, non seulement sur la gauche vénézuélienne, mais sur tout le camp progressiste mondial !
Et dire que toute une partie de la « gauche » française marche dans cette sale combine en criminalisant Maduro et en disculpant son adversaire, voire en réclamant niaisement des « élections »… sous chantage et siège yanqui ! C’est un peu comme si, en 1793, en 1870 ou en 1940, les progressistes français d’alors avaient réclamé, non pas « des armes, citoyens ! » pour chasser l’envahisseur germain, mais des « élections » organisée sous la surveillance des baïonnettes ennemies (telles que celles qui portèrent Thiers et les Versaillais au pouvoir en 1871 pour pactiser avec Bismarck, accepter le dépeçage territorial et écraser la Commune !). Comme le disait Auguste Blanqui en 1870, la France d’alors n’était certainement pas représentée par les centaines de députés versaillais « élus » sous la botte prussienne : elle serait, affirmait Blanqui, dans l’ultime village héroïque qui eût encore résisté à l’envahisseur et à ses collaborateurs : là et là seulement serait la France. Et comme on sait, ce « village » fut successivement le Paris des Sans Culotte, puis celui des Communards, puis la France persécutée qui, en 1940, prit le « chemin de l’honneur » (celui de la France libre à Londres, mais aussi celui de Tillon appelant clandestinement à la Résistance au nom du PCF le 17 juin 1940) pendant que la majorité indigne des députés élus en 36, socialistes inclus, remettait les pouvoirs constituants au capitulard Pétain (non sans avoir préalablement déchu les députés communistes !) !
Assez de ce pseudo-humanitarisme médiatico-militariste, assez de ce « droit d’ingérence humanitaire » à la Kouchner qui ne sont que la face émergée des invasions et des coups d’Etat impérialistes ! Réapprenons à temps à marier la défense patriotique des peuples souverains, et l’internationalisme prolétarien des vrais amis de l’humanité. Notre guerre d’Espagne moderne, notre nouveau front antifasciste mondial entre le camp anti-impérialiste assiégé et l’offensive impérialiste planétaire commence désormais aux frontières du Venezuela frère.
Comme en 36, où les erreurs du gouvernement républicain espagnol ne pouvaient justifier de faire balance égale entre la République espagnole et les « nationalistes » appuyés par Hitler, choisissons le camp populaire et défendons haut et fort, y compris contre la fausse gauche jamais lasse de trahir, le Venezuela bolivarien, amis et camarades !