Sale temps pour les tenants de l’uniformisation linguistique du Grand Marché Euro-Atlantique.
Après le vote anglais en faveur du Brexit, comment les adorateurs bruxellois du Tout-Anglais vont-ils justifier politiquement et juridiquement le fait honteux, et totalement illégal au regard des traités, que l’anglais soit devenu de facto, sans le moindre débat démocratique, la langue unique ou peu s’en faut de l’UE ? Au point que quand le socialiste « français » Pierre Moscovici, récemment devenu commissaire européen, écrit au ministre du Travail Michel Sapin pour le sommer de briser le Code du travail, il lui écrit en anglais – et que, bien entendu, ledit Sapin n’a pas un hoquet de protestation (plutôt sans doute un OK de servilité !) ; dans le même esprit servile, lorsque les « recommandations européennes » imposant la dérégulation totale du CDI en Italie se traduisent en textes législatifs, le regrettable Matteo Renzi ne prend même pas la peine de traduire ces diktats en italien puisque l’équivalent transalpin de la loi Berger-El Khomri se nomme, toute honte bue, le Jobs Act ?
Pourtant désormais, AUCUN Etat membre de l’UE ne se réclame plus de l’anglais auprès de l’UE puisque, d’un point de vue institutionnel, Malte se réfère au maltais et que l’Irlande a déposé le gaélique comme sa langue de référence.
Il est donc très logique qu’un appel initié par l’association COURRIEL et signé par de nombreuses associations françaises (AFRAV, ALF, DLF Savoie, DDC, ICEG), mais aussi étrangères (italienne, belge, québécoise) exigent que l’UE en revienne à la pratique légale et initiale : la traduction de ses textes dans toutes les langues de l’Union – du moins si celle-ci veut qu’on la croie quand elle prétend qu’elle respecte « l’identité » et la « culture nationale » de chaque Etat-membre.
Après tout, c’est le « grand Européen » Umberto Eco qui affirmait que « la langue de l’Europe, c’est la traduction ».
A moins que… l’UE n’en profite honteusement, avec l’appui du gouvernement français traître à sa langue (entre autres félonies) qu’il faut garder l’anglais comme LA langue officieuse de l’UE parce que « c’est la langue internationale »… alors même que l’anglais n’est ni parlé ni compris par la majorité des Européens (les langues les plus parlées en Europe sont l’allemand, le français et l’italien) et qu’elle n’est la langue internationale QUE POUR AUTANT que l’UE/OTAN a décidé de privilégier la langue de cet Etat « européen » que sont les Etats-Unis… d’Amérique.
Ainsi le masque tombera-t-il encore un peu plus sur ce qu’est leur soi-disant « Europe » : non pas un moyen autochtone de « peser contre la puissance américaine », comme le prétendait sans rougir Mitterrand, mais un OUTIL de la pénétration US sur notre continent. Les ministres de Hollande dont les études ont été financées par les USA (les ex- « Young Leaders » comme Vallaud-Belkacem) auront-ils le culot de prétendre le contraire ?
CQFD, ou plutôt, « CFDT », C’est Fini De Trahir, comme on dirait dans certains milieux mal-pensants et un peu trop portés à rire jaune…
en fait ce n’est pas en anglais qu’ils parlaient mais en amerloc !
il leur restera à uniformiser l’Europe à la langue boche… ça fait un siècle et demi que ceux là en rêve….
C’est bien beau de gueuler contre le tout globish, je suis même pour, puisque, en tant que prof d’allemand, j’ai dû me battre toute ma carrière contre les « Européens convaincus » qui veulent supprimer cet enseignement des programmes scolaires français. (Contrairement à ce que dit Philippe Vinsonneau avec son « il leur restera à uniformiser l’Europe à la langue boche » qui frise le racisme à fer très chaud.)
Mais force est de constater que le globish a comblé un de ces vides dont on dit que la nature a horreur: le manque d’une vraie langue internationale.
J’ai toujours déploré le rendez-vous manqué de Lénine et de Zamenhof, et que l’Internationale Communiste n’ai pas adopté l’esperanto comme langue de travail.
Et je constate que depuis bientôt un siècle, rien n’a changé dans le mouvement communiste.
Le statut d’une langue est politique, sans rapport avec ses qualités linguistiques. Ainsi, la première langue littéraire de l’Europe après la disparition du latin, la langue d’Oc, a été réduite au statut de patois tout juste bon à engueuler les chiens après une croisade perdue par ceux qui la parlaient.
De même la langue internationale esperanto: l’humanisme a perdu, elle aussi. L’impérialisme a gagné, l’américano-globish s’impose comme langue nationale d’empire, usurpant le titre de langue internationale.
Seuls, les communistes et leurs alliés pourraient lancer le mouvement pour la vraie langue internationale, mais ils ne l’ont jamais voulu et ne le veulent manifestement toujours pas.
Dommage!