À la SNCF, avec l’accord, voire à la demande de la lugubre ministre macroniste des Transports, MM. les jaunes recevront une prime pour avoir brisé la plus longue grève ferroviaire de l’histoire contemporaine. Pendant que les uns, émules de Berger, compteront les trente deniers payés à Judas par le patronat, leurs collègues grévistes connaîtront à nouveau des fins de mois difficiles et peut-être, pour les plus engagés d’entre eux, des sanctions disciplinaires (qui ont déjà plu en 2017) pour avoir défendu les acquis de tous.
Dans l’enseignement, Blanquer et ses séides affichent le même mépris de classe en pénalisant des enseignants coupables de s’être rendus à un hommage public rendu à Christine Renon, la directrice d’école qui s’était suicidée en dénonçant ses conditions de travail. Jusqu’à quel point d’indécence et d’inhumanité ce pouvoir de tortionnaires sociaux descendra-t-il ? Quand par exemple, le secrétariat d’État aux Universités annoncera-t-il que les bourses d’État sont supprimées aux étudiants qui ont séché les cours en solidarité avec leur camarade de SUD qui s’est immolé par le feu pour fustiger la précarité infligée aux étudiants pauvres ?
Et dire que le nanti Badinter, qui n’a pas eu un mot pour condamner cette peine de mort sociale (combien de suicides, déjà, à France-Télécom privatisée ?) auto-infligée à ceux d’en bas par les euro-casseurs de France, ne retrouve un reste d’éloquence que pour s’indigner des masques de Macron brandi SYMBOLIQUEMENT sur une pique par des manifestants désireux de rappeler au maître du jour la symbolique vengeresse d’une Révolution française dont se réclame encore, pour la frime, la très illibérale « République » actuelle ! – Floréal, PRCF
Christine Renon directrice d’école se suicide: les profs sanctionnés pour lui avoir rendu hommage
3 octobre 2019, dans une importante manifestation, de très nombreux enseignants se rassemblent, choqués et en colère, devant le rectorat de Bobigny. Leur collègue, C Renon, directrice d’école vient de mettre fin à ses jours, expliquant dans une lettre les raisons de son terrible geste par ses conditions de travail.
Ce rassemblement avait lieu alors qu’un CHSCT extraordinaire se tenait, à la demande des syndicats pour que ce suicide soit reconnu comme causé par le travail.
Car face à ce régime Macron d’un cynisme et d’une inhumanité sans borne, il est nécessaire de manifester pour cela.
Et bien les enseignants présents ce 3 octobre ont été sanctionnés. Le ministre Blanquer et ses recteurs et autres Dasen (dont on vient d’apprendre qu’ils touchent des primes de 50 000 € pour massacrer l’Éducation Nationale en appliquant avec zèle les contre-réformes préparant sa privatisation) ont eu la morgue de retirer un jour de paye à ces enseignants.
Un préavis de grève avait été déposé ce jour-là pour permettre aux professeurs de se rendre au rassemblement, par la FSU qui avait expressément demandé au ministère de ne pas retenir une journée de salaire», rappelle Marie-Hélène Plard cosecrétaire du SNUIP 93 pour qui ce n’est pas une maladresse de l’administration. Marie-Hélène Plard n’y croit pas un instant : «On ne peut même pas se raccrocher à cette hypothèse. Si cela avait été fait de façon automatique, le jour aurait été décompté sur la paye de novembre ou décembre. Pas en janvier.»