Cela ne dérange pas Hollande, élu pour « combattre la finance » et l’ultralibéral Sarkozy, de ramper devant le MEDEF et d’anticiper n’importe lequel de ses vœux, si indécent soit-il. A défaut de rectitude, contentez-vous de reptitude , dirait sans doute la bien-nommée Mme Royal ralliée à son ex-compagnon ! Après les coupes claires dans les cotises patronales dues à la Sécu, après la démolition du statut des profs, le bradage d’Alsthom au capital yankee, l’expulsion des « langues inutiles » du collège (latin, grec, mais aussi allemand, italien, et bientôt le français lui-même : il n’y en a plus que pour l’anglais transatlantique » dans notre belle Education « nationale » !), après la baisse des retraites, le blocage du salaire des fonctionnaires, la fermeture « mittalienne » de la sidérurgie, après la casse d’Aulnay-Citroën, l’évaporation du livret A, la mise à mort du repos dominical et la privatisation des aéroports, voici la démolition annoncée du Code du travail : tout doit disparaître des acquis de 1905, 1936 et 1945 et il n’y a que la première trahison qui coûte !*
Cela ne choque pas davantage le sens national – s’il existe – du président en titre de déclarer – le lundi – que la France en crise ne pourrait pas accueillir un flot de réfugiés, puis – Angela ayant froncé le sourcil et ayant besoin d’un flux de main-d’œuvre à bas coût pour doper l’industrie d’outre-Rhin – de clamer trois jours plus tard que notre pays accueillerait… les quota exacts de réfugiés qu’avait fixés un peu plus tôt la toute-puissante Commission européenne ! Rompez, disait-on naguère dans la Grande Muette, mais ici, et quoi que l’on puisse penser du fond de cette terrible affaire, c’est plutôt « Rampons ! », et « Deutschland über alles »…
Cela ne dérange pas davantage Hollande, qui se réclame à tout propos de Jaurès – tombé sous les balles des va-t-en-guerre de 1914 – d’être le principal boutefeu de la guerre civile en Syrie, comme Sarko l’avait été, à l’appel de l’irresponsable en chef BHL, de l’ingérence franco-anglaise en Libye. Fort contre les pays dominés de l’Est et du Sud, mais faiblissime devant les dominants anglo-saxons et leurs vassaux des pétromonarchies, obséquieux devant Sa Sainteté le Pape (en toute « laïcité républicaine », Valls est allé représenter la France à la cérémonie de canonisation de Jean Paul II…), à plat ventre devant l’aile droite du PS (ce n’est plus « merci patron », c’est « Bercy Macron » !) mais méprisant envers tout ce qui se situe sur sa gauche, ce président de l’à-plat-France ne sait porter fièrement qu’une seule chose : son patronyme aux résonnances maastrichtiennes (pardon au fier peuple néerlandais qui sait encore, lui, ce qu’est le patriotisme !) ; et il fait chaque jour de notre Hexagone un pays plus plat et plus « rangé » de ses glorieuses révolutions passées, bref, un Waterloo morne plaine de chaque instant… qu’un tsunami « bleu marine » n’aurait dès lors aucune peine, si l’on ose dire, à balayer, à laminer et à ratiboiser d’un seul coup d’un seul !
Pourtant, connaissant un peu l’histoire de ce pays, qui trop souvent somnole sous les coups en rouspétant, mais qui devient terrible aux puissants quand il prend enfin le mors aux dents, le Grand Aplatisseur devrait se méfier : les géologues nous enseignent, preuves à l’appui, que les Alpes et les Pyrénées continuent de se soulever ; et même nos vieux volcans arvernes ne demandent qu’à rougeoyer à nouveau…
A quand donc la Montagne triomphant de nouveau de la Plaine dans ce plat pays qui est le sien et qui ne demande qu’à redevenir le nôtre ?
*Mais au fond, c’est en trahissant la France des travailleurs que la social-démocratie reste fidèle à sa piteuse histoire, de Renaudel à Rocard en passant par Moch et Mollet !