Le « P.M.U. » de l’U.M.P.S. à l’ « U.M.-Pen-S. », par Floréal
Jusqu’ici le Parti Maastrichtien Unique (P.M.U.) qui règne sur la France se composait de l’UMP et du PS. Tous deux « alternaient » pour exécuter les directives de Bruxelles, collaborer aux diktats de Berlin, violer le Non français à l’euro-constitution, courtiser le MEDEF, désosser le produire en France et les services publics, sacrifier la langue française au tout-anglais impérial, ramper devant l’Oncle Sam, multiplier les ingérences néocoloniales en Libye ou en Syrie, tout cela sur fond d’européisme bêtasse, d’antisoviétisme rassis et d’hostilité au syndicalisme de lutte. Le peuple français était alors pris en tenaille entre les maastrichtiens du « P.M.U. » et l’U.M.’ Pen en gestation, en désignant par là la jonction en cours du « rassemblement bleu marine » et des forces les plus droitières de la très droitière UMP.
Mais les temps changent et la crise politico-économique se durcit. La tenaille UMPS/UM’ Pen qui strangulait le peuple français en bloquant toute alternative (car les bêlements de la gauche « radicale » sur l’« Europe sociale » et l’ « euro au service des peuples », n’ont jamais fait une politique) se mue peu à peu, sur fond d’union sacrée liberticide, en une Phalange Maastrichtienne Unique dédiée au « maintien de l’ordre » capitalo-impérialiste DANS LE CADRE AFFICHE de l’UE atlantique et des plans néo-thatchériens du MEDEF. Mme Le Pen vient ainsi d’obtenir les félicitations discrètes du Monde pour avoir déclaré que « si l’UE nous rend notre souveraineté » (autrement dit, si l’Europe supranationale a l’amabilité de se suicider en tant que telle…), le FN n’aura plus rien à objecter au maintien de la France dans ladite UE ? On savait déjà que Mme Le Pen ne souhaitait pas vraiment sortir la France de la zone euro (elle propose en effet une « sortie concertée de l’euro » : cette étrange « souverainiste » soumet donc l’indépendance nationale française au feu vert de Berlin, principale bénéficiaire de la zone euromark…). Du moins les récentes déclarations de MLP ont-elles le mérite de mettre le point sur l’i du mot vassalité…
En outre, les experts bleus marine laissent désormais entendre que, sur le temps de travail, le Code du travail, l’âge de la retraite, le FN est prêt à rallier publiquement les revendications du MEDEF : tant pis pour les naïfs ouvriers qui auront voté « Marine » et qui n’auront pour tout salaire à leur désertion du combat de classe que la répression des grèves et du mouvement syndical.
Bref, le discours national-social du FN se révèle de moins en moins national, toujours moins social et de plus en plus… autoritaire, patronal… et germano-compatible. « Marine » envoie discrètement des signaux rassurants à la classe dominante. Rien d’étonnant à cela ; car sans l’aval du MEDEF, le FN ne saurait devenir en France un « parti de gouvernement ». Et la Le Pen sait aussi que sans l’UMP, elle ne saurait gagner au second tour de la présidentielle et encore moins disposer, une fois élue, d’une majorité parlementaire : « MM. du MEDEF, du CAC-40, de la Commission de Bruxelles, de la Banque de Francfort, de la droite « pragmatique », susurre la chef du FN, je suis la « femme forte » dont vous avez besoin pour enterrer la République souveraine et sociale dans les plis usurpés du drapeau tricolore »…
Qu’on appelle cela fascisme ou fascisation est finalement très secondaire : ce qu’annonce la Le Pen c’est, par une autre voie que celle des partis bourgeois ordinaires, l’enterrement et le déshonneur final de la France que nous aimons, celle de l’humanisme, des Lumières, du mouvement ouvrier et de la Résistance antifasciste.
Pour attaquer le peuple encore plus… frontalement tout en prenant appui sur l’union sacrée des exploiteurs et des exploités les plus aveugles, le PMU s’est donc enrichi d’une syllabe : on peut désormais parler d’U.M.-PEN-S. Espérons que le PRCF ne reste pas trop longtemps seul à le dire en appelant à construire dans la rue le Front de Résistance Antifasciste, Patriotique et Populaire et en appelant clairement à SORTIR de l’UE atlantique pour rompre avec le capitalisme sur des bases progressistes, antifascistes et réellement patriotiques !
——————–
RAPPEL sur le même sujet : BAS LES MASQUES ! –Par ARIS, fils de Résistants.
Madame Le Pen vient de faire des déclarations fort intéressantes.
Et qui confirment ce que le PRCF ne cesse de dire depuis des années (voir l’article de Georges Gastaud, Secrétaire national du PRCF).
Lors de l’émission Questions d’info sur LCP elle évoque « la perspective de rester dans l’Union Européenne ». La garde rapprochée de la Chef du FN insiste désormais sur le maintien de la France dans l’euro. En effet cette question est le seul obstacle à l’alliance avec la droite… et au plein ralliement du MEDEF à la « solution » d’ultra-droite.
En même temps la démagogie, les mensonges du FN sur d’autres questions sociales, s’effritent face aux exigences que le grand patronat et les responsables de la droite posent comme conditions à l’alliance UMP’ PEN, ainsi que nous l’appelons. Ainsi sur l’âge de la retraite à 60 ans ou sur les 35 heures le FN amorce le virage qui permettra aux sbires du FN d’accéder aux ors des palais gouvernementaux… et aux députés UMP de cirer les pompes de la présidente du FN si elle arrive à l’Élysée. Mme Le Pen indique qu’un retour aux 39 heures « peut-être envisagé ». Le député européen, Bernard Monnot est encore plus clair: « Nous souhaitons revaloriser le travail, organiser le retour un retour aux 39 heures ». Sur l’âge de la retraite Joëlle Mélin, autre députée européenne, déclare : » Nous aurons du mal à rester sur les quarante ans de travail, il faut tenir compte de l’allongement de la vie, il va falloir être inventif »…Cette dame supervise le programme du FN. Un autre dirigeant du Front prévient : » Les 35 heures, les retraites, l’euro: ce sont les trois sujets de crispation sur lesquels il faut que nous fassions des ajustements« . Qu’en termes choisis ces choses-là sont dites…Il est vrai que la Chef estime que la posture anti-euro lui a fait perdre « deux à trois points » en 2012.
Le grand capital il est vrai s’intéresse de plus en plus à l’option frontiste. Charles Beigbeder, grand financier et fondateur d’une officine idéologique « libéral-conservatrice » avec Charles Millon ancien ministre UDF qui avait fait alliance (déjà!) avec le FN en 1998, pilier de MEDEF, n’a-t-il pas déclaré: « Je n’hésiterais pas une seconde et n’aurais aucun état d’âme à soutenir le FN en 2017″. On n’en doute pas. Un vice-président du MEDEF avoue : »Le FN pénètre toutes les couches de la société y compris le patronat ». D’ailleurs Jean-Dominique Senard, président de Michelin, a invité à dîner le chef de file du FN de la région Rhône-Alpes-Auvergne.Décidément rien ne change chez Michelin, le fondateur ayant été un des piliers de la Cagoule*…Et encore cela est la partie visible d’iceberg car beaucoup de patrons cachent leur soutien au Front car ils sont « dépendants de collectivités territoriales et de leurs marchés », c’est la tête de liste du FN dans les Hauts-de-Seine, ancien directeur commercial de L’Oréal qui le dit….
La fascisation inquiétante de notre pays ne peut être stoppée que par un Front Antifasciste Populaire et Patriotique et par le renforcement de sa composante communiste, le PRCF. Car seul il porte, et depuis 2004, l’exigence d’une sorte de l’euro, de l’UE et de l’OTAN dans la perspective du socialisme, seule alternative à la barbarie capitaliste et fasciste.