LES RIPOUBLICAINS. Par Aris
Pendant que des centaines de communistes et de progressistes manifestaient à Paris, ce 30 mai, pour la sortie de l’euro et de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme,
pendant que le section française du Parti de la Gauche Européenne, alias PCF, bêlait "Europe sociale !" comme un cabri lobotomisé,
pendant que le gouvernement Hollande annonçait un niveau historique de travailleurs privés de travail et de nouvelles mesures pro-patronales,
Sarkozy, ses copains et coquins fondaient leur nouveau parti : « les Républicains ».
En fait il s’agit d’un ravalement de façade comme le droite les aime (RPF, UNR, UDR, RPR, UMP) pour faire oublier d’où elle vient et tous les sales coups qu’elle a déjà fomentés contre le peuple.
Et surtout, ce changement de nom vise à faire oublier qui sert l’UMP, alias Union Maastrichtienne Patronale !
Certes les rapports de forces jouent un rôle dans cette famille politique : il y a 30 ans jamais un homme de droite n’assumait cette étiquette alors infamante. Aujourd’hui c’est le PS qui se présente comme l’unique représentant de la gauche et, pour l’aider dans ce travail de mystification, il trouve des gens à sa gauche pour déserter ce concept qui est pourtant historiquement signifiant… pourvu qu’on ne confonde pas la pseudo-« gauche » au pouvoir avec l’héritage progressiste des combats populaires pour la paix, la souveraineté, le progrès social, la laïcité, l’égalité entre les sexes et la démocratie.
Mais depuis la défaite du mouvement ouvrier en URSS, la droite est décomplexée. Elle se radicalise au point que les ponts entre droite et extrême-droite sont de plus en plus nombreux.
Pourtant cela n’empêche pas l’habilité tactique. La droite « triangule ». C’est-à-dire qu’elle feint de reprendre à son compte les idées de l’adversaire. Du véritable adversaire, l’adversaire de classe. Or il y a dans l’héritage du mouvement populaire, ouvrier et révolutionnaire un thème qui reste central : la République. Non pas la république bourgeoise, coloniale et anti-ouvrière mais la République des Sans-culottes, des Jacobins, des babouvistes, des Communards et du mouvement socialiste et ouvrier: en un mot, la Sociale !
Les Républicains, c’est nous ! Les ouvriers fusillés en 1791 par Lafayette, en 1830 par Guizot, en 1848 par Cavaignac où durant la Semaine sanglante en 1871 par les Versaillais secondés par Bismarck. Les ouvriers et paysans qui sauvèrent la République face au fascisme en 1936 avec le Front Populaire, la République ce sont les ouvriers et paysans que le Chant des partisans appelle à la Résistance ; les Républicains ce sont les ouvriers et la jeunesse de 1968 ébranlant les patrons dans une grève générale qui réveille le monde, c’est le peuple de France qui dit NON à toute constitution européenne en 2005 et les étudiants et lycéens qui balaient le Contrat Pour l’Esclavage en 2006.
Eux, ce sont les affairistes et les carriéristes de la Sarkozie, les valets du capital, les chiens de garde de l’oligarchie capitaliste ; ils n’ont aucune légitimité pour se proclamer Républicains et leur seul but, en usurpant ce mot, est de le faire changer de sens en lui donnant celui qu’il a aux USA où le parti « républicain » est celui de l’ultra-droite incarnée par Bush !.
Eux ce sont les Ripouxplicains, comme prochainement, quand il aura changé de nom lui aussi (c’est une demande de Valls en personne), le parti « socialiste » pourra toujours se rebaptiser, pourquoi pas, « parti merdocrate ». Ainsi l’américanisation de la vie politique française aura-t-elle franchi un nouveau seuil d’aliénation et de confusion.
A chacun ses fidélités : eux répudient leur nom, et on les comprend tant ils ont trompé et écœuré le peuple. Quant à nous, nous sommes fidèles au Non populaire, patriotique et républicain du 29 mai 2005 pour lequel nous avons agi le 30 mai dernier en exigeant que la France sorte de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme.