Mon ami gréviste,
Bien sûr, je n’ai pas un unique gréviste dans mon entourage, parmi mes amis. Simplement le hasard a fait que je sais un peu plus de ce qu’il vit dans cette période extraordinaire.
Il est cheminot, conduit des trains. Il est un de ceux dont les médias parlent abondamment sans trop se soucier de leur dimension humaine. Un « privilégié », un « preneur d’otage ».
Une grève, la grève, ça se prépare. Il y a eu la discussion avec sa femme, la mise au point de mesures d’économie, le renoncement à la crèche pour les enfants encore tout petits.
Et cette grève dure plus longtemps qu’imaginé. Alors vient le rendez-vous à la banque pour retarder le paiement des échéances du crédit.
C’est dur. Entre Noël et Nouvel an, reprendre 1 ou 2 jours pour alléger la facture sans renoncer en rien. Il ne le refera plus, dans sa cabine, il s’est senti trop mal, comme un sentiment bien injuste de trahir.
C’est dur de faire grève, il y a de l’héroïsme dans ce geste. Fier de toi l’ami, et je suis sûr qu’un jour tu feras briller les yeux de tes enfants en leur racontant.
C’est comme ça, lorsqu’on naît quelque part en bas de cette société, il faut bien du courage pour défendre sa dignité.
Personne ne va lâcher !
Serge Grossvak
NDLR : Serge Grossvak qui n’est pas membre du PRCF a aimablement autorisé www.initiative-communiste.fr a diffuser cette lettre
C’est tellement ça, la gorge serrée lors de reprise
Merci Monsieur