La CFDT de Laurent Berger se présente partout, avec l’appui éhonté des médias macronistes et de la grande presse capitaliste type « Le Point » qui « enfoncent » tous la CGT, comme l’incarnation de la « démocratie » syndicale. Qu’on en juge en lisant ce qui suit ! – Floréal, PRCF
Les violences de la CFDT et méthodes de voyou de Berger condamnées en justice !
C’est un jugement qui aurait dû faire plus de bruit et être largement popularisé qui a été rendu le 16 janvier 2020 par la cour d’appel de Paris. Un jugement qui montre qui sont vraiement Berger et la CFDT. Avec la condamnation des violences de la CFDT et des méthode de voyou de Berger.
La CFDT, dirigée par Berger depuis 2012, vient en effet d’être condamnée à verser 26 000 € de frais de justice et dommage et intérêts à son ancien syndicat du commerce (SCID), attaqué par les gros bras de Berger en 2014. La cour d’appel a également annulé le placement sous administration provisoire du SCID par la CFDT. La justice a sanctionné un abus de pouvoir.
En 2014 les salariés du commerce se battent contre la loi Macron qui prévoit de libéraliser les ouvertures le dimanche et en soirée. Une loi qui vise à les faire travailler plus et dans des conditions plus difficiles sans gagner plus. Une loi entrée en vigueur le 7 août 2015…. avec le soutien de Berger de la CFDT.
«Laurent Berger n’a pas supporté nos prises de position», assure au Figaro Alexandre Torgomian, secrétaire général du SCID. «Un matin de mai 2014, je suis allé dans mes bureaux du syndicat, et je me suis retrouvé avec un service d’ordre qui m’empêchait d’y entrer», reprend-il. Plus aucun membre du SCID ne peut dès lors pénétrer les locaux.
Le syndicat commerce inter-départemental d’Île de France, bien qu’affilié à la CFDT refuse de ne pas défendre les salariés du commerce. Il publie une tribune condamnant les agissement de Berger
Immédiatement, une descente de gros bras est lancé sur les locaux du syndicat pour faire main basse sur les fichiers et l’argent du syndicat.
Dans un courrier adressé à la banque du SCID que Le Figaro s’est procuré, Laurent Berger, déjà secrétaire général de la CFDT, indique «la mise sous administration provisoire» de la branche, et que cette décision «a notamment pour objet de récupérer tout ce qui est la propriété du SCID-CFDT et, en particulier, les livres de comptes, carnets de chèques, cartes bancaires et cartes de crédit, ainsi que les codes d’accès relatifs aux comptes bancaires». Mis au courant, le SCID demande à la banque «de lui restituer immédiatement la fonction du compte», invoquant l’interdiction «de communiquer à quiconque les informations confidentielles relatives» à celui-ci .
En 2014, la fédération des services puis le 11 février 2015 le bureau national de la CFDT décide d’un putsch et de placer le syndicat sous administration provisoire. En clair de s’arroger tout pouvoir sur ce syndicat. Et ce de façon tout à fait illégale. Preuve que la démocratie syndicale et la loi Berger et la CFDT n’en ont que faire, préférant imposer leur domination par la force.
« il ne ressort pas des statuts de la CFDT ni de son règlement intérieur dans sa version en vigueur à l’époque des faits que la confédération avait le pouvoir de mettre un syndicat confédéré sous administration provisoire ou sous tutelle ». Ainsi, l’arrêt considère que « la CFDT a outrepassé les pouvoirs » que lui conféraient ses statuts, et que le SCID « a été victime d’un abus de pouvoir et d’une atteinte à sa personnalité morale ». La cour d’appel donne raison aux ex-responsables du syndicat du commerce qui ont saisi les tribunaux.
Les responsables syndicaux du commerce (SICD) dénoncent :
« Pour nous neutraliser, Laurent BERGER avait en 2015 mis autoritairement et brutalement notre syndicat, le SCID “sous tutelle”. Nos locaux ont été vandalisés par la CFDT, nos documents confisqués, nos comptes bancaires accaparés notre site internet fermé » écrit le syndicat sur son nouveau site internet. En mars 2015, le patron de la CFDT réclamait à la Banque française de crédit coopératif de « récupérer tout ce qui est la propriété du SCID CFDT et, en particulier, les livres de comptes, carnets de chèques, cartes de crédit, ainsi que les codes d’accès relatifs aux comptes bancaires ».
Si la cour d’appel a annulé la mise sous tutelle et condamné la CFDT à 16 000 € de dommages et intérêts et 10 000 € pour la prise en charge des frais de justice, elle n’a pas accédé aux demandes de remboursements des cotisations pour un montant de 606 964,16 €, réclamées par SCID. Une défaite plus coûteuse politiquement que financièrement pour la CFDT. D’autant que depuis, le syndicat contestataire de ligne confédérale s’est désaffilié de la CFDT. Il est devenu le syndicat commerce indépendant et démocratique. De son côté, la CFDT a modifié ses statuts pour rendre possible une mise sous administration provisoire possible. On est jamais trop prudent.
La CFDT qui est elle vraiment ? par le SICD
Notre syndicat a été affilié à la CFDT, nous la connaissons bien. Nous l’avons quittée en janvier 2016 après plusieurs années de conflit.
Que les choses soient claires : nous ne voyons pas la CFDT comme un concurrent à dézinguer. Nous la voyons comme un traître à la cause.
La CFDT avance masquée, usant et abusant de son titre ambigu de partenaire social. Mais est-elle encore une organisation syndicale ?
Rappelons qu’une organisation syndicale a pour mission exclusive l’étude et la défense des droits et des intérêts matériels et moraux, collectifs et individuels des personnes visées par ses statuts. En l’occurrence, les salariés du privé et du public.
Or, par son adhésion ou son absence de réaction face aux réformes régressives des dernières années, la CFDT permet aux grands patrons de supprimer ou d’affaiblir considérablement les acquis sociaux.
Elle leur facilite la tâche en accompagnant les réformes et en contenant les contestations.
L’adhésion et même la défense acharnée des lois Macron et El Khomri. Les nombreuses signatures d’accords pour permettre aux grandes enseignes d’ouvrir les magasins le dimanche et la nuit. L’absence de réaction face aux réformes très dures des retraites de base et complémentaires et – même – un positionnement CONTRE l’augmentation du SMIC !
La liste est bien plus longue ; on ne compte plus les compromissions de la CFDT face au patronat ultralibéral, à la dictature des marchés financiers.
On comprend mieux pourquoi les médias dominants (qui appartiennent aux grands patrons) font en ce moment une telle publicité à la CFDT à l’occasion des élections professionnelles 2017 dans les TPE (Très Petites Entreprises) !
À lire cette presse, les résultats sont déjà pliés. La CFDT est en passe de devenir la 1ère organisation syndicale en France, devant la CGT ! Et ils vont tout faire pour.
La CFDT : partenaire social ou partenaire corrompu ?
Nous ne mettons absolument pas en cause le travail des militants CFDT de terrain.
Venant de la CFDT, nous sommes bien placés pour savoir que les militants font du mieux qu’ils peuvent. Nous sommes bien placés pour savoir que les lignes politiques CFDT ne sont pas décidées avec eux, loin s’en faut !
Nous critiquons les méthodes et les prises de position unilatérales des dirigeants de cette organisation.
D’ailleurs, quand vous ne votez pas comme il faut lors d’un congrès CFDT, vous êtes sanctionnés. Nous en avons fait les frais.
Cela fait partie des méthodes de la centrale de Laurent Berger : pour bien accompagner et faire passer en douceur les régressions sociales, la CFDT doit tenir ses troupes, stopper net tout élan de révolte interne et briser dans l’œuf toute émergence d’un syndicalisme de lutte.
Comment procède-t-elle ?
Le système est complexe et bien pensé pour tout centraliser et, donc, tout contrôler. La loi de 2008 sur la représentativité y contribue largement, mais pas seulement. Une fois que vous êtes tombé dans les filets de la CFDT, il est très difficile d’en sortir.
Prenons l’exemple de l’organisation du prélèvement des cotisations des adhérents. Les sous.
À la base, un salarié adhère à un syndicat et c’est donc le syndicat qui prélève ses adhérents. Si le syndicat choisit de s’affilier à une confédération (CFDT, CGT, FO, etc.), il signe en quelque sorte un contrat avec elle et s’engage à lui reverser une part de ses cotisations.
Il est important de comprendre que la CFDT n’a aucun adhérent en propre. Elle touche une part des revenus des syndicats qui lui sont affiliés.
La CFDT n’est pas un syndicat, c’est une union de syndicats.
Elle a donc mis en place un système très intelligent de centralisation des prélèvements auquel les syndicats sont très fortement encouragés à adhérer.
C’est un organisme privé qui prélève les adhérents et qui reverse une part aux syndicats, via la Confédération. La part qui revient aux syndicats est faible à la CFDT : autour de 25% seulement !
Donc, 75% des cotisations des adhérents sont réservés aux structures CFDT pour leur fonctionnement. La CFDT a donc renversé le système.
Alors qu’elle n’est que bénéficiaire, elle devient grande organisatrice. Cela lui permet d’avoir un contrôle sur le nombre et l’identité des adhérents. Bien sûr, elle est aussi en capacité de couper les vivres à un syndicat qui serait un peu trop virulent.
Pire, comme la part des cotisations reversée aux syndicats est faible, la CFDT a mis en place des plans de financement pour permettre aux syndicats de fonctionner. En effet ceux-ci doivent payer leurs loyers, leurs matériels, leurs timbres, etc., le tout avec les 25% qui restent. Tout se paye à la CFDT, même les drapeaux et les salles de réunions !
Ces plans de financement sont évidemment supprimés dès que vous sortez des rangs. On vous coupe le robinet quoi. C’est exactement ce qui s’est passé pour nous.
Et le syndicat se retrouve sans moyens, il ne peut – par exemple – même pas se défendre en justice.
Et quand on sait que les cotisations ne représentent qu’une part du financement des centrales syndicales… On s’interroge sur l’indépendance de leurs dirigeants et leur réelle capacité/volonté à accomplir leurs missions de défense des intérêts des salariés.
Voir le rapport Perruchot de 2012 que tout le monde a voulu enterrer et qui est finalement paru dans la presse : rapport-perruchot
Quelques exemples de l’utilisation des sous par la CFDT :
Fin 2014, la Confédération CFDT a dépensé 202 000 € pour fêter ses 50 ans à la Mutualité avec comme invité… Manuel VALLS, alors 1er Ministre.
La Fédération des Services CFDT a acheté un appartement (pour qui, pour quoi ?) au prix de 208 000 €.
En 2015, la Confédération a dépensé 1,7 millions d’euros pour son congrès à Marseille.
La Confédération a encaissé en une année plus de 53,5 millions d’euros de cotisations & subventions diverses.
Les fonds propres (réserves + résultats) de la Confédération s’élèvent au 31 décembre 2014 à plus de 311 millions d’euros…
Cela laisse rêveur quand on sait que ce sont les syndicats de base qui engraissent la CFDT en reversant 75% de leurs cotisations. Cela interpelle quand on sait que les syndicats de base manquent de moyens et doivent payer tous leurs frais, comme les formations des militants par la structure CFDT qui empoche encore des sous au passage…
Partenaire responsable et moderne ou négociateur du poids des chaînes ?
En plus de cette fonction d’accompagnatrice des régressions sociales, la CFDT a entamé une transformation qui devrait en interpeller plus d’un.
Étant dans les petits papiers des puissants, elle est bien placée pour s’adapter aux évolutions du monde du travail. La CFDT a fait sienne la volonté politique de faire disparaître le salariat tel que nous le connaissons aujourd’hui. Au lieu de lutter pour plus de régulations protectrices, elle fait « de la pédagogie » et se transforme pour capter les nouveaux arrivants sur le marché.
La CFDT vient de créer une plateforme pour les travailleurs indépendants : http://www.f3c-cfdt.fr/union
Contre 1% du chiffre d’affaires du travailleur indépendant, cette plateforme propose des outils, des services, une assurance… Avec en option, l’assistance d’un expert comptable et du coaching !
Rappelons que l’objet exclusif d’une organisation syndicale est l’étude et la défense des droits et des intérêts matériels et moraux, collectifs et individuels des personnes visées par ses statuts. C’est sa définition légale.
Pour notre part, nous considérons que la CFDT dépasse aujourd’hui clairement ce cadre.
En outre, cette plateforme n’est pas un syndicat juridiquement parlant. C’est une autre forme d’organisation.
Nous posons donc la question : qui est-elle vraiment ? Est-elle toujours une organisation syndicale ? Et, à ce titre, peut-elle revendiquer la représentativité des syndicats qui lui sont affiliés pour continuer de négocier des régressions dans les boîtes ?
Nous pensons que non. Et nous sommes prêts à porter cette idée aussi loin qu’il le faudra – devant des tribunaux par exemple – pour revenir, enfin, à un vrai syndicalisme de lutte, démocratique et proche des salariés.
Le SCID : pour replacer l’humain au centre des décisions