L’IMPASSE
Marianne assignée à résidence par
L’état d’urgence de ce scrutin traquenard
Qui la remet aux mains d’un groupe de faussaires
Et de gauche et de droite, en fourbes partenaires
De sa mise en tutelle à l’ombre du Marché,
Se disant vertueux pour avoir empêché
Dans l’immédiat que la peste brune l’emporte
A laquelle pourtant ils ont ouvert la porte !
Paris souillé hélas par cette forfaiture
En forme de victoire à la piteuse allure
Où se donne à nouveau le concert éculé
Des ‘’Réformes’’ à faire et dont le proclamé
S’exaspère chez les pseudo’’ Républicains’’
Qui, les ayant déjà votées avec entrain,
Estiment toutefois qu’il faut qu’on accélère
Pour complaire à Brussel, leur élan délétère.
Car ils ont « entendu le peuple », voyez-vous ;
Ils savent ce qu’il veut : que l’on renverse tous
Les obstacles auxquels se heurte l’Entreprise ;
Ce code du travail obsolète qui brise
Son essor créateur ; tous les acquis sociaux,
Et cet ‘’ assistanat’’, source de tous les maux,
Dont un Wauquiez a fait son cheval de campagne.
Buté, l’Exécutif maintient et non sans hargne
Son cap. Manuel Valls veut même l’endurcir,
Renvoyant au passé ce rêve d’avenir
Qui traîne encor au sein de sa propre famille
Comme un lointain reflet du temps de la faucille.
Un sursaut salutaire a certes conjuré
Mais à quel prix honteux ! le désastre annoncé,
Cette gauche ayant dû se fondre et disparaître
Dans une droite qui ne peut que se repaître
De sa déliquescence, en feignant d’honorer
Un ‘’ Front républicain ‘’ lui servant à truquer
Sa proche connivence avec du bleu Marine.
Nous en sommes donc là ! Cette pente assassine
Guette l’Europe entière et la nuit brune vient
Qu’en fait le Capital depuis toujours contient
Quand il va jusqu’au bout de son hégémonie.
De Jaurès, il est temps, retrouvons le génie ! Yves Letourneur – 15 12 2015