« Ô manière servile de ramper aux pieds de la bourgeoisie… ». V. I. Oulianov, dit Lénine
Devant une foule de… cent personnes (chiffre donné par l’Huma !), M. Pierre Laurent a rendu « hommage » à sa façon aux « Dix jours qui ébranlèrent le monde ».
Déjà on avait remarqué qu’à la fête de l’Huma il n’y avait pas une seule rue au nom de Lénine ou d’Octobre 17. Alors qu’on pouvait croire qu’en matière de reniement, le PCF-PGE avait déjà atteint depuis longtemps les bas-fonds, M. Laurent a réussi l’exploit de gratter encore quelques millimètres : il a déclaré solennellement que décidément, le PCF n’avait plus rien de commun avec le léninisme et que par ailleurs (quel immense soulagement pour E. Macron !), ce parti ne s’apprêtait certainement pas à prendre l’Elysée… Pourquoi d’ailleurs s’emparer de ce bâtiment puisqu’au soir du 1er tour de la présidentielle, M. Laurent fut le premier à appeler, au nom de la gauche et « des communistes » (lesquels ?), à voter Macron. Bien entendu, pour « faire barrage à Le Pen » (à qui il ne manquait que 29,5% pour gagner au second tour !).
Quelques jours plus tard, après ce reniement attendu de Lénine, Laurent tenait colloque à Marseille avec toute la « gauche » bobo européenne, Tsipras (le traître au peuple grec qui s’est agenouillé devant la Troïka) et Gysi (l’homme qui a liquidé le PC est-allemand et qui a livré toute crue la RDA à la « réunification ») inclus. Une seule condition pour assister à l’euro-messe : ne pas y évoquer une seconde l’idée de sortir de l’UE supranationale par la gauche, fût-ce à l’aide d’un « plan B », comme le propose du moins (certes, insuffisamment) Mélenchon…
Bref, de l’anti-léninisme « mutant » à l’ « eurocommunisme », puis de l’eurocommunisme à l’euro tout court et de l’euro tout court à l’anticommunisme, la conséquence vaut !
La dernière page est, hélas, déjà écrite : après avoir spectaculairement abjuré ses origines léninistes (la transformation du PS français en PCF, qui a été enclenchée au congrès de Tours de 1920 s’est faite par affiliation à l’Internationale communiste fondée par Lénine !), c’est évidemment le Congrès de Tours qui sera officiellement bazardé en 2020 comme il l’est déjà dans la pratique depuis plusieurs décennies d’euro-dépendance et d’euro-allégeance.
Quant au PRCF, il appelle les travailleurs non pas à « défendre Lénine » (ou Castro, Guevara, Sankara, Thorez, Zetkin, Dimitrov, etc.) mais à SE défendre eux-mêmes en renouant avec le léninisme, bien entendu sous des formes propres à notre temps.
Sous cette bannière écarlate, les travailleurs et le PCF ont connu des décennies de victoire et ce n’est pas le léninisme, c’est au contraire sa défiguration par les uns ou son apostasie par les autres qui nous conduisent aujourd’hui de défaites en défaites…
Bref, voulons-nous de nouveau gagner avec le marxisme-léninisme, ou sommes-nous résignés à perdre sans fin sous la bannière mitée de l’anti-léninisme « euro-mutant » ?
*Diminutif péjoratif, usité par Alfred de Musset, du prénom italien « Lorenzo ».
Pourquoi attendre encore pour virer la bande a Laurent et activer la reconstruction du parti communiste de France? Un ancien du pcf.