Le nouveau rapport de la Cour des comptes, présidée par le « socialiste » Didier Migaud, vient de sortir.
Aucun suspense, comme d’habitude, il est infiniment discret sur les énormes cadeaux fiscaux et sur les dégrèvements de cotisations sociales que l’Etat et/ou les collectivités territoriales consentent aveuglément au patronat, sans résultats probants, quand ce n’est pas avec des RESULTATS NEGATIFS, sous prétexte de doper l’emploi.
Sans surprise, la Cour appelle très « socialistement », à traquer encore et encore l’emploi public, à maintenir l’austérité salariale… et à saquer au maximum les lycées publics jugés dispendieux et peu rentables. Alors que les classes à 35/38 élèves y sont désormais hyper-fréquentes (rappelons que la droite a supprimé 90 000 postes dans l’Education nationale entre 2000 et 2007 et qu’en fait de rattrapage, Hollande n’a fait que du saupoudrage, en contournant pour l’essentiel le second degré) ; en outre, les contre-réformes Allègre puis Chatel étant passées par là, l’investissement public par lycéen n’a jamais été aussi faible en France (cf l’Université syndicaliste d’octobre) alors que Hollande ne jure que par la jeunesse !
Plus gravement, sortant manifestement de son rôle, qui n’est ni de faire la loi ni d’orchestrer les contre-réformes néolibérales mais de veiller à la rigueur dans l’emploi des fonds publics sur la base des lois existantes, la Cour propose arrogamment des réformes structurelles parmi lesquelles bien entendu, la suppression du bac national et la réduction drastique des options…
Quant au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), rappelons sa sidérante « efficacité » : il est chargé entre autres de veiller au pluralisme politique dans les médias et de défendre l’usage de la langue française au titre de l’article II de la Constitution et de la Loi Toubon de 1994. Or le PS et l’UMP, c’est-à-dire le Parti Maastrichtien Unique, raflent à eux deux plus de 80% du temps d’antenne, sans parler de l’orientation générale des commentaires journalistiques (par ex., chaque matin sur France Inter, vous pouvez entendre un cours de néolibéralisme par M. Bernard Seux (Les Echos) doublé d’un cours de « géopolitique » euro-atlantique dispensé par Bernard Guetta, et c’est encore bien pire sur France « Culture » où l’ultralibéralisme tient tribune permanente) ; en outre, les intellectuels marxistes sont exclus d’antenne et de « débats », sans parler des politiques de gauche qui prônent la sortie de l’euro (le service public contourne presque totalement le Monde diplo, sans parler du PRCF, du M’pep, etc.). Ne parlons pas de notre langue nationale, abandonnée à la fois au tout-anglais obsédant des pubards et des snobinards, et à la décrépitude linguistique de la plupart des « journalistes » incapables d’articuler une liaison correcte… Ne parlons pas des émissions intitulées « Alive ! », « Summertime », « le Live de France-Info » dans l’indifférence absolue des « Sages » grassement payés par le cochon de contribuable francophone humilié à longueur d’antenne…
Terminons par le « joyau » de nos organismes de contrôle, l’ainsi-dit Conseil « constitutionnel ». Passons sur le fait que ce coûteux machin n’a jamais trouvé quoi que ce soit à redire, au titre de l’égalité entre les Français, aux innombrables contre-réformes maastrichtiennes qui ont déjà gravement affaibli les conquêtes sociales de 1945. Mais pourquoi diable continuer à payer fort cher d’ex-présidents et de très hauts fonctionnaires qui se sont eux-mêmes dessaisi de 80% de leur travail en déclarant que désormais, ils ne contrôleraient plus que les lois d’origine française (= celles qui ne sont pas une simple traduction des directives européennes transcrites en droit « français », lesquelles constituent 80% de l’ordre du jour du « travail » législatif de nos « parlementaires »), puisque de l’avis dudit Conseil « constitutionnel », les Traités internationaux signés par la France sont supérieurs à la Constitution. Si réactionnaire qu’elle soit, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe n’en a pas moins réaffirmé plusieurs fois la suprématie de la souveraineté nationale allemande sur les directives européennes (ça ne se voit pas trop il est vrai, tant les directives européennes sont favorables à la RFA : le hasard fait bien les choses) ; quant au parlement britannique, apparemment plus digne que son homologue hexagonal, il a lui aussi rappelé qu’il était le seul maître sur le territoire du Royaume-Uni… Bref, pourquoi au bas mot, la Cour des Comptes n’a-t-elle JAMAIS proposé de diminuer le salaire des « sages » du Conseil Constitutionnel de 80% ?
« Mais qui surveillera les surveillants » (« Quis custodiet ipsos custodes ? ») demandait déjà jadis le poète latin Juvénal. Allons plus loin : quand de tels « surveillants » sont les premiers à couvrir ou à encourager le crime de destruction de la nation et de ses acquis sociaux, la première des « économies » à faire, puisque ces messieurs sont si acharnés à régler la « dette souveraine due aux banques » (sic) sur le dos des « petites gens », ne serait-elle pas de supprimer purement et simplement ces officines du capital aussi douteuses que budgétivores, et avec elles, les salaires mirobolants des « sages » en question ?