Manuel Valls s’est « félicité » des prises de positions contre le FN du patron du Medef Pierre Gattaz.
M.Valls s’est donc félicité de ceci :
« Extrême droite, extrême gauche, c’est la même chose: Mélenchon-Le Pen, même combat » a en effet déclaré M.Gattaz. Ou encore de cela: « Et là, je dis attention, car il me rappelle étrangement le programme commun de la gauche de 1981, et je ne suis pas d’accord« .
De deux choses l’une : ou bien Valls a une forte propension à l’auto-persuasion pour prendre de tels propos crapuleux pour de l’antifascisme, ou bien Valls est d’accord avec Gattaz ce qui est tout aussi grave. Quand un social-démocrate se reconnait dans le MEDEF, son chef et de tels propos insultants pour la mémoire de nos combattants communistes et patriotes tombés sous les tortures ou les balles de l’extrême-droite fasciste/nazie, on se demande si cet émule de Noske* à la française n’est pas porteur d’une vérité de classe. De classe car écoutons P. Gattaz : »retour de la retraite à 60 ans, augmentation de tous les salaires avec notamment une hausse du smic de 200 euros, retour au franc, augmentation des taxes d’importation… c’est exactement l’inverse de ce qu’il faut faire pour relancer la croissance économique du pays. L’économie a besoin de pragmatisme, de lucidité ». C’est-à-dire que la critique de Gattaz à l’égard du FN est une critique de droite, plus à droite donc que l’extrême-droite! Et Valls est content ! Le chef du MEDEF amalgame la gauche – y compris le PS de 1981 – , l’extrême-gauche et le fascisme et Valls est content ! Voilà où en est ce « socialiste » qui dynamite les acquis à coups de loi Macron, qui détruit les libertés avec son état d’urgence sans fin, qui mène à l’étranger une politique néocoloniale que n’aurait pas désavouée Sarkozy…
Comme la Voix du Nord qui critique M. le Pen en disant : « La Région, comme l’Europe, elle ne l’aime pas. Elle croit au triptyque communes-départements-nation » comme si croire en la République, en la France et en la Démocratie était un crime ! La VdN en tenant ces propos fait en réalité le jeu du FN.
Sous deux aspects. Premièrement en créditant le discours mensonger et démagogique du FN qui, comme tout parti fasciste, n’est ni républicain, ni patriote, ni démocrate et qui se fout des communes et des départements comme d’une guigne. Le FN tient ce discours car il sait qu’on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre ni les ouvriers et les chômeurs avec des déclarations d’amour à l’euro et à l’UE qui étrangle le produire en France. Deuxièmement en passant sous silence les vraies positions de Mme. Le Pen, à savoir qu’elle est en train d’échanger sa position sur l’Europe – elle rallie progressivement la doxa libérale sur l’UE (voir ses déclarations……)- en échange du soutien du grand capital et d’une fraction de la droite. Gattaz lui mettant la pression pour accélérer ce processus. Mussolini et Hitler ont connu exactement le même parcours ( voir notre article…...) de la démagogie sociale au « pragmatisme et à la lucidité » comme dit Gattaz, le retour au « cercle de la raison » cher au larbin du MEDEF Alain Minc.
Finalement ces gesticulations confortent les Le Pen, désorientent le peuple de gauche, et le patron des patrons, oublieux du passé Kollabo de sa classe, fait coup triple : pression sur le FN pour qu’il retourne la queue basse à la niche européenne, insulte à la vraie gauche sous les applaudissements d’un premier ministre « socialiste » et au final la certitude que la politique qui sera menée par le pouvoir sera favorable au grand capital. Ainsi se met en place en France une « U.M.- Pen – S. » qui, du PS liberticide et antisocial au FN en passant par l’UMP, est entièrement dévoué à la construction européenne capitaliste qui démantèle notre pays.
Alors qu’on permette aux militants franchement communistes et antifascistes que nous sommes de dire ce que ni Gattaz, ni la VN, ni Valls ne diront : pas une voix ouvrière pour le FN, le doberman des patrons, pas une voix de patriote pour le FN, le copain des fachos du Vlaams Belang qui veulent annexer le Nord de la France à une Flandre nazifiée et où les francophones sont d’ores et déjà persécutés.
*Noske ministre social-démocrate, assassin de Rosa et Liebknecht avec les Freikorps (Corps francs) d’extrême-droite, ses alliés en contre-révolution.