Figure de proue de notre histoire révolutionnaire, Robespierre invitait à « passer la vérité en contrebande ». La vérité, pas le mensonge !
Il est donc logique que les figures de proue de nos tristes temps contre-révolutionnaires s’évertuent à passer en contrebande mensonges et contre-vérités. Ou plus exactement, à produire et à écouler leurs contrefaçons.
Quand les jeunes carriéristes du FN, un parti dont le fondateur fit l’apologie de Pétain, revendiquent… Jean Moulin pour parrainer leur groupe de Sciences po, comment les super-atlantistes Juppé, Copé et Cie, qui viennent d’aider Hollande à parachever le ralliement de la France à l’OTAN (dont nous avait sorti le Général), auraient-ils vergogne à se dire « gaullistes » ?
Dans ces conditions, pourquoi Emmanuelle Cosse, qui hier encore était plus verte que verte, hésiterait-elle à devenir ministre d’un gouvernement qui, à grands coups de loi Macron, assassine le rail à l’avantage des très polluants transports par autocar ?
Pourquoi Hollande cesserait-il de se dire socialiste, lui dont chaque décision économique (privatisation des aéroports, des barrages…), diplomatique (guerres et ingérences tous azimuts) et « sociale », insulte la mémoire de Jean Jaurès ?
Et comment Pierre Laurent, qui continue indécemment de défendre l’euro et la « construction européenne » à la tête du « Parti de la Gauche Européenne », hésiterait-il désormais à se dire « communiste » ?
Dans ce paysage dominé par les faussaires, on comprend pourquoi les militants du PRCF tiennent à se dire FRANCHEMENT communistes. En l’occurrence, l’adverbe est presque aussi important que l’adjectif, même si les deux pris ensemble relèvent à vrai dire du pléonasme.
Mais en ces temps de fourberie généralisée, mieux vaut encore se répéter que se contredire…