Figure de proue de notre histoire révolutionnaire, Maximilien Robespierre invitait à « passer la vérité en contrebande ». La vérité, pas le mensonge !
Il est donc logique que les figures de proue de nos temps contre-révolutionnaires s’évertuent à passer leurs mensonges en contrebande. Ou plus exactement, à produire et à écouler des contrefaçons.
Quand les jeunes carriéristes du FN revendiquent Jean Moulin pour parrainer leur groupe de Sciences po, comment les atlantistes Juppé, Copé et Cie, qui viennent d’aider Hollande à parachever le ralliement de la France à l’OTAN, auraient-ils vergogne à se dire « gaullistes » ? Pourquoi Emmanuelle Cosse, qui hier encore était plus verte que verte, hésiterait-elle à entrer dans un gouvernement qui, avec la loi Macron, assassine le rail à l’avantage des très polluants transports par autocar ? Pourquoi Hollande cesserait-il de se dire socialiste, lui dont chaque décision économique (privatisations), diplomatique (guerres et ingérences tous azimuts) et « sociale », insulte la mémoire de Jaurès ? Et comment Pierre Laurent, qui continue indécemment de défendre la « construction européenne » et l’euro hésiterait-il à se dire « communiste » ?
Dans un tel paysage politique nauséabond et mensonger, on comprend pourquoi les militants du PRCF tiennent à se dire FRANCHEMENT communistes. En l’occurrence, l’adverbe est presque aussi important que l’adjectif, même si les deux pris ensemble relèvent à vrai dire du pléonasme.
Mais en ces périodes de fourberie généralisée, mieux vaut encore se répéter que se contredire.