On savait déjà que MM. les LR et assimilés, qui mettent de Gaulle à toutes les sauces, n’ont de gaulliste que l’étiquette. Car enfin, imagine-t-on de Gaulle jouer les fantassins de l’UE supranationale, comme l’a fait le supercabri Michel Barnier dans la négociation du Brexit?
Imagine-t-on le général déclarer, comme Pécresse, que « le français est une langue déclinante », qu’il faut « briser le tabou des cours en anglais à l’Université » et rebaptiser « Navigo Easy » la carte orange destinée aux Franciliens?
Imagine-t-on de même l’homme du 18 juin se désavouer en repositionnant l’armée française dans le commandement intégré de l’OTAN, lui qui avait sommé les USA de retirer leurs troupes de France en 1966?
Imagine-t-on le chef de la France libre prôner une « armée européenne », alibi du grand réarmement allemand, lui qui, parallèlement au PCF, fit échouer en 1953 le projet d’une « Communauté européenne de défense »? L’imagine-t-on enfin découvrir totalement notre frontière Nord-Est, celle de toutes les invasions, de Dunkerque à Belfort, comme l’a fait Sarkozy (après que Chirac avait, lui, tout bonnement supprimé ce qui restait de la conscription)? L’imagine-t-on rester totalement placide, comme la direction des LR, face aux insolentes pressions berlinoises pour que la France cède à l’UE, faux nez de la RFA « réunifiée » et totalement décomplexée, au Conseil de sécurité de l’ONU?
Mais ce n’est pas tout. Sur le plan de la politique intérieure, en quoi les LR sont-ils « républicains », si ce n’est pas analogie avec le parti ultraréactionnaire de Trump, leur lamentable « modèle » inavoué?
Qu’y a-t-il de « républicain » au fait d’avoir soutenu un président dont le nombre de mises en examen, voire de condamnations pour des affaires sordides, témoignant de son total amoralisme et de son confondant incivisme, est en passe de pulvériser les nombreux records établis par feu Bernard Tapie?
Qu’y a-t-il de « républicain » et de « patriotique » à s’être choisi, en 2017, un candidat présidentiel qui, depuis qu’il a, lui aussi, été mis en examen pour différentes affaires fleurant la plus maladive cupidité, s’est recyclé dans le rôle de serviteur grassement payé d’une firme étrangère?
Qu’y a-t-il de « républicain », chers sarkozystes non repentis, à avoir démoli la retraite à 60 ans durement conquise par des millions d’ouvriers, d’employés et de fonctionnaires, en reportant à 62 ans l’âge légal pour complaire à l’UE (dont les accords de Barcelone signés par Jospin et Chirac en 2002 stipulent que l’âge moyen dans toute l’UE doit être porté progressivement à 67 ans?), alors que cette contre-réforme ne figurait pas dans le programme du candidat Sarkozy?
Qu’y a-t-il de « républicain » pour Sarkozy, Grand Leader Vénéré et Respecté des LR, à avoir suivi comme un toutou, ou plutôt comme un roquet malfaisant, le boutefeu BHL quand ce sinistre personnage a appelé à déstabiliser la Libye? Avec pour tout résultat, outre l’assassinat d’un chef d’Etat en exercice, le chaos dans ce pays, la guerre civile sans fin, la France abhorrée dans toute l’Afrique francophone et les djihadistes installés au Sahel?
Mais qu’importe que les derniers héros des LR, ex-UMP, ex-RPR, ex-UDR, ex-UNR, qu’importe que Chirac, Sarkozy, Fillon, aient tous eu des démêlés avec la justice, pourtant généralement très bonne fille avec les puissants? L’important n’est-il pas que tous ces ex-présidents ou ex-présidentiables décatis aient allégé l’impôt des riches, saqué les fonctionnaires, bloqué leurs salaires, plombé les services publics, les retraites, l’Education nationale, l’hôpital public et les remboursements maladie?
Et dire que ces « républicains »-là osent encore se réclamer de Jean Moulin et du CNR, le signataire collectif du programme Les Jours heureux dont sont sorties, à l’initiative des ministres communistes de 1945/47, les plus belles avancées sociales et REPUBLICAINES de l’histoire de France!