À mon parti
Tu m’as donné la fraternité envers celui que je ne connais pas.
Tu as ajouté à mon corps la force de tous ceux qui vivent.
Tu m’as redonné la patrie comme par une autre naissance
Tu m’as donné la liberté que ne possède pas le solitaire.
Tu m’as appris à allumer, comme un feu, la bonté.
Tu m’as donné la rectitude qu’il faut à l’arbre.
Tu m’as appris à voir l’unité et la variété de l’homme.
Tu m’as montré comment la douleur de l’individu meurt avec la victoire de tous.
Tu m’as appris à dormir dans les durs lits de mes frères.
Tu m’as fait bâtir sur la réalité comme on construit sur une roche.
Tu m’as fait l’adversaire du méchant, tu m’as fait mur contre le frénétique.
Tu m’as fait voir la clarté du monde et la possibilité de la joie.
Tu m’as rendu indestructible car grâce à toi je ne finis plus avec moi.
Pablo Neruda
EN CONTRE-ECHO À LA NOBLE INTERPELLATION DE PABLO NERUDA,
VOICI L’INTERPELLATION DE FLOREAL (PRCF) AUX DIRIGEANTS DU P.C.F.-P.G.E. – « À chacun selon ses mérites historiques ! ».
ADRESSE AUX NAUFRAGEURS – Aux dirigeants mutants du PCF-PGE
Vous avez sapé la fraternité et fourbi la scission dans notre rouge maison commune.
Vous avez extirpé la France rouge du Mouvement communiste mondial.
Au vin pur de la patrie, vous avez substitué l’acide de l’euro-dissolution.
Vous avez broyé ma liberté d’homme social en exaltant l’absurde « souveraineté de l’individu » !
Vous avez morcelé notre classe en exaltant ses plus insignifiantes différences.
Vous avez désappris aux travailleurs le tous pour un un pour tous.
Vous avez pieusement accompagné les retournements de Gorby et de Mitterrand.
Vous avez dénigré le socle commun de l’humanité, qui a nom classe ouvrière.
Vous avez couché dans les ors de leur monstrueuse « Europe » pendant que les ouvriers de l’Est licenciés par millions devenaient « travailleurs détachés »
Vous avez relégué la science de Marx et de Lénine pour recycler les vieilleries épuisées de l’utopie rosâtre.
Vous avez édenté ma classe alors que l’ogre du capital aiguisait ses crocs vampiriques.
Vous avez écrit « Red Shop » au fronton des Lettres françaises.
Insultant à la fois Cassandre et Prométhée,
Vous avez festoyé quand tombaient les remparts de Troie qui protégeaient les peuples
Vous m’avez détourné des lumières communes en rouvrant les portes obscures de la contre-révolution
Vous avez nommé novateurs les capitulards, ringardise le fil rouge des défenseurs d’Octobre
Vous avez confondu Germinal et Thermidor, cassé Messidor et préparé Brumaire
Vous nous avez fait douter de la victoire finale.
Et tout cela vous l’avez fait en invoquant Jaurès, Croizat, Clara et Gabriel Péri.
Ça suffit !
Car c’est désormais sans vous et contre vous que nous devons, que nous allons, que nous voulons,
Que nous pouvons, mieux, que nous devons pouvoir
Renaître à nous-mêmes.
Floréal, PRCF, septembre 2018