Il va sans dire, mais disons le clairement pour quelques sourds, que les communistes condamnent sans hésitation et en général les comportements agressifs à l’égard des militants qui tractent, et condamnent donc la bousculade dont a été victime Nathalie Kosciusko-Morizet.
Mais il faut quelques précisions qui ne sont en rien une atténuation de cette condamnation, en analysant ce que cette affaire et surtout son traitement médiatique révèle du système.
deux poids deux mesures et haine de classe
Lorsque des manifestants, syndicalistes sont agressés alors qu’ils diffusent des tracts en bord de route, lorsqu’ils sont grièvement blessés, c’est le silence. Voir pire. Comment ne pas citer l’exemple de ce manifestant écrasé alors qu’il distribuait des tracts par un poids lourd forçant violemment un barrage en 2016 lors des manifestations contre la loi travail. Dans un jugement scandaleux, en première instance et alors que la police et la justice a refusé d’entendre la victime et 14 témoins directs, le routier avait été relaxé, le juge Stella Boresi s’en prenant au contraire au mouvement syndical ! (lire ci après
Lorsque des militants de notre organisation communiste sont victimes de gestes violents de la part de ceux qui sont censés être les « gardiens de la paix » nous n’avons guère reçu une flopée de messages, de tweets et autre déferlement médiatique pour soutenir les militants victimes des agressions. Il est tout de même assez surprenant surtout venant de MM. Valls, Waukiez, Juppé et autre Cazeneuve, la sainte clique des matraqueurs, de les entendre s’indigner sur tous les médias.
C’est la routine depuis des décennies que les militants communistes soient agressés, violentés, insultés, menacés par des adversaires fanatisés mais aussi par des policiers outrepassant le droit. Cela fait, hélas, quelques décennies que je milite et je pourrais, comme la plus part de mes camarades, citer trente anecdotes personnelles.
Quand entendrons nous ce concert indigné pour eux ?
Jamais.
Violences politiques de la dictature de classe du Capital, qui ne dit pas son nom
Tant que les ouvriers seront chassés des Assemblées qui osent se dire nationales quand elles vendent le pays au grand capital et à sa prison des peuples, l’Union Européenne, tant que 16% des électeurs (CSP+) rafleront 70% des sièges pour les patrons et les lobbyistes, tant que les milliardaires exploiteront le peuple pour se gaver de milliards supplémentaires à la Carlos Ghosn (mais il est vrai qu’ils sont tous mêmes ), tant que leur règne durera, « que vous soyez puissant ou misérable », valet du capital ou communiste, « les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ».
Et nous continuerons à tracter malgré les violences contre nous et le silence des « grands » et de leurs chiens de garde.
Jusqu’à la victoire.
Aris pour www.initiative-communiste.fr
Extrait d’un reportage de La Marseillaise de David Coquille
sur les faits :
« Le 26 mai 2016 à 9h30, au volant d’un 44 tonnes, Ludovic Zachar, 43 ans, chauffeur de la société TFC, n’avait pas supporté d’être immobilisé au rond-point de l’Anjoly à Vitrolles par des manifestants de la CGT mobilisés contre la loi Travail.
Après avoir déchiré un tract qu’on lui tendait, il avait forcé le passage, percutant d’abord le Kangoo d’une famille devant lui puis Nadia Chergui, postière militante CGT et secrétaire de la section PCF. Les roues du camion passaient sur son camarade Abdelmajid Kalai, 45 ans, ouvrier du livre CGT et militant communiste, victime d’un écrasement des deux membres inférieurs. »
« Le jugement de relaxe dépeint les manifestants comme des sauvages et le prévenu qu’on a victimisé comme un pauvre chauffeur qui se lève tôt. Redonnez aux faits leur réalité et leur véritable chronologie » a demandé Me Marlène Joubier pour son client Abdelmajid Kalai que les enquêteurs n’ont même pas entendu.
« Il a forcé le barrage, estime l’avocat général Thierry Villardo, et aucun élément du dossier ne permet de dire qu’il se sentait en danger de façon suffisante pour le forcer. Je suis obligé de constater des voies de faits volontaires perpétrées avec une arme avec des blessures conséquentes. Je ne dis pas qu’il a voulu le résultat. J’attends qu’il me prouve le fait justificatif. »