Les petits barons du P.S., ministres intègres qui « oublient » de payer leurs impôts ou qui cachent leurs comptes en Suisse, magouilleurs de la MNEF, banquiers reconvertis dans la politique (et vice-versa), politiques recyclés dans le « business », ministres qui passent à la Commission européenne en récompense de leur allégeance budgétaire à l’UE, ne se contentent plus de servir le capital : ils insultent les travailleurs. La morgue de classe de ces nouveaux aristocrates suinte dans leurs propos. L’arrogance de ces gens-là ne connait plus de limites.
Et ce ne sont pas des excuses hypocrites qui camoufleront ce qu’ils pensent des ouvrières, des travailleurs qu’ils méprisent comme les marquis de la cour de Louis XVI méprisaient les « manants ». Comme les seigneurs méprisaient les serfs et le bas peuple des villes. Ces nouveaux Muscadins veulent rosser les nouveaux Sans-Culottes, non contents de leur imposer chômage et misère, ils exhalent leur haine des « sans-dents » et des « illettrés » qui n’ont même pas eu la courtoisie de voter Oui à la constitution supranationale ou de se rendre en passe aux urnes lors des élections européennes…
On croit entendre les versaillais parler de ceux qu’ils nommaient avec dédain les ‘Communards’ : « cette ligue de tous les déclassés, de tous les incapables, de tous les envieux, de tous les assassins, de tous les voleurs » (Leconte de Lisle), des « têtes de pions, collets crasseux, cheveux luisants… » (Alphonse Daudet).
Odieux ! Oui, sans conteste, et révélateur de ce que ces nouveaux féodaux pensent du peuple.
Les « sans Rolex ayant raté leur vie » (J. Séguéla), les « illettrées » qui luttent pour gagner la leur et pour produire en France, les roturiers restés bêtement fidèles à notre langue et qui ne comprennent même pas les anglicismes dont les « gens bien » truffent leurs propos, les gens de peu qui ne saisissent pas « qu’il n’y a pas d’alternative » (Thatcher et Valls !) à leur exploitation et au mépris de leurs maîtres, toute cette « plèbe » saura ainsi, pour ceux qui en doutaient encore, que seul le chemin de la lutte et de l’organisation de classe pourra briser l’insolence du capital et de ses serviteurs. « Nous ne sommes rien, soyons tout ! » dit l’Internationale. Ne l’oublions pas.
Et rappelons aux Macron, Sarkozy, Le Pen et autres valets du capitalisme, que notre France, celle des travailleurs que chantait Jean Ferrat, « répond toujours du nom de Robespierre ».
ARIS