« PatCo » (Patrick Cohen), Thomas Legrand, Bernard Guetta, et sans doute en coulisses Patricia Clark ravalant pour une fois son insolence convenue, ils en suffoquaient tous d’indignation : invitée du 7/9 de France-Inter ce mardi 25 juin, la patronne du FN a traité la rédaction d’Inter de « Radio-Bolcho » ! Tombant son masque « social » pour chausser les rangers de la croisade antibolchevique, la digne héritière de Jean-Marie a répercuté à l’antenne les sottes plaisanteries qui circulent en permanence dans les rangs de l’UM’Pen en gestation, ce conglomérat bleu marine qui mêle désormais le FN à la « droite forte » dans les mobilisations « sociétales »…
Merci à Mme Le Pen d’avoir ainsi crûment rappelé à P. Cohen que l’ADN du FN est encore, est toujours, est surtout, l’anticommunisme et l’antisoviétisme à retardement ; une obsession qu’elle partage d’ailleurs avec 99% de la « classe politique » hexagonale, hélas ralliée par la direction repentie du PCF-PGE (laquelle vient de renier la faucille et le marteau, déjà interdits dans la partie Est de l’UE !).
Et toute notre sincère compassion à l’ « équipe du 7/9 », si mal récompensée de ses efforts politiques permanents. A quoi lui aura donc servi de vilipender sans trêve l’ex-URSS (où il ne s’est jamais rien passé de bon en 70 années d’existence…), d’appeler chaque jour à l’ « ingérence humanitaire » contre la Syrie et son « mentor russe », d’exalter lyriquement la grande Europe atlantique et contre-révolutionnaire, d’expliquer « pédagogiquement » l’obsolescence du syndicalisme de classe et la nécessité des (contre-) réformes, de fustiger à tout propos la « dictature castriste » (quand donc Inter, qui se targue de pluralisme, a-t-elle donné la parole à l’ambassadeur cubain à Paris ?) et de censurer sans mollir les communistes de France qui, avec d’autres progressistes, promeuvent une alternative politique fondée sur la sortie de l’UE par la porte à gauche ?
Comme quoi rien n’y fait : un jour ou l’autre, la « gauche » bobo est rattrapée par l’anticommunisme qu’elle a banalisé sous le nom d’ « antitotalitarisme » en amalgamant sans relâche le pays de Stalingrad – sans lequel il n’y aurait aujourd’hui ni « 7/9 », ni France-Inter ni France – au Troisième Reich de Dachau et d’Auschwitz.
Alors, souhaitons charitablement à l’équipe du 7/9 de n’avoir pas un jour à répéter sous une forme légèrement modifiée, la terrible confession du pasteur allemand Niemöller*, victime de l’hitlérisme :
« Quand ils ont réprimé les cocos, je n’ai rien dit, car moi aussi j’étais anticommuniste ; quand ils ont condamné les syndicalistes de classe, j’ai pensé : « tant pis pour eux, ces gens sont des violents » ; quand on a censuré les républicains anti-Maastricht, j’ai poussé à la roue, car ces gens-là sont forcément des « populistes » ; quand enfin la gauche bobo s’est retrouvée seule face à la droite beau-beauf, qui n’a fait qu’une bouchée de ces adversaires de papier, je me suis enfin demandé – mais il était trop tard et « Inter » avait cessé d’émettre comme la première ERT grecque venue – si je n’aurais pas bien fait de méditer plus tôt une parole fameuse de Niemöller, méditant – trop tard hélas – sur la « résistible ascension » d’un certain Hitler »…
*Niemöller a dit : « Quand ils sont venus chercher les communistes, / Je n’ai rien dit, Je n’étais pas communiste // Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, Je n’ai rien dit, Je n’étais pas syndicaliste. // Quand ils sont venus chercher les juifs, Je n’ai pas protesté, Je n’étais pas juif.// Quand ils sont venus chercher les catholiques, Je n’ai pas protesté, Je n’étais pas catholique. //// Puis ils sont venus me chercher, Et il ne restait personne pour protester