Nous approchons des « journées européennes du patrimoine » lequel, bien entendu, ne saurait être qu’ « européen », et nullement « national » ET encore moins « mondial » et tout simplement… humain.
C’est certes une excellente chose que les citoyens puissent visiter gratuitement des monuments, des musées et des œuvres d’art qui honorent notre pays et l’humanité.
Encore faut-il, pour que la signification du mot « patrimoine » ne soit pas gravement amputée que notre peuple n’accepte pas, au nom d’une vision singulièrement étriquée, idéaliste et pour tout dire, bourgeoise, de la « culture », que le travail productif – industrie, pêche, agriculture… – , socle de toute société, que la Recherche scientifique, que les services publics et la protection sociale, que le Code du travail, que les statuts et les conventions collectives hérités de la Résistance, que la séparation laïque de l’Etat et des Eglises, que la souveraineté du peuple issue de 1789, ne soient méthodiquement démontés au nom de la « construction » européenne chère au MEDEF et au CAC 40.
Encore faut-il que les citoyens – et spécialement que les intellectuels, qui ont plus de responsabilités que d’autres en la matière – ne collaborent pas par pur snobisme à l’arasement des langues nationales, le français, l’italien, l’allemand, le suédois, le portugais, voire l’anglais lui-même, au profit de ce tout-globish transatlantique dont l’oligarchie financière se sert pour araser le legs irremplaçable de chaque peuple tout en imposant partout l’idéologie néolibérale, cet ennemie principale d’un patrimoine mondial qui a pour nom diversité !