« Initiative Communiste » n’avait pas prévu de commenter la nobélisation de Peter Handke, novelliste et dramaturge autrichien. D’aspect austère, son œuvre est abondante. Elle mérite l’analyse de connaisseurs, dont nous ne sommes pas.
Peut-être aussi démunis que nous, les média dominants ne traitent guère de l’artiste. En revanche, le citoyen fait l’objet de toutes les attentions. « Le Monde » relaie complaisamment des voix venues des Balkans. Ces dernières accusent Handke, rien moins que de complicité de « génocide ». L’Obs’ se distingue par son vocabulaire abject.
Peter Handke a condamné les guerres ayant abouti à la destruction de la Yougoslavie. Traduit en français sous le titre « Voyage hivernal vers le Danube », il a publié un ouvrage demandant « justice pour la Serbie ». Il n’y a ni xénophobie ni appel au meurtre dans ce texte. La référence à un poème satirique d’Heinrich Heine (« Allemagne, conte d’hiver ») n’est évidente qu’outre-Rhin.
Ceci suffit au Parti de la presse et de l’argent ! Ils assignent Handke au ghetto des malpensants. La communauté des esthètes est priée de l’exclure ! Des responsables culturels serviles l’ont déjà censuré !
Ces « assis » condamnent une œuvre au nom des positions politiques de l’auteur. A tort ou à raison, le nom d’Andréï Jdanov est associé à ce type de dérives. Si le fantôme virtuel de celui-ci se baladait dans la France de 2019, il serait étonné du nombre de ses disciples. En particulier chez les libéraux-libertaires !