15 octobre 2017 : l’alliance de gauche soutenue par Nicolas Maduro remporte 17 provinces sur 23 aux élections territoriales vénézuéliennes. « Pouvoir minoritaire », « à bout de souffle », « ne tenant que par l’armée », vraiment ?
Au lieu de reconnaître les faits, les « journalistes »-perroquets qui se copient l’un l’autre sur les grands médias expliquent aussitôt que cette victoire sans bavure ne saurait résulter que de la « fraude massive » organisée par le pouvoir. Pas un ne se demande par ex. si, par hasard, comme c’est le cas dans la plupart des pays du monde, la bourgeoisie capitaliste et ses innombrables parasites ne seraient pas plus forte dans la capitale (Caracas) que dans les provinces, comme on l’a vu en Grande-Bretagne où Londres a voté massivement pour le « remain », alors que l’Angleterre profonde votait massivement pour le Brexit.
A tous les coups les médiacrates, dont l’élu siège désormais à l’Elysée, gagnent : car si le bloc bolivarien perd une élection, comme ce fut le cas aux dernières législatives, c’est qu’il est minoritaire dans le pays (et bien entendu, là il n’y a pas eu de fraude de l’opposition…). En revanche, si les chavistes l’emportent, c’est forcément parce qu’il ont triché : dans les deux cas, la probabilité que Nicolas Maduro soit illégitime est donc égale à 1/1.
Et c’est ainsi en tous domaines. Si les électeurs russes donnent occasionnellement une majorité aux anticommunistes, qui en profitent pour démanteler irréversiblement les structures soviétiques, c’est là un « désaveu historique » du socialisme. Si par la suite, expérience faite des deux régimes (mais alors qu’il est trop tard pour restaurer le socialisme car les nouveaux « Blancs » installés aux commandes ont interdit les grèves et cadenassé l’appareil d’Etat), la masse des ex-Soviétiques exprime l’idée récurrente, sondage après sondage, que le socialisme (même bureaucratisé) était meilleur que le capitalisme (maffieux qui plus est), cela ne saurait être pour nos médiacrates que de la « nostalgie » rance, de l’ « idéalisation rétro », du « c’était mieux avant » n’exprimant que de la sénilité mentale. Bref, quand le peuple donne tort à l’élite capitaliste, il faut dissoudre le peuple et si, par ex., la majorité des Français est hostile aux réformes thatchériennes de Macron, que celui-ci promulgue « au nom du peuple français », c’est que, décidément le peuple… n’est pas démocrate et qu’il faut plus de « pédagogie » pour promouvoir les régressions auprès de cette masse de débiles mentaux !
Avec un tel mode de raisonnement, aucune science ne serait jamais possible puisqu’on ne pourrait jamais faire expérimentalement le tri entre deux hypothèses contradictoires. La Sainte Inquisition raisonnait déjà ainsi au temps de Galilée : si l’on ne voit pas des lunes se mouvoir autour de Jupiter (ou des taches brunes tourner autour du soleil), alors l’hypothèse géocentrique chère à l’Eglise est confirmée (= la Terre est le centre du cosmos). Mais si l’on voit les « Planètes médicées » à travers la lunette astronomique perfectionnée par Galilée, c’est qu’elle est… un instrument du diable !
Mais c’est alors l’esprit critique, les lumières, le progrès humain qui reculent à tous les coups avec le mode de fonctionnement totalitaire de cette machine à abrutir qu’est devenu un système médiatique qui n’en finit pas de détruire la raison, comme eût dit Lukàcs, au nom de la « liberté »…
Comment s’étonner dès lors que, victime de ce décervelage permanent, le Q.I. moyen des Européens ne cesse de plonger, comme le montrent toutes les statistiques ?