Chaque jour, au travail, à la supérette ou dans la salle d’attente du médecin, on entend de bonnes gens déclarer en toute bonne fois : « assez d’assistanat, il y a trop de social en France ! » (sic), et souvent, les propos anti-chômeurs, anti-immigrés, voire anti-fonctionnaires, ne tardent pas à suivre.
Comme si le souci majeur de notre pays était que les chômeurs de longue durée, que la situation objective de l’emploi prive objectivement de perspectives (4 millions de chômeurs totaux ou partiels !) puissent toucher quelque temps leurs maigres indemnités et « profiter » ensuite d’un RSA qui permet juste de survivre sans s’offrir le moindre plaisir ! Parmi ceux qui accablent les chômeurs, qui peut d’ailleurs être sûr que la perte d’emploi, l’absence de ressources et le surendettement ne frapperont pas un jour leur fils, leur sœur ou… leur chère petite personne ?
En réalité, derrière ces propos mesquins qui conduisent de braves gens à cultiver l’envie et la haine (jalouser des Rmistes !), il y a la campagne de division menée par la droite. Pour disculper les milliardaires du CAC 40 de leurs énormes responsabilités dans la casse de nos usines, pour protéger le capitalisme, incapable de concrétiser le « droit au travail » inscrit dans la constitution, l’UMP préfère stigmatiser les « petits » et les sans-grade. Qu’il est plus simple de stigmatiser le chômeur, surtout s’il est basané ou si elle est mère célibataire, que d’accuser ces manitous du capital qui augmentent la valeur de leurs actions chaque fois qu’ils délocalisent une production vers un pays de misère !
Derrière le « racisme social » contre les prétendus « assistés », il y a aussi la politique du PS : comme Hollande ne veut pas réellement taxer les capitalistes, comme il veut néanmoins conserver une image de « défenseur des faibles », il taxe les travailleurs en activité, rogne les pensions de retraite, bloque le salaire des fonctionnaires et « diminue la dépense publique » comme l’exige la droite : bref, il s’en prend aux actifs pour, soi-disant, « aider les plus fragiles » : en fait le but n’est pas d’aider les chômeurs mais de renflouer le maudit euro à la dérive et pour rembourser la « dette souveraine » (sic !) aux financiers. Bref, les dames patronnesses du PS s’entendent à merveille avec les Brutos de la droite pour OPPOSER sans cesse les « petits » aux « moyens », histoire d’épargner les GROS.
Plus facile aussi d’accuser le travailleur immigré qui pousse sur le marteau-piqueur que de dénoncer le véritable casseur de la nation : cette UE capitaliste, qui pompe chaque année 18 milliards d’euros à la France en ne lui rendant sous forme de « subventions européennes » (car en plus il faut dire merci !) 9 milliards de cette manne détournée de nos services publics et de nos investissements industriels publics à la ramasse.
Alors trêve de basse jalousie. Cessons de jalouser nos frères de classe, les travailleurs privés d’emploi en leur infligeant la double peine de l’exclusion économique et du mépris social. Cessons d’envier les fonctionnaires car les instituteurs, les infirmières, les ouvriers et les ingénieurs de l’Equipement travaillent dur pour le service public en voyant leur salaire réel baisser et leurs effectifs s’écrouler (6 postes sur 7 d’employés de l’équipement partant à la retraite ne sont plus remplacés !).
Et regardons les CHIFFRES : comme l’établit une enquête précise du Monde diplo parue en juin, le vrai problème des droits sociaux n’est pas que quelques-uns « abusent » de leurs pauvres prestations. Le vrai problème est que des CENTAINES DE MILLIERS de personnes pauvres ou très pauvres, mal informées, déprimées ou culpabilisées par la campagne contre les « assistés », n’osent pas exiger leurs DROITS. Le vrai problème est que 8 millions de Français vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Qu’un enfant sur 5 est classé parmi les pauvres ; que près de la moitié de la population ne part pas en vacances près de 80 ans après 1936 !
Regardons plutôt vers le HAUT de la société : vers ces 500 premières fortunes « françaises », si pressées de s’expatrier pour échapper aux impôts, qui se sont accrues de 25% (vous avez bien lu : au fait, votre salaire a « augmenté » de combien cette année ?) en 2013 et qui tentent par tous les moyens de gagner les « paradis fiscaux », où les attendent déjà 240 MILLIARDS d’euros, de quoi renflouer 12 fois le prétendu « trou des retraites ».
Et n’oublions pas que si les chômeurs sont privés de travail PAR LE CAPITALISME, qui préfère surexploiter des esclaves à l’autre bout du monde, les insolents revenus de nos milliardaires, auxquels il faudrait ajouter tant de « peoples », de « grands sportifs » camés et de « petits débrouillards » à la Tapie, s’accroissent sans cesse SUR LE DOS DU TRAVAIL de plus en plus dévalué et méprisé.
Bref, LES « ASSISTES » NE SONT PAS CEUX QUE DESIGNENT LA DROITE : ils s’appellent les CAPITALISTES ; et il faudra pour leur faire rendre gorge que les « petits » et les « moyens » s’unissent enfin dans un large front populaire et patriotique poussant jusqu’à leur terme, la révolution sociale, les justes luttes inachevées de 36, 45 et 68.
Ainsi pourrons-nous TOUS ENSEMBLE rendre à la France son indépendance, reconstruire l’emploi industriel, rendre sa place centrale à la classe ouvrière, sortir de l’UE du capital et rouvrir à notre pays la voie du socialisme.