Ils veulent défendre « la famille » et « les valeurs ». Pour ratisser large, ils dissimulent le caractère clérical de leur mobilisation en dénonçant la « marchandisation du corps » associée à la G.P.A., qu’ils amalgament au mariage homo. Frigide Barjot au doux nom poétique et Hervé Mariton vont encore défiler d’un pied pieusement martial ce dimanche et nos médias complaisants nous préviennent que s’il y a des débordements, ils seront le fait d’une poignée d’éléments d’extrême droite : on ne prend pas tant de gants avec les manifs ouvrières…
Mais le même Mariton, qui candidate pour la présidence de l’UMP, participe quotidiennement à la surenchère ultra-patronale des Juppé, Sarko, Bertrand et autre Fillon pour dégommer les jours fériés, revenir aux 39 h payées 35, liquider le Code du travail, porter la retraite à 63, 65, 67 ans – comme le prescrit la sacro-sainte Union européenne -, liquider les statuts de la fonction publique et les conventions collectives nationales, supprimer 500 000 postes dans la fonction publique (en clair : bien moins de fonctionnaires, d’infirmières, de sapeurs-pompiers, etc.), en un mot, thatchériser et karchériser ce qui subsiste des grands acquis de civilisation hérités du Front populaire et du CNR. Et ces grands « croyants » sont les premiers à soutenir l’idée de faire travailler les gens le dimanche, un interdit salutaire (pour les familles POPULAIRES) qui remonte à Jaurès et aux lois sociales et laïques de 1905 ! Ainsi le dimanche redeviendra-t-il enfin le « jour DES seigneurs »…
Bref, ce qu’ils veulent défendre en fait, ce n’est pas « la » famille : car celle-ci est broyée comme la Nation républicaine par le capitalisme mondialisé et par sa funeste « construction » euro-atlantique porteuse de guerres, d’austérité et de chômage de masse. Après tout, Sainte Laurence Parisot l’a dit : « l’amour est précaire, la santé est précaire, la vie est précaire, pourquoi le travail ne serait-il pas précaire ? » (sauf que c’est PARCE QUE le travail est de plus en plus précaire que tout le reste suit !).
Quant à la marchandisation du corps, nous communistes sommes tellement opposés à son principe que nous militons pour une société sans classes où, les moyens de production étant le bien commun de tous, une classe de capitalistes ne pourra pas acheter ou jeter à son gré la force de travail de ceux qui n’ont pour vivre que leur force de travail : les prolétaires. Bien entendu, nous sommes contre la GPA parce qu’elle aboutit à « vendre de l’enfant » en soumettant le corps des femmes pauvres aux « commandes » des couples friqués. Mais pour combattre ces pratiques et pénaliser les personnes qui contournent la loi française en payant des mères porteuses à l’étranger, encore faudrait-il SORTIR de l’UE, puisque des Etats voisins de la France autorisent ces pratiques scandaleuses et que le « droit européen » leur serait immanquablement favorable si la France refusait de reconnaître les enfants nés de cette union (au demeurant, ce ne sont pas les enfants qu’il faut pénaliser, mais ceux qui ont voulu se soustraire à la loi de leur pays).
Raison de plus pour en vouloir à ce parti « socialiste » qui, sur tous les plans, austérité, guerres impérialistes, dérives de toutes sortes, a ouvert un boulevard à la réaction la plus rétro.
A quand une MANIF POUR TOUS ceux qui veulent combattre les politiques d’austérité et de guerre et sortir la France, avant qu’elle n’en meure, des carcans de l’euro, de l’UE… ET DU CAPITALISME ?