Contraints et forcés par l’énorme crise socio-sanitaire actuelle, nombre de commentateurs de la vraie droite et de la fausse gauche (type « Libé » et « L’Obs »), conseillent à la France de sortir – à petits pas – de la mondialisation néolibérale. Pas vous et pas ça, a-t-on envie de dire à ces « antimondialistes » de pacotille et à ces « altermondialistes » de la dernière heure !Qui ne voit en effet désormais, à la funèbre lumière de la pandémie, que la mondialisation néolibérale, qui nous promettait la « fluidité » absolue des relations humaines, enfin débarrassées de ces « archaïsmes » que sont les nations souveraines et les acquis sociaux, a abouti à son strict contraire : le cadenassage des frontières et… LE CONFINEMENT À LA MAISON DE LA MOITIÉ DE L’HUMANITÉ (l’autre moitié n’ayant, souvent, PAS de « maison » !).
Macron qui est en France le fer de lance maastrichtien de la casse des statuts, du Code du travail, des retraites solidaires, des indemnités chômage et de l’État-Nation, est d’ailleurs aussi danseur-étoile au bal des hypocrites puisqu’on l’entend désormais, TRÈS PROVISOIREMENT, chanter les vertus de l’État-Providence, des services publics et de la Sécu (ruinée par les exonérations patronales !).
Mais tout cela n’est que du VENT, car ces mêmes sinistres comédiens qui feignent de tonner contre LEUR mondialisation capitaliste sont aussi ceux qui demandent toujours « plus d’Europe », de « souveraineté européenne », d’ « armée européenne » et de proximité franco-allemande (dans la continuité du récent Traité d’Aix-la-Chapelle qui organise la vassalisation complète de notre pays). C’est le cas de Macron, bien sûr (qui n’a pas reçu pour rien le « Prix Charlemagne » à Aix-la-Chapelle), mais aussi de toute une série de responsables de la gauche établie. Y compris, hélas, du camarade Martinez et de Fabien Roussel, lesquels se sont répandus dans la dernière période sur la prétendue alternative d’une « autre » UE, sociale, écologique, pacifique, démocratique, hygiénique, féministe », et tout et tout. Ce qui fait passivement écho, notons-le bien, aux mots d’ordre défraîchis de la social-démocratie européenne et de ses appendices syndical et politique, la Confédération européenne des syndicats et le Parti de la Gauche Européenne, co-présidé par le sieur Pierre Laurent. Ah, les introuvables: l’« autre mondialisation », l’« autre Europe » et, pourquoi pas en prime, l’ « autre OTAN » et l’ « autre capitalisme » !
Or, c’est quoi l’UE, très concrètement ? Elle nous répond elle-même, de manière univoque, ceci, qui est gravé dans le Traité de Maastricht et dans ceux qui l’ont suivi : l’UE est une « économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée ». En clair, l’UE est la déclinaison européenne de la mondialisation néolibérale. De cette mondialisation même dont on nous dit qu’il faut la quitter avant qu’elle ne nous ait tous zigouillés à coups de délocalisations, de privatisations et de « dé-protection » « agrémentées » de dérèglements écologiques massifs, de services sanitaires démantibulés et de méchants virus circulant partout à la vitesse de l’avion…
Or, MM. Roussel, Martinez et Cie, pouvez-vous nous expliquer, de préférence avec un petit schéma géométriquement cohérent, comment on quitte le Titanic en perdition de la mondialisation néolibérale sans s’extraire d’abord de la « cabine » que constitue, sur ledit vaisseau, l’UE ? Ayez l’amabilité d’expliquer aux mauvais géomètres que nous sommes, comment vous faites pour sortir d’une ville (la mondialisation) si vous refusez, pour commencer, de sortir de votre quartier (l’UE) ?
Bien sûr, les petits télégraphistes rosâtres de l’UE (car structurellement, la gauche établie dépend de l’UE et de ses financements via le P.S. européen, la C.E.S. et le PGE), nous expliqueront qu’il faut quitter des traités actuels et qu’il faut en « renégocier » d’autres : de gentils traités tout roses, tout verts, tout arc-en-ciel. Et tout tricolores, ajoutera même Marine Le Pen qui, comme ses antagonistes de l’euro-gauche, clame aussi qu’elle ne veut pas quitter l’UE.
Et qui donc va « renégocier » ces gentils traités mignons tout plein au nom de la France ? E. Macron, pour lequel ces dirigeants euro-constructifs de la gauche « alter-européiste » ont rabattu lors du second tour de la présidentielle ? Hollande ou le PS, qui a voté TOUS les traités néolibéraux, y compris l’ersatz de constitution européenne qui nous régit sous le nom de « traité de Lisbonne », et avec lequel Roussel et Brossat ont fait équipe de Paris à Lille en passant par Arras et Lens lors des municipales?
Et avec qui tout ce beau monde « alter » va-t-il, à l’étranger, renégocier ces jolis traités européens tout beaux, tout jolis et pas mondialistes et néolibéraux pour deux sous ?
Avec Angela Merkel, dont le parti flirte avec les néonazis en Thuringe et qui a vampirisé toute l’Europe de l’Est et du Sud en profitant de l’annexion des pays socialistes, puis de la zone « euromark », si profitable à l’impérialisme allemand ?
Avec les gouvernants hollandais, suédois, et avec ceux de cette « vertueuse » Europe du nord qui défendent cyniquement, en pleine pandémie, la théorie inhumaine de l’ « immunité collective » pour refuser de confiner leurs ressortissants et… ne faire aucun tort aux profits de leurs capitalistes respectifs ?
Avec les dirigeants cléricaux polonais, qui interdisent le PC de leur pays et qui ont obtenu (sans coup férir, faut-il le dire) des eurodéputés une motion criminelle renvoyant dos à dos les vaincus et les vainqueurs de Stalingrad et de Koursk, le Troisième Reich exterminateur et l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques ?
Avec l’appenti-dictateur Orban, ce xénophobe fascisant et nostalgique du Régent Horthy ?
Avec les États baltes, qui fêtent chaque année officiellement les Waffen-SS lettons qui ont « glorieusement » combattu l’Armée rouge aux côtés de Hitler ?
Décidément, ces gens de la gauche « alter-européistes » qui prétendent sortir de la mondialisation sans quitter l’UE et qui, pour faire bon poids en matière de fumisterie, prétendent renégocier des traités favorables aux peuples sont, au choix (mais l’un n’exclut pas forcément l’autre…) des menteurs éhontés ou des benêts politiques : ils prétendent, si l’on peut dire, « sortir-dedans » et améliorer l’UE en négociant (assis-debout sur une pierre en bois ?) avec les oligarques libéral-fascisants qui l’ont rendue invivable aux travailleurs et paradisiaques… pour les actionnaires. Autant renégocier avec Marc Dutrou le règlement interne « protecteur » d’un orphelinat !
Alors, mes camarades, ne nous laissons pas berner par les TRUQUEURS POLITIQUES qui « dénoncent en paroles la mondialisation »… mais qui, en pratique et sans rire, veulent « rester dans l’UE pour la modifier du dedans ». À l’approche du 29 mai prochain, 15ème anniversaire du Non français à la constitution européenne, celles et ceux qui veulent vraiment « virer la mondialisation virale », doivent AUSSI et SURTOUT militer pour virer concrètement, non seulement Macron, les LR, le PS, EELV et, bien entendu, les pseudo-patriotes du RN, mais l’euro, ce vitriol versé à jet continu sur l’hôpital public depuis trois décennies, l’UE, cette machine entièrement aux mains du capital, et l’OTAN, cet instrument des USA pour subordonner l’Europe et la France aux projets de guerre étasuniens.
CLAQUONS LA PORTE DE L’U.E. ET SORTONS-EN PAR LA VOIE PROGRESSISTE EN OSANT RE-PROPOSER LE SOCIALISME AUX TRAVAILLEURS DE NOTRE PAYS ! Oui, VIRONS L’U.E., CE PIVOT EUROPÉEN DE LA MONDIALISATION VIRALE !