De : Antoine Manessis [mailto:antoinemanessis@gmail.com]
Envoyé : mercredi 23 mai 2018 18:17
À : Georges GASTAUD
Objet : billet rouge
« Tech for Good »? – Quand Macron se fout de notre gueule. Par Aris (PRCF)
Décidément Macron n’aime pas les Français, ni la France, ni la langue française. Délinquant linguistique récidiviste, le patron de la » french Start up » n’en peut plus de coller un mot anglo-américain dans chacune de ses phrases, violant l’article de la Constitution qui proclame le français « langue de la République ». Mais il est vrai qu’à force d’aller s’agenouiller à la Maison Blanche devant Trump, Macron finit par se prendre pour un Étasunien.
Mais ne croyez pas que si Macron parle américain ce soit seulement pour faire joli. Outre qu’on se demande pourquoi la langue étasunienne serait plus sexy qu’une autre (Hollywood ?), ce qu’il faut surtout se demander c’est si cette invasion linguistique ne serait pas plutôt l’expression de la domination économique, politique et idéologique de l’impérialisme ricain. Macron se voit en prince d’un peuple barbare qui doit montrer à son suzerain que lui, le Jupiter hexagonal, est digne d’être le féal serviteur et le plus aimé de l’Empire.
Évidemment si cela implique pour ses sujets barbares d’abandonner leur langue, qu’importe ! Ceux qui parviendront à faire leur la langue du maître seront peut-être dignes de lui et pourront travailler comme soutiers. Ceux qui n’y parviendront pas resteront ce qu’ils sont, « des gens de peu » campant dans la précarité et la misère. Mais pour ceux-là, accès limité aux soins et mal-bouffe aidant, l’espérance de vie dégringole et les maîtres du monde en seront débarrassés.
Macron réunissait donc les maîtres en question chez lui, à l’ Elysée, pour une petite bouffe entre amis. Seront présents des géants du Net américains (Facebook, Uber, Microsoft, Google, Salesforce, Palantir, Deliveroo, Apple, Slack…) et asiatiques (Samsung), des grands groupes français (Axa, BNP Paribas, Thales, L’Oréal, Sanofi, La Poste, RATP…) et internationaux (United Bank of Africa, McKinsey, l’indien Bharti Enterprises, les fonds Atomico et Balderton Capital…) bref tous ceux qui font en sorte que les chose soient « good » pour le très, très, très grand capital dont ils font partie. Ces gens sans foi ni loi sont les amis de Macron, certes, mais ils sont surtout nos ennemis. Nos ennemis de classe. Ce sont eux qui ordonnent à leurs « fondés de pouvoir » qu’ils ont mis à la tête des États de démolir toutes les conquêtes sociales, toutes les souverainetés populaires et la paix mondiale. Leur seul but est d’accumuler le plus de profits en « épuisant la terre et le travailleur » selon la juste formule de Karl Marx.
Méfiez-vous donc de cette invasion linguistique, elle n’a rien de naturel, d’accidentel ou même de positif. C’est exactement le contraire : il s’agit d’un projet politique mené par le grand capital et ses agents pour asservir encore davantage les peuples en broyant des langues qui sont porteuses de la richesse de la diversité humaine. Comme le disait Umberto Ecco » « La langue de l’Europe, c’est la traduction ». On pourrait dire en élargissant son propos sans le trahir : la langue du monde c’est la traduction.
Ce qu’on nous impose c’est l’uniformité de la caserne capitaliste : remplaçons la blanquette de veau, le couscous, les nems, le mafé, la paella et l’asado par le hamburger MacDo, voilà, transposé au domaine culinaire, ce qu’ils veulent faire avec les langues.
À cela comme au reste : RÉSISTONS !