Face au scandale d’une des dernières unes du magazine Telerama, en globish pour faire la promotion du globish, les associations de défense de la langue française et de la diversité linguistique appelle chaque citoyen a protester auprès de la rédaction de ce média, pour lui rappeler les exigences des lois de la République d’une part, mais également l’inviter à faire face à ses responsabilités. Il y a urgence à défendre la diversité linguistique, et ce premier service public qu’est la langue française pour les francophones, face au tout anglais de Wall Street.
Objet : la servitude volontaire
Marceau Déchamps, secrétaire général adjoint de Défense de la langue française (DLF)
Madame Fabienne Pascaud,
Directrice de la rédaction à Télérama,
Alors que l’anglais est en train de coloniser le pays, alors qu’il faudrait sonner le tocsin pour mobiliser la population à entrer en résistance, voilà que Télérama, en votre personne, demande à la une de son journal pourquoi nos enfants sont nuls – sous-entendu – en anglais ?
Seriez-vous, Madame, aveugle, sourde ou exilée sur une île paradisiaque, loin de tout, pour écrire cela ?
Des émissions « francophones » intitulées The Voice, Tonight info, Ninja Warriors, Modern Love, etc. ;
des firmes « françaises » qui basculent toute leur documentation technique à l’anglais (Renault, PSA…) ;
des transporteurs français dont le slogan unique est « France is in the air » (Airfrance)… ;
des centaines de formations supérieures qui s’enseignent totalement en anglais en France même (alors que leurs enseignants et étudiants sont majoritairement francophones !)… ;
des collectivités territoriales qui, illégalement, se « vendent » en anglais en France même (« OnlyLyon », « Let’s Grau », « Oh my Lot », « In Annecy Mountains », etc.) ;
des responsables publics comme Valérie Pécresse qui privilégient l’anglais pour s’adresser aux Franciliens (cf le « pass » « Navigo Easy ») ;
et, chaque jour, des pans entiers de la « com », de la pub, de la chanson, du cinéma, de la science, etc. qui passent au tout-anglais au mépris de la Constitution (« la langue de la République est le français »)…
Or, pour le premier journal culturel français, le problème n’est pas l’arrachage en cours du français à l’initiative de nos « élites », mais le fait que « your kids are nuls »…
Peut-on s’aveugler davantage sur le scandale historique porteur d’énormes discriminations présentes et futures que constitue le basculement rapide et totalement antidémocratique de la France au TOUT-globiche managérial ?
Salutations scandalisées,
De la part des présidents d’associations de défense du français dont le nom suit :
Georges Gastaud, président de l’association CO.U.R.R.I.E.L.
Louis Maisonneuve, porte-parole du collectif Langue française
Daniel Miroux, président de l’Alliance Champlain
Albert Salon, président d’Avenir de la langue française (ALF)
Régis Ravat, président de l’association Francophonie-Avenir (A.FR.AV)