Par Floréal PRCF – L’émission quotidienne Le Cours de l’histoire a succédé sur France-Culture (https://www.franceculture.fr/emissions/le-cours-de-lhistoire/saison-24-08-2020-27-06-2021) à la si bien nommée* « Fabrique » de l’histoire et M. Xavier Mauduit a du même coup remplacé Emmanuel Laurentin, appelé par ses patrons à exercer ses talents de formateur idéologique sur une autre chaîne du « service public » audiovisuel. Pour autant, comme on s’en doute, l’anticommunisme, l’antisoviétisme rétrospectif, l’européisme béat et l’anti-jacobinisme passionnel sévissent de plus belle sur France-Culture sur fond d’idéalisme historique jamais interrogé, de « déconstruction » masochiste du « récit national », et avec une bonne conscience d’autant plus compacte que, jamais au grand jamais, nul historien suspect de marxisme ou refusant si peu que ce soit les légendes noires de l’URSS « totalitaire », du PCF « stalinien » ou du « despotique » Robespierre (un « tigre altéré de sang », comme chacun sait) ne sera jamais invité à la grande émission historique, « critique » et « scientifique » matinale de la « chaîne culturelle » hexagonale…
Ainsi y parlera-t-on sans fin, comme aujourd’hui dans Le Cours de l’histoire, du passionnant devenir de « La fille de Napoléon », une certaine dame Chapuis, fruit joufflu supposé des amours ancillaires du Grand Homme, de la perception de la couleur bleu clair sous la Régence ou encore de la culture du chou rouge en Basse-Silésie dans la seconde moitié du XVIIIème siècle. Sans bien sûr omettre d’évoquer – Mme Anaïs Quien veille au grain dans cette même émission – le moindre articulet traitant de l’histoire « dé-coloniale » ou de la « construction du genre » telle qu’elle déferle en continu et à gros bouillon depuis le sacro-saint monde universitaire anglo-saxon.
Mais jamais, n’ayez crainte amis bourgeois et ex-camarades carriéristes de la « gauche » anticommuniste bobo,M. Xavier Mauduit n’invitera Mme Annie Lacroix-Riz, historienne connue bien au-delà de nos frontières pour ses travaux novateurs et hautement professionnels portant sur la collaboration du patronat « français » avec les nazis, sur l’engagement total du Vatican aux côtés de Hitler, Franco et Mussolini, ou sur les tenants et aboutissants de classes réels de la Seconde Guerre Mondiale : « inviter sur « F-C » une historienne qui, sur la base de travaux archivistiques méticuleux et pionniers, refuse de hurler avec les loups contre l’URSS, qui ne ricane pas en prononçant – avec tout le respect dû aux martyrs de Châteaubriant, du Mont Valérien ou de la Citadelle d’Arras, – l’expression de « Parti des Fusillés », mais vous n’y pensez pas mon cher !
Car les disciples de François Furet, l’homme qui, en 1989 déclarait forclose la Révolution française, voire Saint Stéphane Courtois en personne, le Grand Inquisiteur qu’encense toute l’eurodroite parce que ce Chef de meute de l’euro-chasse aux sorcières explique chaque jour, en additionnant des parapluies à des machines à coudre, que Staline était deux fois pire que Hitler (que chacun en tire a posteriori les conclusions pratiques qui s’imposent…) téléphoneraient aussitôt au PDG de Radio-France nommé par la Macronie ! Quel désordre bien inutile jeté dans les cohortes médiatico-universitaires qui sont chargées par nos modernes Big Brother de vacciner à tout-va les jeunes générations contre les horreurs des Révolutions passées, présentes, et surtout, à venir… tout en trouvant tant d’excuses brillantes aux contre-révolutionnaires d’hier, d’aujourd’hui et de demain, fussent-ils un tout petit peu Chouans, massacreurs de Communards, voire un brin génocidaires et exterminateurs sur les bords!
C’est donc en dehors du consensus médiatico-universitaire acritique, antiscientifique et de plus en plus grossièrement antidémocratique que continuera d’avancer sans bruit, mais avec efficacité, et sans rien attendre de France- « Culture », une historiographie non alignée continuant d’assumer avec objectivité et méthode, sans céder à l’angélisme ni verser dans la diabolisation irrationnelle, ce « métier d’historien » célébré par Marc Bloch dont on pourra certainement dire un jour ce que Jaurès disait du courage, et qui consiste, tout bonnement, à « chercher la vérité et à la dire« .
*Serions-nous seul à percevoir l’ironie involontairement autocritique de cet intitulé ?