Face à la crise : euro-fascisation ou révolution ? L’heure est à l’action, par Floréal
« Une crise révolutionnaire se forme quand ceux d’en haut ne peuvent plus diriger comme avant et quand ceux d’en bas ne veulent plus être dirigés comme avant ». Cette observation de Lénine, le plus grand révolutionnaire de l’histoire, peut-elle s’appliquer à notre pays à l’automne 2014 ?
Oui, d’une certaine façon, car l’Elysée s’est discrédité. Si l’équipe social-patronale Valls-Macron « réussit », elle créera un appel d’air permanent aux surenchères thatchériennes de l’UMP et elle sape son propre espace politique. Si Valls-MEDEF échoue, il suscitera un raz-de-marée réactionnaire qui balaiera tous les « socialistes », y compris les plus droitiers. Par ailleurs, le peuple français est exaspéré, non seulement par la pression insupportable qu’il subit depuis Maastricht, mais par l’abaissement sans précédent de la France, de plus en plus privée de sa souveraineté nationale et de sa capacité d’action propre à l’international. Alors, tout cela peut-il déboucher sur une révolution, comme le prédisait récemment J. Attali dans une émission de F. Taddei ?
Oui, mais… Lénine notait aussi que « sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire ». L’évolution spontanée de la situation politique ne suffit jamais à provoquer une révolution, tout au moins si l’on entend par là le renversement de la classe exploiteuse par la classe exploitée et à son bénéfice. Il y faut aussi un parti d’avant-garde lié aux travailleurs, un large front d’alliances autour de la classe dominée, un projet alternatif partant des contradictions réelles pour dessiner les contours d’une nouvelle société. Un tel projet existe-t-il aujourd’hui ?
Non si l’on se tourne vers les prétendus « frondeurs » : ces députés sociaux-démocrates approuvent tous les fondamentaux de la politique hollandienne : l’U.E. supranationale et l’Union transatlantique, les guerres d’agression de l’OTAN, la priorité au sauvetage de la zone euro, le paiement prioritaire aux banques de la prétendue « dette souveraine ».
Non si l’on analyse le comportement du Front de gauche dont la composante majeure, le PCF-PGE, est arrimé à la « construction européenne » et au P.S. dont il dépend électoralement, donc « budgétairement », à tous les niveaux. Non si l’on observe l’orientation du PG qui feint de croire qu’une 6ème République pourrait résoudre les problèmes sans quitter l’UE atlantique…
Oui si l’on constate que la ligne des « quatre sorties » (de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme) que prônait – seul au départ en France et en Europe ! – notre tout jeune PRCF, gagne du terrain dans notre pays et chez les progressistes européens à la lumière de la DEPRESSION que génère l’euro, ce collier étrangleur passé au cou des travailleurs d’Europe. Oui si l’on constate le discrédit profond de l’UE dans les milieux populaires qui ont massivement boycotté l’élection européenne bidon.
Oui si l’on comprend que le clivage principal dans notre pays, si l’on part des intérêts du peuple et non des manigances d’appareils, oppose l’oligarchie capitaliste qui dissout la France dans l’Union euro-atlantique de la finance, aux classes populaires et moyennes qui veulent produire et décider en France tout en coopérant pacifiquement avec le monde entier. Ce qui impose d’unir le drapeau rouge du Travail au drapeau tricolore de la nation pour créer, non pas un « Front de gauche » petit bras, mais un large Front antifasciste, populaire et patriotique actualisant les principes fondateurs du Conseil National de la Résistance (C.N.R.). En un mot, il faut opposer un « rassemblement rouge Marianne » au « rassemblement bleu marine » comme au Parti Maastrichtien Unique (constitué du PS et de l’UMP).
Pour cela, il faut que les militants franchement communistes agissent ensemble sans relâche pour les « quatre sorties » (euro, UE, OTAN, capitalisme) indépendamment du PCF-PGE. Il faut aussi que, sans taire que leur but final reste le socialisme, les communistes s’unissent aux vrais républicains pour bâtir un nouveau CNR. Tout en tendant la main bien entendu, aux militants sincères du Front de gauche, aux socialistes déçus, aux patriotes qui refusent de laisser mourir la France, y compris à ceux qui se réclament de De Gaulle, aux antifascistes qui veulent combattre le FN ET TOUT CE QUI L’ENGENDRE, aux syndicalistes combatifs qui saisissent pour résister, il faut rompre avec le slogan désarmant de l’ « Europe sociale ».
Qu’il soit clair en tout cas que si nous ne parvenions pas à faire émerger une alternative franchement opposée à Valls-MEDEF et à l’UM’ Pen en formation, l’explosive situation actuelle risquerait fort d’accélérer la fascisation et la « thatchérisation » de notre pays en arasant les acquis du CNR et de la Révolution française. En un mot : le temps nous est compté !