Dans un premier temps, euro-austérité pour tout le peuple sur fond de cadeaux géants au MEDEF. Saignons l’hôpital public, déjà exsangue, la Sécu, déjà méconnaissable, aggravons les coupes sombres ou claires dans l’Education nationale, à l’Université, dans l’Equipement, à la SNCF. Massacrons les retraites par répartition et les autres acquis du C.N.R.. Restons bien évasifs sur les prétendues « contreparties » demandées au MEDEF ; au lieu de créer, comme il serait logique, des emplois publics avec l’argent public, au lieu de nationaliser les banques et les grands groupes industriels décadents pour créer de vrais emplois productifs et permettre à la Nation de retrouver sa mise, prenons aux Français pauvres et moyens pour donner encore plus, toujours plus, sans limites, aux « Français » déjà très riches. Lesquels en profiteront aussitôt pour expatrier leurs gains, pour spéculer et pour accélérer l’AUTRE valse : celle des délocalisations et des privatisations.
Dans un deuxième temps, achevons de désarticuler la France républicaine en brisant les départements et les communes, en accélérant – sans la moindre consultation du peuple – la « länderisation » du territoire national à coups d’euro-métropoles, d’euro-régions transfrontalières, d’éviction de la langue française au profit du tout-anglais et de l’euro-régionalisme séparatiste. Et n’oublions pas, pour faire passer tout ça, de crier : « vive la France ! » et « dehors les Roms ! » !
Dans un troisième temps, parachevons le « saut fédéraliste européen » : mettons-en place, comme le commande P. Gattaz, les ultimes « transferts de souveraineté » vers Bruxelles et Berlin, construisons – là encore sans le moindre mandat populaire ! – les Etats-Unis d’Europe, négocions – secrètement ! – le Grand Marché transatlantique, soumettons-nous totalement au « Drang nach Osten » (la ruée vers l’est, en « français » médéfien : « besoin d’aire ») de l’OTAN : bref, annexons l’Ukraine, menaçons la Russie, soutenons les néo-nazis de Kiev, bénissons le gouvernement fasciste de Budapest, recolonisons – plus dur à dire qu’à faire, car les peuples résistent… – l’Afrique et le Proche-Orient. Et crions, pour dissimuler la chose aux yeux des gogos de la « gô-gôôôche » établie, « vivent les droits de l’homme » !
Mais nous, le peuple de France, nous n’avons plus envie de danser cette valse berlino-viennoise. C’est pourquoi nous refuserons d’ouvrir le bal des européennes en cautionnant, de notre vote, un gouvernement antinational, antipopulaire, antidémocratique, qui déshonore la France, la gauche, la référence au « socialisme ». Et si, comme on peut l’espérer, notre peuple se rebelle en boycottant massivement et POLITIQUEMENT cette caricature d’élection, dont le seul enjeu est de cautionner ou pas par notre vote l’Empire euro-atlantique du capital en gestation, il se pourrait qu’assez rapidement (cf les luttes de masse en Espagne, en Allemagne et bientôt chez nous), les « chorégraphes » actuels de l’UMPS et de l’UM’Pen soient obligés à leur tour de DANSER. La Carmagnole, s’il ne tient qu’à nous : et pour cela, pas besoin de « manuel », car les peuples auront tôt fait de réapprendre à « faire danser les ours savants de la social-démocratie », pour reprendre le mot d’Aragon.