A la fin des années 90, l’Education nationale était encore considérée comme l’un des tout premiers systèmes scolaires au monde. Sous le coup des contre-réformes euro-libérales empilées par Allègre, Fillon, Chatel, Najat V.-Belkacem, etc., elle agonise, peinant à transmettre aux jeunes en souffrance des milieux populaires les connaissances élémentaires sans lesquelles le lien social est en péril. Quant aux enfants des milieux privilégiés, ils fuient en masse vers l’enseignement privé et son bourrage de crâne européiste.
Chef de file mondial de la production électrique et vitrine du modèle social construit par le déporté-résistant et ministre communiste Marcel Paul, EDF a été placée aux portes de l’implosion par le dépeçage maastrichtien (découplage du réseau et de la production), par l’euro-privatisation rampante et par le dévoiement du savoir-faire des personnels, le but étant de fabriquer une transnationale tentaculaire, de créer artificiellement une concurrence privée, d’ouvrir le capital d’EDF aux prédateurs boursiers… tout cela s’effectuant au détriment du développement industriel national. Pendant ce temps, « Engy », le pré-monopole PRIVE qui a déjà phagocyté GDF (merci à de Villepin et à son pseudo-« patriotisme économique » !), aiguise ses crocs pour la curée…
Le Code du travail français était loin d’être parfait. Il limitait cependant l’arbitraire patronal et formait encore un obstacle de taille à l’ « ubérisation » générale voulue par Bercy-Macron. Qu’à cela ne tienne, sur injonction de Pierre Moscovici – tançant en anglais le gouvernement « français » ! – la Commission européenne et ses collabos du MEDEF ont obtenu que le gouvernement « socialiste » engage le dynamitage de cette conquête sociale ; avec la complicité de la CFDT – c’est-à-dire de l’agent orange de l’UE … –, il s’agit de faire en sorte que les futures conventions collectives de branche ne couvrent plus que les entreprises où il n’y aurait pas encore eu d’accord au rabais dicté par le patronat. Bonjour l’éclatement du salariat français !
Enfin, cerise sur le gâteau (les gens bien diraient plutôt « last but nos least »), les infimes protections (loi Toubon) qui garantissaient un tant soit peu la langue française contre le tout-anglais transatlantique sont devenues insupportables au capital à l’heure du Traité transatlantique (du « TAFTA » comme disent, avec une totale passivité linguistique ceux qui croient pourtant le dénoncer) ; après que Miss Fleur Pellerin a cédé au chantage de Luc Besson en acceptant de subventionner les films « français » tournés en anglais sur notre sol, le gouvernement et sa majorité « socialiste » entendent céder aux groupes de pression de l’audiovisuel en réduisant à 30%, voire à 25% les quotas de chanson francophone sur les radios françaises. Pour faire place aux chanteurs « français » chantant dans la langue des Maîtres : « alienation » devra désormais s’écrire sans accent, ou plus exactement, se prononcer avec l’accent de Brooklyn. Rompant toutes les traditions diplomatiques françaises, le candidat de la City à la présidence de la French Republic – j’ai nommé Sir Macron – ne parle plus désormais que la langue de Donald Duck quand il se rend à l’étranger.
On peut multiplier les exemples à l’infini. Notre pays meurt assassiné, et avec lui, sa langue de lumière et le legs progressiste de 1789, du CNR et d’Ambroise Croizat. Et le plus grave, c’est qu’une grande partie de ceux qui croient « résister », refusent de défendre la nation assassinée, d’exiger sa prompte sortie du mouroir euro-atlantique, préférant continuer de gémir après l’introuvable « Europe sociale ». La mort planifiée du pays, de sa langue et à sa suite, de tous ses acquis, plutôt que d’unir les drapeaux rouge et tricolore dont l’alliance porta jadis le Front populaire et la Résistance patriotique des FTP et des FTP-MOI avant d’inspirer les conquêtes de la Libération.
Raison de plus pour qu’inlassablement, les militants franchement insoumis du PRCF continuent d’appeler les manifestants populaires à « remettre le monde du travail au cœur de la Nation » (et réciproquement !) comme y invitait officiellement le lumineux programme du CNR.
Et ce serait la meilleure manière de passer des « nuits debout », non pas à des lendemains qui déchantent, mais à de NOUVEAUX JOURS HEUREUX préparés par de nouvelles « veillées d’armes ».