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Les élections municipales c’est pour dans deux ans, et déjà des tractations politiciennes se font jour à droite à gauche. Dans le nord, plus précisément dans le Pas-de-Calais, une information parue dans la presse régionale et qui aurait pu passer inaperçue, révèle ainsi que le PCF 62 se propose de ne pas présenter de liste dans la ville de Lens, principale ville du bassin minier, et de se placer sur la liste PS du maire actuel…
Vous avez dit identité communiste ?
section de Lens du PRCF – 21 octobre 2018
La Voix du Nord du 18 octobre courant rapporte que MM. Hervé Poly et Kamel Ben Azouz, responsables fédéraux du PCF-62, ont répondu publiquement et favorablement à l’appel du maire PS de Lens. Ce dernier souhaite en effet conduire une liste d’union de la gauche aux prochaines municipales. Bien entendu, MM. Poly et KBA posent certaines « conditions » programmatiques : mais elles sont tellement floues que le PS n’aura aucune peine à dire « banco » (le maire de Lens s’est immédiatement réjoui du positionnement d’Hervé Poly).
D’autant que dans les timidissimes « conditions » posées par le PCF-62 pour rallier la municipalité PS, ne figure pas le refus de la métropolisation du bassin minier qui accompagne l’euro-dissolution du pays (Macron et Cie appellent cela le « pacte girondin »). Et pour cause, vu que la « reconfiguration du territoire national » exigée par le MEDEF dans le cadre de la mise en place des « États-Unis d’Europe » est le cœur de l’héritage de MM. Valls, Hollande et de leurs suiveurs nordistes ! Vu aussi que le maire de Lens préside la Communauté d’agglomération Lens/Liévin…
Vers des listes communes PS-PCF pour les municipales dans le Pas-de-Calais ?
Ainsi serait-il mis fin à la tradition des communistes lensois qui, depuis les lointaines années où la Fédé PCF du Pas-de-Calais s’opposait à la « mutation » euro-constructive, se faisaient un point d’honneur d’offrir aux électeurs lensois, éleusiens, loossois, des listes de gauche populaire largement ouvertes mais clairement animée par les communistes.
Sans effort majeur d’imagination, les dirigeants du PCF-62 (l’ancien secrétaire de section du PCF ayant quitté le parti après les dernières municipales, le département semble parler au nom de la section) fondent leur ralliement au PS sur la nécessité de… Vous aviez deviné : « faire échec à l’extrême droite », bien sûr ! Certes, les lepénistes sont menaçants à Lens et ailleurs ; mais la raison première en est que toutes les politiques maastrichtiennes menées par la droite et par la fausse gauche, y compris parfois avec la participation du PCF (souvenons-nous du gouvernement d’euro-privatisation Jospin auquel participait la dirigeante PCF nordiste Michelle Demessine, et qu’appuyait sans faiblir le groupe parlementaire du PCF présidé par le nordiste Alain Bocquet !) ont cassé le pays, l’emploi industriel et les acquis sociaux en ouvrant un boulevard aux Le Pen. Non! on ne combat pas l’extrême-droite en s’alliant au PS qui a produit et nourri cyniquement le FN depuis le début des années 80 !
On ne combat pas l’extrême-droite en s’alliant au PS qui a produit et nourri cyniquement le FN depuis le début des années 80 !
Le plus piquant est qu’en ce moment, les responsables fédéraux du Pas-de-Calais sont à la tête, avec d’autres, d’une offensive « identitaire » au sein du PCF. Et que dans cette optique, ils n’ont pas de mot assez durs, alors qu’une opération fascisante est en cours contre la F.I. (sous les applaudissements de la Macronie… et du PS !), pour flétrir JLM, « ce pelé, ce galeux d’où nous vient tout le mal »…
Si bien qu’apporter un soutien critique mais constructif à Mélenchon lors des présidentielles (comme l’a fait franchement le PRCF) de manière à préserver en France l’espace politique progressiste indispensable aux luttes qui a été liquidé en Italie, ce serait trahir le communisme, alors que s’allier au PS en perdition, ce PS qui est des km à droite de JLM et qui a détruit la gauche populaire, ce serait cela l’ « identité communiste » ?
Mais l’identité communiste, ce n’est pas le sectarisme obtus (la matraque contre la FI et un cierge pour le PS ?), les luttes de place et de boutique, et pour finir, l’éternel retour au bercail socialiste au second tour des législatives… et maintenant, DÈS LE PREMIER TOUR DES MUNICIPALES, à l’instar de ce qu’a fait Brossat, le porte-serviette d’Anne Hidalgo qui tirera la liste PCF aux européennes… L’identité communiste, c’est à la fois, dans la tradition de Thorez, un grand communiste issu du bassin minier, de reconstruire le Parti de combat qu’a détruit la mutation, de combattre à la fois Le Pen et le fascisant État policier macronien et d’appeler à bâtir un large front antifasciste, populaire, patriotique pour sortir notre pays, avant qu’il n’en crève, de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme.
Et cela ne se fera pas avec le PS, mais contre l’euro, l’UE, le MEDEF et l’OTAN dont le PS euro-formaté n’est plus qu’une PME sous-traitante et discréditée.