Voici la réaction d’humeur d’une jeune camarade JRCF sur l’affaire médiatique (l’une d’entre elles pour être plus précis) portant sur les propos du sinistre Éric Zemmour. La camarade pointe les paradoxes de ceux qui veulent interdire de parole le polémiste d’extrême-droite mais qui de l’autre supportent des personnages tout aussi fascisants (il suffit juste de penser à l’homme de « gauche » BHL, ami de Nicolas Sarkozy et des fascistes ukrainiens), mais aussi l’extrême-droite paranoïaque qui se bouscule chez Zemmour, Soral et le Pen.
Les mêmes lilibobos, qui se plaignaient de la terrible censure qui frappait les « dissidents » en URSS ou en Chine (et Dieu seul sait à quel point Soljenitsyne et Liu XiaoBo étaient de grands démocrates, humanistes et progressistes), se mettent à trépigner d’indignation qu’on assure une protection policière à Zemmour pour faire sa conférence réactionnaire dans une librairie d’extrême-droite et ce en dépit du fait qu’ils ne cessent d’employer l’argument spécieux du primat des libertés individuelles sur toute considération politique ou économique.
Il se trouve que du point de vue droit de l’hommiste de l’individu monade que nos inconstants libertaires aiment à invoquer habituellement, Zemmour est parfaitement dans son droit et que cette protection policière correspond à l’exacte prescription légale en la matière, garantie par la fameuse jurisprudence Benjamin de 1933 et Dieudonné de 2014. Il est d’ailleurs amusant de noter que toute l’indignation des belles âmes a porté sur cette vieille histoire des prénoms et pas sur les propos scandaleux de Zemmour sur Maurice Audin ni sur son idéalisme monomaniaque parfaitement ridicule (l’Islam et le Gauchisme sont responsables de tous les maux de la France qui, pour retrouver sa grandeur, doit en revenir à l’Empire. Même les conservateurs allemands de l’entre-deux-guerres étaient plus fins). Est-ce donc à dire que certaines censures seraient justifiées? Que Soljenitsyne qui soutenait les massacres franquistes et appelait à tirer sur les grévistes en pleine guerre froide était moins réactionnaire et dangereux pour la collectivité qu’un avorton du Figaro dans un pays en paix? Que le contexte politique et économique – bref l’intérêt général- peut primer sur les sacro-saintes libertés individuelles? (Comme le faisait remarquer l’excellente série Camarade Détective: « La sécurité sociale est un droit sacré. Le prosélytisme religieux n’en est pas un. »)
Quant aux chouineurs de droite, qui s’estiment persécutés par l’éviction de l’identitaire au nom de famille berbère de certaines émissions après ses propos les plus controversés, accusant une prétendue mainmise des « gauchiasses » sur les « merdias » (notons leur appétence pour la matière fécale qu’un psychanalyste devrait examiner), j’aimerais leur demander la dernière fois qu’ils ont vu un communiste à la télé. Je crois que le dernier, pour moi, c’était Jean Salem chez Taddéi vers 2013.