Illégitime, le putschiste TEMER et son parti qui ont renversé avec l’aide d’un parlement corrompu la présidente Dilma Rousseff légitimement élue est de plus en plus empêtré dans les affaires de corruption. Battant des records d’impopularité – les sondages indiquent moins de 5% de soutien – TEMER ne tient que grâce aux soutiens des chancelleries occidentales et tout particulièrement des États-Unis dont il est le pion. C’est que l’homme conduit une violente politique ultra-libérale s’activant pour servir les riches et abattre les quelques réformes sociales entreprises par Lula puis Dilma Rousseff.
Dans la rue, la contestation s’organise et alors qu’il apparaît de plus en plus difficile pour Temer de retarder les élections qui auraient normalement déjà dû être organisées, c’est par la carte de la répression judiciaire que le putschiste tente d’écarter en le salissant son plus sérieux rival, l’ancien et très populaire président Lula. Alors qu’il a coupé les crédits des services de police enquêtant sur la corruption de son propre parti, Temer fait charger dans un procès expéditif Lula.
Ce dernier avec le soutien populaire a lancé la riposte.
revue de presse avec Telesur sur la situation.
Traduction depuis l’anglais DG pour www.initiative-communiste.fr
L’équipe juridique de Lula rejette les accusations politisées de corruption
Le 6 septembre 2017 – Source Telesur
Les avocats de l’ancien président du Brésil soutiennent que les accusations sont « une menace réelle pour l’État de droit et la démocratie elle-même ».
Confronté à des accusations formelles de conduite criminelle et de corruption, l’ancien président du Brésil Luis Inacio Lula da Silva a contre-attaqué avec son équipe juridique, soutenant que les accusations contre lui, dont les raisons sont politiques, constituent une attaque à l’ordre juridique et à la démocratie du Brésil.
« Les dernières accusations sont complètement fabriquées, politiquement motivées, malgré l’indignation internationale croissante devant le comportement de certaines parties de la magistrature, et planifiées pour influencer la volonté démocratique des Brésiliens », ont affirmé les avocats Cristiano Zanin Martins et Valeska Teixeira Zanin Martins dans une déclaration publiée au nom de leur client Lula.
« Nous combattrons avec vigueur des affirmations ridicules et infondées, en utilisant toutes les voies légales qui nous sont ouvertes », ont déclaré les juristes.
L’équipe juridique de Lula a ajouté que les accusations s’apparentent à de la persécution politique, indiquant le danger évident que l’ancien chef d’État populaire voie ses droits violés dans des procédures judiciaires bidon. Un tel procès constituerait une violation flagrante du droit à un jugement équitable garanti par la Constitution brésilienne – un droit reconnu par le droit international.
« La décision du procureur général est une nouvelle attaque contre la démocratie brésilienne. Le pays est confronté à une menace réelle pour le droit et la démocratie elle-même. Cette bataille juridique dépasse le cas d’un individu, c’est une lutte pour l’avenir même du Brésil », a conclu la déclaration.
Le procureur général du Brésil, Rodrigo Janot, a accusé les anciens présidents Lula et Dilma Rousseff, ainsi que plusieurs autres dirigeants du Parti des travailleurs (PT), d’avoir formé une organisation criminelle pour détourner de l’argent de l’entreprise pétrolière publique Petrobras à raison de 475 millions de dollars US dans le cadre d’un système de corruption impliquant le conglomérat de construction Odebrecht.
« L’acte d’accusation rédigé par le bureau du procureur général m’accusant, avec le PT, d’appartenir à une organisation criminelle, est un document qui semble avoir été hâtivement constitué et exclusivement basé sur des déclarations d’informateurs soudoyés », a dit Rousseff dans une déclaration. Elle a ajouté que les accusations infondées semblent n’être fondées sur aucune preuve, mais sur des suppositions, des affirmations spécieuses et des déductions fallacieuses considérées comme des faits.
« Les ‘charges’ reposent sur des mensonges fabriqués – certains assez anciens – qui semblent avoir été déterrés et ranimés afin de détourner l’attention des enregistrements réels », a-t-elle ajouté, se référant aux scandaleux enregistrements sonores du président Temer, où il insiste pour que les témoins dans le scandale soient achetés. « Les informateurs eux-mêmes disent qu’afin d’être déclarés innocents ou obtenir une peine réduite, ils diront ce que les procureurs veulent entendre. »
Rousseff a ajouté qu’une partie de la presse brésilienne s’est permis d’être complice avec les forces de corruption et détourner le public de l’érosion de l’éthique et de la morale au sein des élites dirigeantes le jour même où la police brésilienne a trouvé 16 millions de dollars US en liquide dans un appartement prétendument utilisé par Geddel Vieira, un ancien membre du cabinet du gouvernement Temer.
« La justice et la vérité triompheront toujours », a-t-elle conclu, exprimant sa confiance dans la capacité du tribunal de rendre la justice et de dénoncer l’absence de preuve dans l’acte d’accusation établi par le procureur général.
Les accusations succèdent au tour de 20 jours de la Caravane de l’espoir de Lula à travers le nord-est du Brésil, une base de soutien pour le PT, lors duquel il a été accueilli avec enthousiasme par des foules se comptant en dizaines de milliers de personnes opposées au gouvernement Temer et à son programme néolibéral.
Brésil : la caravane de Lula se termine par un grand événement à Maranhao
Le 5 septembre 2017 – Source Telesur
La dernière étape de la caravane comprend un événement public aux côtés de Flavio Dino, gouverneur de l’Etat de Maranhão et membre du Parti communiste du Brésil.
La Caravane de l’espoir de Luiz Inacio Lula da Silva – un tour en bus de 20 jours à travers le nord-est du Brésil, dans neuf États et avec des douzaines de discours, d’interviews radio et de manifestations publiques – prend fin mardi.
La dernière étape du voyage comprend un événement public aux côtés de Flavio Dino, le gouverneur de l’État de Maranhão et membre du Parti communiste du Brésil. Lundi, il a accueilli Lula au Palais des Lions, la résidence officielle du gouverneur.
Lula a expliqué qu’il avait entrepris cette caravane pour « parler aux gens », même s’il attend un appel de la décision du juge Sergio Moro de lui infliger une peine de neuf ans et six mois pour des accusations de corruption dans l’enquête sur l’Opération Car Wash. Le jugement décidera si Lula, qui est en tête de tous les sondages, sera autorisé à se présenter comme candidat à la présidence en 2018.
Pendant le tour de la caravane, il a défendu les 14 ans au pouvoir du Parti des travailleurs, ses progrès dans la réduction de la faim, le logement et l’enseignement, pour n’en citer que quelques-uns, et a critiqué les précédents gouvernements de droite dont les réalisations au cours des 500 dernières années ne pèsent pas lourd, en comparaison.
Lula a été condamné par Moro pour crimes de corruption passive et blanchiment d’argent. Sa peine de prison n’a cependant pas été exécutée car la poursuite pénale attend le jugement en appel.
Sa défense juridique se fondait sur le fait qu’« aucune preuve crédible de culpabilité n’a été produite et qu’une preuve écrasante de son innocence a été manifestement ignorée. Ce jugement à caractère politique attaque le droit du Brésil, la démocratie et les droits humains fondamentaux de Lula. »
Critiquant sévèrement la décision de Moro de condamner Lula, Paulo Pimenta, député du Parti des travailleurs au Congrès, a affirmé avec force que l’élection présidentielle de l’an prochain « ne sera ni tolérée ni permise » sans candidature de Lula.