Le neveu du Président John F. Kennedy et fils de son Ministre de la Justice Robert F. Kennedy a rappelé quelques vérités au sujet du conflit entre Cuba et les Etats-Unis[1].
- Le Président Obama a décidé de rétablir les relations diplomatiques avec Cuba « après plus de cinq décennies d’une politique erronée dont mon oncle John F. Kennedy et mon père Robert F. Kennedy sont responsables et qu’ils ont renforcée après l’établissement d’un embargo américain par l’administration Eisenhower en 1960 ».
- Le prétexte de la démocratie et des droits de l’homme pour justifier l’hostilité vis-à-vis de Cuba n’est pas crédible. En effet, « il y a de véritables tyrans dans le monde et de nombreux pays avec une situation des droits de l’homme pire que Cuba […] où la torture, les disparitions forcées, l’intolérance religieuse, la suppression de la liberté d’expression et d’assemblée, l’oppression médiévale des femmes, les élections frauduleuses et les exécutions extrajudiciaires sont des pratiques gouvernementales, et qui sont pourtant alliés des Etats-Unis ».
- « Alors que nous accusons Cuba d’incarcérer et de maltraiter des prisonniers politiques, nous avons soumis à la torture des prisonniers – dont beaucoup d’entre eux étaient innocents selon les propres aveux du Pentagone –, y compris les simulations de noyade, les détentions illégales et l’emprisonnement sans procès dans les cellules de Guantanamo ».
- « Il est très ironique de voir que les responsables politiques qui prétendent que l’on doit punir Castro pour violations des droits de l’homme et mauvais traitements dans les prisons cubaines affirment par ailleurs que les Etats-Unis ont raison de maltraiter nos propres prisonniers dans les prisons cubaines », à Guantanamo.
- « Alors que nous accusons Cuba de ne pas permettre à ses citoyens de voyager librement aux Etats-Unis, nous empêchons nos propres citoyens de voyager librement à Cuba ».
- « Il semble absurde de poursuivre une politique étrangère en répétant une stratégie qui a été un échec monumental pendant six décennies ».
- « La définition de la folie est de répéter la même action encore et encore, et d’attendre des résultats différents. En ce sens, l’embargo est une folie ».
- « Il est clair pour tout le monde que l’embargo […] punit injustement les Cubains ordinaires ».
- Les sanctions contre Cuba constituent le principal obstacle « au développement économique en rendant quasiment toute marchandise et tout type d’équipement à la fois astronomiquement cher et difficile à obtenir ».
- Les sanctions économiques sont responsables de la situation actuelle à Cuba.
- Les sanctions économiques « rappellent constamment au courageux peuple cubain que notre nation puissante, qui a organisé une invasion de son île, qui a comploté durant des décennies pour assassiner ses leaders, qui a saboté son industrie, continue sa campagne agressive pour ruiner son économie ».
- La politique de sanctions, dont le but est de renverser l’ordre établi à Cuba, est un échec total. Il s’agit de « la plus longue de l’histoire et le régime de Castro est toujours au pouvoir ».
- « L’embargo discrédite clairement la politique étrangère des Etats-Unis, pas seulement en Amérique latine, mais également en Europe et dans d’autres régions ».
- La communauté internationale a unanimement condamné l’état de siège contre Cuba, tout comme la Commission interaméricaine des droits de l’homme et l’Union africaine.
- Les sanctions contre Cuba affectent « notre prestige mondial et notre autorité morale » et font que « les Etats-Unis sont considérés comme des hypocrites par le reste du monde ».
- Si le Président Kennedy n’avait pas été assassiné, il aurait mis un terme aux sanctions économiques contre Cuba.
- « Le Président Kennedy a dit à Castro, à travers des intermédiaires, que les Etats-Unis mettraient un terme à l’embargo » si Cuba cessait d’exporter la révolution en Amérique latine.
- Les Soviétiques ont quitté Cuba en 1991 « mais l’embargo américain continue toujours de frapper l’économie cubaine ».
- « Si le but de notre politique étrangère à Cuba est de promouvoir la liberté pour ses citoyens opprimés, nous devrions nous ouvrir à eux et non pas les enfermer ».
- Les sanctions économiques contre le peuple cubain sont condamnées à « disparaître ».
- « Imaginez un peu qu’un président des Etats-Unis, comme cela a été le cas pour Castro, ait à affronter plus de 400 tentatives d’assassinat, des milliers d’actes de sabotages organisés par une puissance étrangère contre notre peuple, nos usines, nos ponts, une invasion armée soutenue par l’étranger et cinquante ans de guerre économique qui ait privé nos citoyens des nécessités les plus basiques et ait étranglé notre économie ».
- Malgré ses ressources limitées et l’état de siège économique imposé par Washington, Cuba a obtenu « des résultats impressionnants » avec le taux d’alphabétisation le plus élevé du continent, un accès universel et gratuit à la santé et « plus de docteurs par habitant que n’importe quelle autre nation des Amériques ».
- Les médecins cubains disposent d’un excellent niveau de formation.
- « Contrairement aux autres îles de la Caraïbes où la pauvreté est synonyme de famine, tous les Cubains reçoivent une ration alimentaire mensuelle qui leur permet de subvenir à leurs besoins ».
- « Nous avons tant à apprendre de Cuba ».
Salim Lamrani
Docteur ès Etudes Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris IV-Sorbonne, Salim Lamrani est Maître de conférences à l’Université de La Réunion, et journaliste, spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis.
Son nouvel ouvrage s’intitule Cuba. Les médias face au défi de l’impartialité, Paris, Editions Estrella, 2013 et comporte une préface d’Eduardo Galeano.