- C’est à Lyon que l’AFRAV et le COURRIEL deux associations de défense de la langue française et de la diversité linguistique avaient donné rendez-vous le 20 mars pour une manifestation, à l’occasion de la journée mondiale de la Francophonie (lire ici).
De 10h à 18h les militants se sont relayés, équipés de panneaux jaunes bien visibles. L’occasion de rappeler que l’insoumission sociale et la résistance linguistique sont un même combat.
Malgré le vent et les températures glaciales, ce sont 1100 tracts qui ont été distribués durant la journée, de la place Carnot à la place Bellecour. À 17h30 une action a été organisée devant Image en ligne, l’université catholique de Lyon où a eu lieu un débat sur la Francophonie.
Les militants étaient habillés d’un panneau double, dénonçant la profusion de tous ces mots anglais qui polluent nos villes
Une mobilisation régionale
Pour cette manifestation, des militants de Nîmes et d’Avignon sont venus appuyés l’équipe de Lyonnais. Permettant d’informer tout au long de la journée les Lyonnais sur la nécessité de lutter contre la profusion de la langue anglais – ou plus exactement du Wall Street Globlish – dans l’espace public et privé ( écoles,universités, entreprises,commerces,quartiers).
La manifestation a permis de nourrir le débat avec d’abord de très nombreuses réactions de soutien de la part des Lyonnais, nombre des passants marquant leur soutien à l’action menée, correspondant à leurs attentes, tandis que les explications apportées dans des discussions généralement chaleureuses sont repartis convaincus du bien fondé de cette mobilisation.
Pour autant, l’indifférence de trop nombreux passants, et notamment des jeunes – ce qui n’est pas spécifique à la cause défendue ce 20 mars – n’est pas sans interpeller.
Ce qui démontre la nécessité de poursuivre ce type d’action, comme le souligne Bernard, militant lyonnais :
« À la fin d’une telle journée de manifestation, on ne sent pas la fatigue mais l’enthousiasme : l’ idée du travail accompli , d’avoir été utile à la patrie de » Jaurès, Hugo, Aragon, Sand, Politzer et tous les autres, cela doit nous rendre fiers. Nous donner l’idée de reproduire une autre journée, en associant tous les défenseurs de la langue française et de la diversité linguistique ».
Le PRCF mobilisé
Les militants communistes avec le PRCF ont évidemment répondu présent à l’appel à l’action. Outre la délégation de la section lyonnaise du PRCF, les 5 militants lyonnais ont reçu le renfort d’une délégation de camarades du PRCF d’Avignon et de Nîmes.
Et les camarades du PRCF 69 de rappeler que « les communistes doivent se montrer dignes des combats menés par leurs aînés. À l’image de Léon Landini, résistant FTP MOI à Lyon, aujourd’hui président du PRCF et militant du COURRIEL, eux qui firent que Lyon fut la capitale de la résistance quand les Nazis polluèrent et martyrisèrent notre si belle ville. »
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Les médias en parlent
Le progrès de Lyon, principal journal régional a rendu compte de la manifestation, donnant la parole à Régis Ravat pour l’AFRAV et Georges Gastaud pour le COURRIE
Que faire pour renverser la tendance à l’anglicisation qui touche toutes les strates sociales ? « Les collectivités publiques ont un devoir d’exemplarité », rappelle Régis Ravat, de l’association Afrav, dans un article du 20 mars 2019 titré : Que faire pour sauvegarder la langue française ?
« Aussi, nous avons plusieurs fois intenté des procès au tribunal administratif, afin que la ville de Nîmes affiche des panneaux multilingues plutôt que bilingue, conformément à l’article 4 de la loi Toubon, ou que sur le logo de l’Université Paris Dauphine ne figure pas Research University mais PSL Paris Université. » Georges Gastaud de l’association Courriel milite aussi pour « la résistance individuelle au quotidien », en favorisant des mots tels que ‘oui’, ‘d’accord’ ou ‘courriel’, plutôt que ‘Yes’, ‘OK’ ou ‘mail’.
La sensibilisation des syndicats de travailleurs lui apparaît aussi fondamentale, car « l’obligation de parler l’anglais en entreprise peut devenir un moyen de pression pour le patronat d’induire l’effondrement des salaires ». Enfin, le quota d’heures d’enseignement de langues vivantes étrangères doit être rehaussé et leur enseignement modernisé, « contrairement à ce que préconise le projet de loi Blanquer. »
Le Progrès de Lyon – 20 mars 201
Des journalistes de radio France -France Info – ont également réalisé pendant une heure un reportage Place Bellecourt. Reportage qui n’est cependant pas diffusé sur le site internet du service public.