« Lexique franglais-français de termes aéronautiques courants et recueil de barbarismes usuels ». Tel est le titre du petit ouvrage publié par l’Académie de l’air et de l’Espace qui déclare la guerre à « l’esperanto des temps modernes ».
Ce petit lexique fleure bon la blague de potaches et pourtant la démarche des honorables académiciens de l’air est tout ce qu’il y a de plus sérieux comme s’en explique, Pierre Sparaco, président de la section « Histoire, lettres et arts », auteur de l’ouvrage :
« le problème qui est posé est double : l’influence internationale de la langue française est remise en cause par la domination de l’anglais et, dans le même temps, notre langue elle-même est de plus en plus malmenée, envahie par les barbarismes et les anglicismes ».
Les académiciens ont donc décidé d’en dresser « un premier inventaire ».
Cette démarche pourrait paraître incongrue venant de professionnels ayant effectué leur carrière dans l’aéronautique et, de ce fait, ayant baigné dans des ambiances anglo-saxonnes toute leur vie. D’autant plus que Pierre Sparaco, chef de file des croisés, a dirigé pendant plusieurs années le bureau parisien de la revue américaine Aviation Week dont il est encore aujourd’hui l’un des éditorialistes. Et c’est précisément parce qu’il maîtrise parfaitement l’anglais, comme la plupart de ses condisciples, qu’avec eux, il s’est attaqué à cette vaste entreprise. Tous se défendent de vouloir « se battre inutilement contre des moulins à vent ». Leur « préoccupation déclarée est de tenter de préserver la qualité de la langue française et cela plus particulièrement dans le secteur aérospatial ».
Les académiciens ne nient pas que le secteur aérospatial se soit tout entier mondialisé plus tôt, plus vite et plus profondément que d’autres, et que l’anglais se soit imposé comme la langue véhiculaire. « Mais il ne s’agit pas de la langue de Shakespeare ou d’Hemingway, mais plus exactement dune forme simplifiée, très pauvre, purement utilitaire, du Basic English ». Pour Pierre Saparco, il s’agit tout simplement de « l’esperanto des temps modernes ».
En définitive, pour chaque « barbarisme ou anglicismes » qui « polluent le français aéronautique et spatial », les académiciens proposent un terme français de substitution.
Gil Roy – repris par www.initiative-communiste.fr de AEROBUZZ http://www.aerobuzz.fr/culture-aero/article/les-academiciens-de-l-air-s
Lexique franglais-français de termes aéronautiques courants et recueil de barbarismes usuels
Ouvrage collectif
Académie de l’Air et de l’Espace
Prix : 10€
A vous de jouer !
Pour chaque « barbarisme » ou « anglicismes », trouvez sa traduction en bon français. Réponses ici.
Airbag = ?
B2B = ?
Badge = ?
Booster = ?
Briefing = ?
By-pass = ?
Charter = ?
Cockpit = ?
Consultant = ?
Crash = ?
Data = ?
EFIS = ?
FADEC = ?
Flutter = ?
Fuel = ?
Glass-cockpit = ?
Hub = ?
Interfacer = ?
Jet = ?
Level = ?
Log-book = ?
Marker = ?
Non-stop = ?
Range = ?
Refuelling = ?
Retrofit = ?
Stand-by = ?
Timing = ?
Training = ?
Winglet = ?
Pour chaque « barbarisme » ou « anglicismes », trouvez sa traduction en bon français.
Airbag = coussin gonflable
B2B = commerce interentreprises
Badge = Insigne d’identification
Booster = compresseur basse pression
Briefing = exposé
By-pass = court-circuit
Charter = vol nolisé
Cockpit = cabine de pilotage
Consultant = conseiller
Crash = écrasement
Data = données
EFIS = système d’instruments de vol électronique
FADEC = système numérique de commande des moteurs
Flutter = flottement
Fuel = carburant
Glass-cockpit = tableau de bord à écrans
Hub = plate-forme de correspondances
Interfacer = mettre en relation
Jet = avion à réaction
Level = niveau
Log-book = carnet de vol
Marker = balise
Non-stop = direct
Range = distance franchissable
Refuelling = ravitaillement en carburant
Retrofit = modernisation
Stand-by = attente
Timing = minutage
Training = entrainement
Winglet = ailette
Entreprise certes qui part d’une bonne intention mais qui mélange tout.
On a toujours emprunté aux autres langues et le français s’en est enrichi. « Se crasher » ou « cockpit » sont des emprunts valables. Le vrai problème, c’est qu’à force de leur résister, on ne les francise jamais. Comme « flirter » qui devrait s’écrire « fleurter » depuis plus d’un siècle!
Plus grave que l’emprunt, et visiblement ignoré par les auteurs, la traduction littérale à contre-sens: le meilleur exemple aéronautique en est probablement « vol domestique » au lieu de « vol intérieur ». Comme si c’était le contraire d’un « vol sauvage »!!!!!!
Enfin, Monsieur Saparco devrait se renseigner sur l’espéranto! Comparer la seule langue internationale crédible avec la nouvelle langue nationale d’empire, c’est complètement crétin.
Justement, si l’humanisme avait gagné au lieu de l’impérialisme, les aviateurs parleraient espéranto et on ne risquerait pas la collision chaque fois qu’un pilote texan arrive sur un aérodrome espagnol (par exemple, pour citer deux manières complètement étrangères l’une à l’autre de speaker le lèche-cul).
Je ne vois pas ce que se crasher apporte par rapport à s’écraser.
Beaucoup de vos traductions sont plus ou moins inexactes dans la mesure où elles sont hors contexte. On traduit un terme dans une phrase, où il prend son sens. Sinon, il faut indiquer toutes les traductions possibles selon les contextes. Un exemple : pour « range », je peux vous donner une demi-page de traductions possibles selon le contexte.