Puisés à l’analyse exhaustive, minutieuse et vérifiable des archives suivant les méthodes les plus rigoureuses du travail historique, les ouvrages de l’historienne Annie Lacroix-Riz sont non seulement des références mais également des succès d’édition. Des ouvrages solides où s’établissent sur des centaines de pages le résultat d’années de recherches rigoureuses. Des ouvrages qui ne craignent pas la transparence puisque chaque élément apporté y est soigneusement sourcé permettant à chacun une pleine vérification de la qualité du travail effectué. Une vertu rare dans un monde universitaire où les citations circulaires de travaux et de thèses rebattues ont pris bien souvent la place de l’investigation. Il est vrai que cette méthode est bien moins épuisante et qu’elle présente l’immense avantage de pouvoir s’inscrire dans les réseaux établis des défenseurs des thèses du pouvoir, assurant à bien moindre effort de mener sans risque de belles carrières, sans risque de trouver le moindre fait contrariant les puissants ou les ordres établis…
Les conférences d’Annie Lacroix-Riz sont très largement vues et partagées sur les réseaux sociaux. Et ses livres des succès. Son dernier ouvrage qui dresse un solide bilan de l’absence d’épuration des collaborateurs à la Libération n’échappe pas à la règle. Ce qui n’est pas sans susciter des jalousies. Et également des haines tenaces de la part de ceux qui ne sauraient souffrir de ce que la vérité historique puisse d’une manière ou d’une autre mettre en cause les puissants. A fortiori quand ses travaux sur la collaboration n’hésitent pas à donner les noms et les actes et les preuves de ceux qui impliqués dans la collaboration auront pu poursuivre leurs œuvres par la suite sans guère être jamais inquiétés. S’étonnera-t-on de ce que des appels violents à la censure soient lancés ? S’étonnera-t-on de ce que plus insidieusement d’autres, se prétendant historiens, se lancent dans de virulentes critiques pour tenter de discréditer le travail réalisé ? Des critiques qui, loin de se confronter aux sources – cette vérité essentielle en matière d’histoire –, ne sont en réalité qu’idéologiques, forgées à ce vieil anticommunisme nauséabond dont on comprend bien qu’il soit si éructant dès lors que quiconque ose rappeler l’histoire de la Résistance en France – essentiellement menée contre l’occupant par les communistes sur le territoire national – tandis que la collaboration fut le fait des classes dominantes.
De fait, ces critiques violentes, injurieuses, outrancières, grossières et en définitive dénuées du moindre argument solide ne doivent apparaître que pour ce qu’elles sont : une dangereuse chasse aux sorcières.
La meilleure des réponses, au-delà du droit de réponse que l’on se doit de donner à Annie Lacroix-Riz, c’est de lire ses travaux et d’aller les vérifier et les compléter en poursuivant l’indispensable travail de recherche historique en demandant l’ouverture des archives et en confrontant les sources.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
La Non-épuration en France de 1943 aux années 1950 : Droit de réponse d’Annie Lacroix-Riz
Des mœurs délétères de l’historiographie dominante française témoignent des articles parus depuis décembre contre La Non-épuration en France de 1943 aux années 1950 et des y afférents échelonnés depuis le 10 février. J’ai appris que se développait depuis décembre 2019 une campagne contre mon dernier ouvrage, paru chez Armand Colin en 2019, via quatre recensions surenchérissant dans l’insulte.
Celle de Jean-Marc Berlière, tenu par la communauté académique pour « l’historien français de la police » : https://hsco-asso.fr/wp-content/uploads/2020/01/Lettre-aux-amis-de-la-police-2020-2.pdf. On trouve là, entre autres, développé un thème intéressant, développé à bas bruit depuis que je suis publiée chez Armand Colin (1996), mais désormais écrit en toutes lettres : mon éditeur, avec lequel j’ai conclu un premier contrat en 1994, est désormais enjoint de me congédier.
Celle de Gilles Antonowicz, auteur d’une stupéfiante réhabilitation de Pierre Pucheu, L’énigme Pierre Pucheu, préfacée par Jean-Marc Berlière, dont j’ai rendu compte dans Le Monde diplomatique (https://www.monde-diplomatique.fr/2019/07/LACROIX_RIZ/60082) a commis : https://www.culture-tops.fr/critique-evenement/livresbdmangas/la-non-epuration-en-france-de-1943-aux-annees-1950#.XkA_X2j0k2wr
Celles de Gilles Morin, historien officiel du Parti socialiste, et grand admirateur de ses dirigeants (dont Adrien Tixier et André Philip). M. Morin me poursuit de longue date, à la fois aux Archives nationales (où il trône, parfois entouré d’une cour, comme président de « l’Association des usagers du service public des Archives nationales (AUSPAN)) et dans la revue L’OURS de l’office de recherche socialiste (https://fr.wikipedia.org/wiki/Office_universitaire_de_recherche_socialiste). La cour susmentionnée l’a escorté un soir où je m’étais plainte auprès de lui d’une attaque ad hominem dans sa revue à propos d’un de mes ouvrages dont le titre n’était même pas mentionné.
À ma connaissance, le billet « La non-histoire », dans L’OURS de décembre 2019, ci-joint, constitue la première mention précise d’un de mes livres.
Son second article, « Du mésusage des archives et de l’histoire », paru en janvier 2020 dans 20&21, n° 145 de 20&21, p. 159-168, livre contre moi, d’abord via Olivier Lecour-Grandmaison, exécuté sans réplique en 2005 (l’intéressé me l’a confirmé) une charge au vitriol, ci-jointe.
Elle fait suite à deux assauts unilatéraux, respectivement livrés en 1987 et 2012, précisés dans le texte de ma réponse également ci-joint (il y en eut peut-être d’autres mais je ne les connais pas). Elle vise à l’évidence à empêcher mon travail historique d’être désormais publié (chez Armand Colin) et à me faire taire sur Internet. Ma réplique, évidemment explicitée par la lecture de La Non-épuration, est ci-jointe.
L’attaque de M. Morin a été exaltée comme « nécessaire » et bienvenue sur Facebook, et semble-t-il aussi sur Twitter, par plusieurs de mes collègues, dont certains me sont inconnus. Je l’ai appris de deux correspondants (je suis absente des réseaux sociaux)
Leur discussion, ci-jointe (ALRVigna), est d’une virulence qui m’a sidérée, sauf, sans doute, concernant Florent Le Bot. Ce dernier ne m’a à l’évidence jamais pardonné ni un échange de 2008, critique mais fort courtois de ma part, agressif de la sienne (« Critique Fabrice Le Bot, La fabrique réactionnaire’ », pièce ci-jointe), ni mes critiques d’ouvrages, parues dans Le Monde diplomatique. Notamment celle de l’Histoire économique de Vichy, Paris, Perrin, 2017 (Fabrice Grenard, Florent Le Bot, Cédric Perrin), qui s’efforçait d’innocenter nos élites économiques calomniées par des historiens malveillants, dont moi-même, et des archives mal choisies : https://www.monde-diplomatique.fr/2019/02/LACROIX_RIZ/59554)
Comme je l’ai écrit aux intéressés, sauf à M. Le Bot, qui m’a ordonné de ne plus l’importuner, le contenu de ces « échanges », atteste que nos enfants et petits-enfants ne sont pas les seuls à être transformés par les « écrans récréatifs » crétins digitaux, pour reprendre l’expression d’un excellent ouvrage du chercheur Michel Desmurget paru en 2019.
Les propos rapportés à mon propos par un de ces collègues déchaînés, Olivier Loubes, concernant feu Pierre Laborie, sont faux et calomniateurs. Je ne me rappelle pas avoir connu M. Loubes à Toulouse, où je suis arrivée en 1985 et où il a passé l’agrégation en 1988. Mais je ne puis être formelle. Je le suis en tout cas sur la fausseté de ses accusations. Je le lui ai fait observer, arguments à l’appui; et lui ai demandé de me présenter des excuses pour son gros mensonge, avec notre éditrice commune en copie. J’attends encore à cette date sa réponse.
La violence de Xavier Vigna, historien, tenu pour progressiste, « des mondes ouvriers » (https://idhes.parisnanterre.fr/equipe/chercheurs-enseignants-chercheurs/xavier-vigna–859195.kjsp, et rédacteur d’articles au Monde diplomatique, que je ne connaissais pas plus que d’autres intervenants, et son mépris pour la non- « historienne » que je serais, me sont incompréhensibles. « Aux armes historiens! » a clamé récemment Le Monde diplomatique.Je ne m’attendais pas à être prise pour cible d’historiens contributeurs du mensuel. Notons que M. Vigna est membre du « comité de lecture » de 20&21 (voir l’OURS, au sens classique, de la revue).
J’ai sondé sur ces violences verbales et écrites quelques collègues que j’avais motif à croire hostiles à la chasse aux sorcières. Parmi eux figurent notamment :
Jean Vigreux, qui tient les 10 pages de 20&21 pour l’amorce d’une intéressante « controverse » et a semblé prendre pour une demande de censure (évidemment inacceptable) ma demande de rappel à l’honnêteté intellectuelle et morale de plus jeunes collègues (Xavier Vigna l’a accompagné à Dijon).
Mme Simonin, glorifiée à plusieurs reprises par M. Morin, qui oppose ses talents de chercheuse sur l’épuration à mon ignorance du métier d’historien, s’était montrée sensible, il y a environ vingt ans à des attaques unilatérales de collègues dans le quotidien Libération contre mes travaux. C’était, il est vrai, hors de la sphère publique. Elle ne m’a pas même répondu.
Ajoutons-y l’élu communiste et ancien professeur de Lettres Ian Brossat. Je l’avais (vendredi 21 juin 2019 10:13) soutenu après une attaque anticommuniste indigne d’un journaliste manifestement inculte, sans obtenir d’accusé de réception. J’ai sollicité son soutien contre ces attaques et appels à la censure définitive. Je l’attends encore à cette date.
On lira ci-dessous quelques éléments de cette quête vaine de soutien académique contre ce que je m’obstine à qualifier de chasse aux sorcières. Mais, surtout, ne pas négliger les attaques au canon de marine, où droite et fausse gauche font chorus.
Annie Lacroix-Riz
Réponse à « Du mésusage de l’histoire et des archives » Gilles Morin, 20&21, n° 145, janvier 2020, p. 159-168
P. 159. Après avoir renouvelé contre un historien de la colonisation, Olivier Lecour-Grandmaison, les assauts injurieux de 2005 de deux défunts collègues, M. Morin ridiculise « les thèmes favoris de l’auteure simplifi[és] de livre en livre » et « qui ne font pas dans la nuance ». Le fait que je dresse des « élites françaises », depuis l’entre-deux-guerres, un bilan sévère ne me disqualifie pas d’emblée : on ne demande à l’historien que d’avérer des faits par des sources fiables. Recensant mes ouvrages depuis 1996 (je publie depuis 1983), M. Morin n’en mentionne jamais la dernière édition ‑‑ toujours complétée, parfois profondément (dont Industriels et banquiers français, 2013, voir mon CV, https://www.historiographie.info/cv.html).
P. 159-160, le conditionnel appliqué auxdits « thèmes » déprécie les livres qui en traitent. Comptant chacun plusieurs centaines de pages, nourris d’archives très diverses, françaises et étrangères, ils décrivent le complot contre la République, ses initiateurs ‑‑ les chefs de la synarchie ‑‑, ses exécutants ‑‑ les ligueurs fascistes, dont la Cagoule ou CSAR ‑‑ (Le choix de la défaite; De Munich à Vichy), et le rôle du Vatican (ibid. et Le Vatican, l’Europe et le Reich). Sur le rôle des États-Unis avant 1940, j’ai certes étudié l’influence politique de Bullitt, anticommuniste obsessionnel, mais surtout leur stratégie économique, clé de leur politique allemande (Le choix, Munich, Le Vatican, Industriels et banquiers français, Aux origines du carcan européen).
Je n’ai pas écrit que « le pacte germano-soviétique […] pouvait […] maintenir la paix » ni exposé ce que les élites eussent dû faire, domaine que j’exclus des compétences de l’historien. Le choix et Munich, reposant sur les archives militaires françaises, diplomatiques françaises, américaines, anglaises, allemandes, italiennes, convergent sur ce point avec les travaux de très nombreux chercheurs anglophones. Un seul a été traduit (Carley Michael Jabara, 1939, l’alliance de la dernière chance. Une réinterprétation des origines de la Seconde Guerre mondiale, Les presses de l’université de Montréal, 2001). J’ai 1° décrit les aléas et l’échec du renouvellement, à l’identique, de l’alliance tripartite défensive et automatique de 1914 exclu par Paris et Londres, mais tenté par l’URSS depuis 1924, avec Édouard Herriot, et surtout depuis 1933, avec Louis Barthou, fugace ministre des Affaires étrangères (février-9 octobre 1934); 2° montré, comme le général Doumenc, que le fiasco de ces tentatives avait contraint Moscou à signer le pacte du 23 août 1939. Une seule question scientifique se pose : le « dossier à charge » est-il falsifié? On n’en peut juger qu’en lisant mes livres.
La protection des « nazis survivants » constitue en effet un des thèmes de La Non-épuration. Concernant « la graphie » du titre de 1e page, ce choix « commercial » de l’éditeur, que j’ai approuvé, est conforme au contenu de l’ouvrage, contrairement à certains titres annonçant un sujet absent : la thèse de Claire Andrieu sur la genèse de « loi de 1941 sur les banques », fut intitulée La banque sous l’Occupation : paradoxes de l’histoire d’une profession (1936-1946), Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, Paris, 1991, 331 p., sur exigence des PNSP, m’a écrit son auteure en 1996.
P. 160-161. M. Morin disqualifie « l’accumulation de sources surplombantes », par une historienne ignorant « le B.A.-BA du métier », sur « plus de 100 pages de notes [est-ce excessif?] en petits caractères » (tradition de l’édition). « Cet appareil critique prolifique [qui] mériterait à lui seul un long développement » ne l’a pas obtenu. Mes notes infra-paginales seraient inutilisables « par [m]es lecteurs » et transgresseraient les « normes du métier d’historien »?
J’aurais (note 1, p. 161) « accumul[é] les sigles […] livres, etc. » (etc.), sans fournir 1° « aucune table pour les décrypter ». C’est faux. Toutes les sources sont identifiées, selon mon habitude, chez Armand Colin, depuis 1996 (Le Vatican, 1e éd.), avec leur titre général, sauf pour la série BB18 : les dossiers, trop nombreux pour figurer dans la présentation générale des « Sources » (p. 625-631), sont toujours désignés dans les notes. Chaque document d’archive est identifié par 1° sa nature, sa date, son auteur et son destinataire (sauf document anonyme ou « sans date », ce qui est précisé); 2° le titre du sous-dossier où il a été classé; 3° le titre des « cartons entiers de correspondances ».
Le renvoi aux index, pour des noms faisant l’objet, total ou partiel, d’une note, fournit des renseignements complétant ceux du présent ouvrage. Je « pratique régulièrement l’autoréférencement » sur la décennie 1930 et l’Occupation, auxquelles j’ai consacré plus de trente ans de recherches ayant abouti à cinq ouvrages publiés chez Armand Colin : pour ne pas faire « du neuf avec du vieux », je renvoie aux pages correspondantes, toujours sourcées. Les liens Wiki ‑‑ 98 références dans 1882 notes désignant aussi le plus souvent des documents originaux ‑‑ signalent des bibliographies, surtout étrangères, en général non traduites, ou des fiches biographiques que complètent ou contredisent des sources originales.
Mon long apprentissage du métier d’historienne ne m’a pas initiée à l’usage congru de ces « fameuses sources », défectueuses par leur « nature […] et leur utilisation ». Suit une liste d’archives, jugées insuffisantes, dont M. Morin oublie une partie, telles les américaines (Foreign Relations of the United States, FRUS), présentées en tête de l’ensemble (La Non-épuration, p. 625-631). Il en omet aussi l’aspect local : partie départementale et régionale des fonds F1a (rapports départementaux et des commissaires régionaux), F1cIII (préfets régionaux d’Occupation; préfets d’après-Libération), et BB18 et 30 (cas surtout individuels et locaux).
Pour étudier les pratiques de l’appareil d’État, du niveau décisionnel aux grands exécutants, je « privilégi[e en effet] les archives du sommet de l’État ». Lesquelles seraient « aussi un miroir déformant », est-il affirmé sans preuve. J’ai croisé les sources, même dans l’« exemple concret » mal choisi : je n’ai pas ajouté des guillemets, par intention maligne, à « l’épisode honteux des femmes tondues »; j’ai seulement cité Henry Rousso (mentionné p. 15) se référant au rapport de Lucia Reggiani (note 2, p. 515).
« L’intégrisme institutionnel [hors un (sic) incongru] puise abondamment » dans « la problématique du “genre” » (p. 17) : le prouve ma note 13, p. 516. J’ai dépouillé pendant plus de trois ans les fonds BB18 et BB30, transformés ici en maigres « résumés », pas les fonds Z/5 et Z/6. Un article d’Anne Simonin (https://www.cairn.info/revue-histoire-politique-2009-3-page-96.htm#no88), à la « lecture bien différente du rôle des femmes collaboratrices », offrirait le contre-modèle de généralisation possible : sur 111 notes, il compte 8 références d’archives Z/5, dont deux pour un document), tout le reste se réfère à l’imprimé. Sur la Collaboration, j’use de sources originales, m’abstiens, fidèle à l’enseignement de mes bons maîtres, dont Pierre Vilar, d’interprétations psychologiques et m’efforce d’établir des faits, décrétés trompeurs (p. 161, et note 6). Une collaborationniste peut vouloir « faire libérer son mari », être milicienne et dénoncer des « juifs, communistes ou résistants ». (p. 162).
P. 162, mes « statistiques contestables » violeraient la « méthode, voire [la] déontologie ». « Le chiffre de “plus de 100 000 noms » est étayé par des sources policières « “recoup[ées]” soigneusement », affirme le directeur général de la Sûreté nationale (lettre de Pélabon au garde des Sceaux de Menthon, 12 avril 1945, BB18, 7115, 8BL, 495, Répression des faits de collaboration, AN, p. 31 et note 66, p. 519). Il correspond aux estimations du juge Pierre Béteille, chef des instructions, de 1936 à 1939, sur toutes les ligues et la Cagoule puis chargé en 1944-1945 des instructions sur les ministres de Vichy. Ce n’est pas « l’auteure [qui] brandit […] le chiffre de 120 000 cagoulards » ‑‑ dont les « 12 000 officiers » de la Cagoule militaire, « organisation autonome » chapeautée par Pétain. C’est Béteille, dans son rapport de synthèse d’avril-juillet 1945 pour l’avocat général Mornet de la Haute Cour de Justice sur le CSAR ou Cagoule d’avant-1940 (p. 31 et note 67, source fonds Mornet, BDIC, p. 519). L’effectif s’enfla depuis l’été 1940 des recrutements massifs d’auxiliaires répressifs non officiels par Vichy et l’occupant (p. 31, et « autoréférencement » de ma note 68, p. 519, à quatre ouvrages sourcés). Je conteste formellement « la multitude de doublons », que la note 1, p. 162 ne documente pas.
« Le vieux mythe des 75 000 fusillés communistes », absent de La Non-épuration, est invoqué sans motif. Les effectifs d’« exécutés et massacrés » compilés à cette date n’en sont pas moins partiels. Selon Les Fusillés, il y aurait « entre 15 000 et 20 000 […] morts par balles dans une volonté de répression, sans compter les autres morts en camp de concentration et au combat ». Ils seraient même « bien plus nombreux » : deux fois plus que les 20 000 condamnés, davantage? (Pennetier et al., Les fusillés : p. 17-20, et Non-épuration, chap. 1 à 3, dont p. 28-29). J’ai relevé de nombreux noms de résistants fusillés, absents dudit dictionnaire. Archives d’État allemandes et françaises s’accordent sur le fait que ces « terroristes » se réclamaient, dans leur immense majorité, du PCF et de ses organisations – constat indépendant de mes goûts politiques.
J’ai motivé ma critique de Thomas Fontaine qui, dans sa thèse, consultée et citée, impute aux seuls Allemands la répression « nazie » contre les cheminots de Dijon (Non-épuration, p. 298-301), qui impliqua, cas général, la Wehrmacht et l’État français. Le chiffrage de son Mémorial (2 200 exécutés) n’est pas a priori plus fiable que les « 12 000 cheminots français déportés dans les camps de concentration d’Allemagne depuis 1943 pour résistance et sabotages » évalués fin septembre 1944 par la Préfecture de police (p. 58 et note 94, p. 528). Or, ces déportations « politiques » ont entraîné de très nombreux décès (cf. supra), et des cheminots ont aussi été exécutés en territoire français.
P. 163. M’enjoignant de « vérifier les faits et de croiser les sources, mais aussi de les contextualiser » (d’adapter l’antérieur à l’ultérieur, les pratiques d’Occupation aux « certificats de résistance »?), M. Morin invoque, sans preuve, le gonflement des chiffres de répression des occupants allemands « en France […] pour satisfaire leurs maîtres ». Les archives allemandes que je pratique depuis la décennie 1990, dont les rédacteurs demeurèrent les mêmes sous Weimar, le régime hitlérien et, pour les non-retraités, la RFA, sont au contraire d’une extrême précision, de même que celles des forces de répression françaises. La référence aux pratiques des « États totalitaires » allemand et soviétique –‑ Doxa académique aussi rigoureuse que la résolution du Parlement européen du 17 septembre 2019 ‑‑, est sans valeur pratique.
J’ai avancé des exemples précis, par chapitres entiers (6 sur 9), de protection des élites par le sommet de l’État; par les magistrats non épurés (en complète adéquation avec l’étude administrative exhaustive de Jean-Claude Farcy et la mienne); par les forces policières (dont les préfets, au bilan accablant, sauvés d’emblée, dès l’automne 1944, je l’ai démontré, par Adrien Tixier), épurées à peine, provisoirement ou pas du tout; par les Américains, depuis Washington ou en France même. M. Morin se contente d’invoquer un exemple, du Nord-Pas-de-Calais (1974) et l’étude des chambres civiques de la Seine par Anne Simonin (2008), selon laquelle « les couches supérieures » furent épurées aussi sévèrement que les autres. Que dire?
Sur la présence au « comité de suivi [de] l’ouverture complète des archives de la Seconde Guerre mondiale » dont je n’aurais pas « tiré profit », dossier sans intérêt sur La Non-épuration, je me réserve de rendre les faits publics par la correspondance conservée.
Passons aux « sources datées et [à] une bibliographie sélective. » Mes sources préfectorales et policières françaises et allemandes, considérables, seraient non fiables car « datées ». Seules celles de la DST eussent pu « confirmer [m]on intuition » sur les parachutages « d’espions collaborateurs », car les seules « sources originales » seraient celles tout juste déclassifiées. Définition irrecevable : mes « sources », françaises et allemandes, de 1944-1945, sont « originales », c’est-à-dire « datées » de l’époque étudiée et non destinées à la publication. Je n’ai pas eu une « intuition », j’ai démontré. Je ne reproche pas à Bénédicte Vergez-Chaignon d’avoir négligé avant 2010 des sources fermées, mais d’avoir, en écartant des sources alors disponibles, aussi convaincantes que celles de la DST, transformé cette « nouvelle “Cinquième Colonne” » en fausses « “rumeurs” communistes de péril allemand en vue de subversion » (L’épuration, « Ils sont partout », p. 321-324; Non-épuration, p. 105-109). Je documente d’autres gravissimes distorsions de sources, dont celles concernant l’espionne de la Gestapo Jeanne Devineau, qu’elle a érigée en martyre d’une foule sauvage (Épuration, p. 339; index Non-épuration). En somme, quelles qu’elles soient, mes sources ne comptent jamais parmi les « sources majeures disponibles », telles « les archives financières ».
P. 164. Les élites financières ne constituent qu’une partie, significative, de mon étude, générale. Son substrat archivistique de mon travail, vérifiable, l’est aussi dans « Les grandes banques françaises de la collaboration à l’épuration, 1940-1950 » (deux articles cités dans la bibliographie, p. 596 : fonds F12 de Commission nationale interprofessionnelle d’épuration, AN) et dans Industriels et banquiers français : les fonds, dont ceux des Archives de la Banque de France, en sont très divers et précis, entre autres, sur la Société norvégienne de l’Azote et Kuhlmann, poids lourds de la Collaboration d’entre-deux-guerres et d’Occupation. La Non-épuration s’appuie sur des sources locales et nationales, également significatives. Faut-il tenir pour anodine, après le pardon accordé d’emblée aux banquiers marseillais, la décision du 8 janvier 1945 de René Pleven, ministre des Finances, de confier aux banques elles-mêmes le rapport sur leur activité sous l’Occupation, à remettre dans la semaine suivante (« Des banques de Marseille aux banques en général, novembre 1944-mai 1945p. 269–275, dont note 26, p. 576)? Je l’ai annoncé dans La non-épuration (p. 514) un second volume sera consacré aux élites stricto sensu, capital financier compris.
Oui, on peut valablement « rédiger un chapitre de 70 pages » sur Alger, riche en archives, « sans citer une seule fois […] les archives du général de Gaulle ». Jugeons sur pièces.
Je certifie que la Cagoule a regroupé, sans les faire disparaître, toutes les ligues fascistes : en firent partie les Croix de Feu du colonel de la Rocque, héroïsé par l’IEP en croisade depuis les années 1950 contre le concept d’un « fascisme français » issu de la droite (« Apparences et réalités de la commémoration de Charles Maurras », https://www.historiographie.info/commmauras.pdf), et le PPF de Doriot, créé à l’été 1936 et dirigé par la banque Worms. Le choix et Munich le démontrent.Les archives révèlent la Collaboration de la quasi-totalité des Cagoulards, grimés depuis vingt ans, sans le secours d’une archive originale 1940-1944, en « vichysto-résistants ». J’ai présenté, sources à l’appui, ces vichysto-américains dans Les élites françaises, 1940-1944, et les nazis ralliés à la Pax Americana guidée par Allen Dulles depuis novembre 1942 à Berne (ibid., et Non-épuration, index Dulles).
Le colloque sur Adrien Tixier, typique des colloques hagiographiques à fort parrainage officiel (http://www.lours.org/archives/default3d8c.html?pid=650), n’a pas priorité sur les sources directes que je cite sur ce ministre comme sur tout autre. Il n’est pas interdit de critiquer la thèse de M. Peschanski. L’accusation infamante de « ne retenir que ce que l’on veut de la bibliographie » est gratuite. J’ai abondamment confronté aux sources L’épuration de MM. Rouquet et Virgili qui, d’une bibliographie postulée exhaustive, ont éliminé, selon la règle, mes propres travaux, mesquinerie d’autant plus piquante que j’ai dirigé la thèse sur l’épuration du premier : http://www.theses.fr/03268021X#auteurSoutenue. En sont critiquables, notamment, son mutisme sur le sauvetage anglo-américain immédiat de Barbie et sur la production anglophone ‑‑ accablante sur le sauvetage-recyclage des criminels de guerre décidé en pleine guerre, et non « en 1947 ».
L’ouvrage de Peter Novick, The Holocaust in American Life, Boston, Houghton Mifflin, 1999,traduit en 2001, bien connu de mes étudiants de Paris 7, s’appuie sur des sources remarquables. Celui de 1969 sur l’épuration date d’une époque où les sources françaises étaient verrouillées : Robert Paxton a dû rédiger sa France de Vichy (1973) sans une archive française. André Philip, qui fut dès 1943, les Foreign Relations of the United States l’attestent, plus pro-américain que gaulliste (Les élites françaises, 1940-1944, index) ne soutint l’épuration que jusqu’à sa promotion ministérielle. Je l’ai décrit, depuis ma thèse d’État (1981) à l’aide de sources incontestables, dont celles de la SFIO, jamais tronquées. M. Morin ne peut prouver ma malhonnêteté ni sur Tixier et Philip, héros de ses contributions (https://www.amazon.fr/l/B004MRY7YC?_encoding=UTF8&redirectedFromKindleDbs=true&rfkd=1&shoppingPortalEnabled=true), ni sur le reste.
P. 165. Je n’ai rien insinué sur Hauck. Il fut « néo », courant socialiste dirigé par Marcel Déat, séduit par le modèle fasciste et nazi et financé par le grand patronat synarchique pour la vigueur de son anticommunisme de « gauche » (Le choix, passim). Il fut un des rarissimes hommes de cette catégorie précocement ralliés à de Gaulle. C’est son anticommunisme qui lui valut séjour à Londres, contrairement à Pierre Cot, jugé trop procommuniste et prosoviétique. Hauck n’accusait l’extrême droite (de Passy-Dewavrin), très majoritaire là-bas, que d’affaiblir de Gaulle en renforçant l’influence du PCF sur le camp résistant. C’est la hantise de sa correspondance : Londres-Alger 1939-1945, 304, archives du Quai d’Orsay, et index Hauck, avec sources. Sa flatteuse notice, œuvre de M. Morin dans Le Maitron, ne comporte aucune archive originale (https://maitron.fr/spip.php?article87317).
Nonobstant la référence aux « procès de Moscou », conforme au code idéologique en vigueur, je revendique les termes de « clique » et d’« obligés ». Abetz, « pourrisseur » des élites et de la presse françaises dans les années 1930, puis « ambassadeur » d’Hitler à Paris, est longuement décrit, avec ses féaux, dans mes ouvrages sur les années 1930-1940. Je m’obstine à tenir pour « obligés » du grand financier Dulles des hommes qui, de « gauche » ou de droite, en touchaient depuis 1943 « 25 millions de francs par mois ». Ces moyens énormes visaient à faire barrage à de Gaulle au moins autant qu’au PCF (index des op. cit.; citation, Robert Belot, Gilbert Karpman, L’affaire suisse. La Résistance a-t-elle trahi de Gaulle? Paris, Armand Colin, 2009, p. 197-198 et 157, cité in Les élites, note 152, p. 457).
Le paragraphe « Une drôle d’histoire du communisme » aligne les obsessions politiques de M. Morin sans lien avec le sujet (sur « le pacte germano-soviétique », cf. supra; sur le PCF avant juin 1941, cf. Munich, chap. 4-8, Industriels, chap. 10, Les élites, chap. 5). Je ne « déplore [pas] un retour à l’État de droit », je démontre, sources à l’appui, que l’État présumé nouveau bafoua, avec un appareil policier et judiciaire intact, tous les principes de Droit vantés à Londres et Alger. L’apologie des FTP ressort des sources, françaises (Vichy et Londres-Alger) et allemandes (cf. supra), pas de mes préférences politiques. J’ai traité de la question des communistes et des grèves, absente de La Non-épuration, dans ma thèse d’État et les deux livres qui en sont issus : La CGT de la Libération à la scission (1944-1947), Paris, Éditions Sociales, 1983, et Le choix de Marianne : les relations franco-américaines de 1944 à 1948, Paris, Éditions Sociales, 1986. Ils parurent là à cause de l’interdit lancé, d’abord, par Jean-Baptiste Duroselle en 1982 contre l’édition aux Publications de la Sorbonne, explicitement prévue à la soutenance de novembre 1981, au motif d’« antiaméricanisme », puis par les PNSP (éditrices de Vingtième Siècle et 20&21), épisode dont Antoine Prost a dû garder le souvenir.
P. 165-166. La chronologie des apports respectifs des historiographies ouest-allemande et est-allemande est « [in]discutable ». « Moscou » n’a pas « comme Washington, […] protégé et recyclé d’anciens nazis » : la « synthèse récente » louée à la note 1 p. 166 n’est pas opposable aux archives, notamment à celles du Quai d’Orsay, dont j’ai usé pour l’après-guerre (voir mon CV). La bibliographie étrangère, dont j’ai fait grand usage (chap. 9), conclut pareillement.
P. 166. « Faux scoops et réalités de l’épuration »
De mes « portes ouvertes […] enfoncées » et fausses « révélations », je trouve rarement trace dans l’historiographie dominante. Les États-Unis, « hégémoniques dans les combats » (de quel front?), le furent surtout dans le sauvetage-recyclage des criminels de guerre, organisé depuis 1943 avec le Vatican. J’ai exposé le rôle de l’Église romaine, non pas « trouble », mais net, sources et bibliographie anglophone à l’appui, dans Le Vatican, et l’ai précisé dans La non-épuration. Sur la police et surtout la magistrature, j’ai amplement mentionné Alain Bancaud, Liora Israël, plus audacieuse, archives aidant, et surtout Virgine Sansico, ici omise. Mes chap. 5 et 6 établissent bien, cas des préfets en tête, que le cas « Papon […] fut […] la règle. » J’ai critiqué Jean-Marc Berlière qui, avec Laurent Chabrun (Les policiers français sous l’Occupation), a blanchi la police « patriote » et insulté le PCF à longueur de page sans citer une « source originale » d’Occupation. Ma critique n’a rien à voir avec les injures du premier, qui écorche jusqu’à mon nom : https://hsco-asso.fr/wp-content/uploads/2020/01/Lettre-aux-amis-de-la-police-2020-2.pdf.
P. 167. Sur la dénonciation réitérée de ma « présentation manichéenne » de « l’historiographie dominante », notons que tous les travaux mentionnés ont été critiqués sur pièces, contrairement aux « attaques ad hominem ». Sur « la droitisation universitaire généralisée », qui « dicte » des pratiques non scientifiques, le lecteur se reportera à la démonstration faite dans mes ouvrages et dans des études spécifiques, dont L’histoire contemporaine toujours sous influence. J’y sollicite, comme dans mes recensions du Monde diplomatique, seule modeste ouverture médiatique imprimée, un débat académique refusé depuis des décennies par des collègues dotés pour leur part de toutes les tribunes académiques et audiovisuelles.
P. 168. La conclusion, strictement politique et diffamatoire, est calquée sur ma fiche Wikipédia, gérée et verrouillée par l’individu insaisissable grimé dans les « discussions » en Guise, sur Twitter en Montmorency, qui m’insulte sur les réseaux sociaux avec des collègues dont l’un, membre du « comité » de 20&21, loue le « papier nécessaire [de]. Gilles Morin ». Celui-ci s’est déjà ému (p. 159) que « les réseaux sociaux relaient aujourd’hui [mon] réquisitoire implacable […] contre l’historiographie française de la Seconde Guerre mondiale […] et lui donnent une résonance qui ne peut être négligée éternellement ». Il fustige tous ceux qui osent faire « une critique positive de [m]on livre » par écrit ou « sur internet ». Sans oublier, marotte des bien-pensants depuis 1996, de presser « [m]on éditeur, Armand Colin, une maison d’édition longtemps de référence dans le monde universitaire », de congédier une auteure si compromettante.
Faut-il, pour être en France un historien « reconnu », tenir plus de 55% des électeurs français de mai 2005 pour des incultes exigeant pédagogie renforcée (dont le sujet de CAPES-agrégation d’histoire de 2007-2009, « construire l’Europe », délesté de 1933-1945), et signer des pétitions électorales « pro-européennes »? Mon traitement historique de l’Union européenne respecte la méthodologie et la déontologie. Nul ne peut taxer mes travaux, imprimés ou non, « de négationnisme » ou m’assimiler, en invoquant feu Pierre Vidal-Naquet, aux « falsificateurs de l’histoire » niant le « génocide des juifs ». L’accusation, qui expose à poursuite pénale, est obscène, contre la petite-fille de quatre grands-parents juifs étrangers, dont l’un déporté de Drancy en août 1942 et assassiné à Auschwitz. Elle est limpide quoique hypocrite : « stalinienne », crime imputé à d’autres mais qui cible depuis plusieurs décennies une universitaire qui n’a pas subordonné sa carrière à la dénonciation des Soviets; idole « des médias étrangers d’influence (Sputniknews) », je l’ignorais, des « anticléricaux », de « divers » sites « décodexés », qui « profite de l’air du temps fétide […] pour attirer des étudiants et amateurs » : « rouge brune », donc? Les « étudiants » fermement mis en garde de 1985 à 2010 contre le péril à « soutenir avec Lacroix-Riz », auraient été pris dans les rets de la paria que le monde académique a chassée des jurys de thèse, revues, colloques, bibliographies, débats (« si elle vient, je ne viens pas »), etc. ? La calomnie tous azimuts ne suffit plus : M. Morin veut m’interdire l’imprimé, surtout chez Armand Colin, et Internet, ciblé par des projets gouvernementaux insistants.
Les archives avèrent le jugement de 1948, que je partage, du philosophe Vladimir Jankélévitch sur la farce de l’épuration, le retour en force de « l’ennemi numéro un : le communisme », la criminalisation de « la Résistance [qui ]devra[it] se justifier pour avoir résisté ». (Non-épuration, p. 514). Nous y sommes, comme l’atteste cet assaut unilatéral, le troisième, au minimum, que me livre une revue qui ne m’a jamais publiée :
1° charge, dans « Les accords Blum-Byrnes : la modernisation de la France et la guerre froide », Vingtième siècle, janvier-mars 1987 », p. 45-62, de l’historien américain Irwin Wall, contre mon article « Négociation et signature des accords Blum-Byrnes (octobre 1945-mai 1946) d’après les archives du Ministère des Affaires étrangères », Revue d’histoire moderne et contemporaine,juillet-septembre 1984, p. 417-447. En 1989, dans L’influence américaine sur la politique française 1945-1954, Paris, Balland, qui doit beaucoup au Choix de Marianne, dette oubliée dans ses notes, M. Wall a admis leur caractère catastrophique. La revue l’a caché à ses lecteurs.
2° charge, dans « Mythologies conspirationnistes et figures du discours antipatronal », Vingtième Siècle, n° 114, avril-juin 2012, p. 137-151, d’Olivier Dard, croisé depuis 1998 contre le « mythe de la synarchie » (d’Annie Lacroix-Riz). Conférencier de l’Action française et de l’institut Iliade (https://institut-iliade.com/succes-du-colloque-fiers-detre-europeens-organise-par-linstitut-iliade/), ce collègue de Paris-Sorbonne s’est illustré par un chaleureux Maurras. Le maître et l’action (Armand Colin, 2013) puis par une « commémoration » du « Maître » taisant son antisémitisme forcené (2018), https://www.historiographie.info/commmauras.pdf. M. Morin exige-t-il son éviction par Armand Colin?
3° charge, non plus par un « chapeau » vengeur de la rédaction ou des notes, mais sur 10 pages, contre une « Non-histoire », titre du pamphlet de la revue L’OURS de décembre, encore plus injurieux.
Mon censeur méprisant n’a jamais signé un livre seul et publie des articles vides d’« archives originales ». Il prétend cependant m’apprendre le « vrai travail en archives » auquel je serais inapte après une formation initiale honorable suivie de près de cinquante ans de dépouillements, seulement interrompus par les rédactions. Je le mets au défi d’accepter, à ce sujet, un débat sur une des tribunes académico-médiatiques dont il est coutumier, et moi exclue.
Annie Lacroix-Riz
Des éléments complémentaires :
Synthèse du 21 février 2020 sur Gilles Morin et alii Critique Fabrice Le Bot, La fabrique réactionnaire p. 159-168 Morin sur Non-épuration ALR, VIN_145_0151 Ours 20&21s
Magnifique démonstration sur la désinformation historique par es « élites ».
Je ne connaissais pas J.M. Berlière, ni comme « historien », (Avant une de ses interventions sur R.I.), ni comme « falsificateur » anticommuniste orienté.
Par contre je suis assez étonné, suite à cette découverte, de ses lamentations sur le fait qu’on lui « aurait interdit », à lui ainsi qu’à d’autres « historiens » l’accès aux archives du Service historique de la Défense. Est-ce suite aux « dérapages » cités par Annie Lacroix-Riz ?
https://reseauinternational.net/les-historiens-nont-plus-acces-aux-archives-de-39-45-leurs-travaux-sont-menaces/