C’est l’une des photos emblématiques de cette journée de manifestation du 23 juin pour le retrait de la Loi Travail. Tandis qu’à Paris, le gouvernement élève des grilles pour nasser les manifestants, réprimer les opposants à la loi travail et interdire de manifester, à Limoges, Camille Sernon, rescapée du massacre d’Oradour sur Glane par les nazis étaient dans la rue, pour manifester pour le retrait de la Loi Travail. Dans le Limousin, le collectif des maquis de corrèze appelle à la résistance contre l’interdiction de manifester, pour le retrait de la Loi Travail et la démocratie
Camille Senon, mémoire d’Oradour dans la rue contre la #loitravail via @FBLimousin https://t.co/QbLeYCcewy #manif23juin
— Catherine Ertzscheid (@Cath_woman) 23 juin 2016
Annulez l’interdiction de manifester !
Au nom du Collectif Maquis de Corrèze, nous protestons contre l’interdiction de manifester que vient de prononcer le gouvernement Hollande-Valls-Cazeneuve.
D’abord, le droit de manifester est un Droit de l’Homme et du Citoyen proclamé par la Constituante en 1 789, et confirmé par la Convention nationale en 1 793.
Le Conseil national de la Résistance a fait de ce droit un des principes du progrès démocratique qu’il a initié dans tous les domaines de la politique, de l’économie et de la vie sociale en publiant son programme les Jours heureux.
Depuis 1 945, le droit de manifester est inscrit dans nos constitutions.
En prononçant l’interdiction de manifester, le gouvernement Hollande-Valls-Cazeneuve viole la Constitution et interdit à notre peuple de faire revivre les traditions de démocratie, d’indépendance nationale, de progrès économique et social et d’aspiration collective au bonheur que la Résistance avait engendrées en se fédérant dans son Conseil national, et qui avaient vu le jour lorsque notre pays a été libéré.
Outre cela, nous protestons contre l’argumentation par laquelle le gouvernement Hollande-Valls-Cazeneuve tente de justifier l’interdiction de manifester.
Il est malhonnête et mensonger d’imputer à la CGT ou aux autres organisateurs des manifestations présentes la culpabilité des dégâts causés par les casseurs : tous les témoignages et tous les documents montrent au contraire que ces dégâts sont le fait de petits groupes étrangers aux manifestations, auxquels les manifestants ne se mêlent pas ; il est remarquable que ces groupes agissent comme de véritables commandos.
Nous avons remarqué par ailleurs que la police laissait faire ces commandos ; elle n’a chargé que dans les cas où leurs membres s’étaient mêlés à des manifestants, soit qu’ils aient réussi à en entraîner avec eux, soit qu’ils se soient trouvés aux prises avec le service d’ordre des manifestations, lorsque ce service d’ordre tentait de faire cesser la casse.
Or nous connaissons l’existence dans la panoplie des tactiques du rétablissement de l’ordre, que maitiennt l’Etat-major de la police, de méthodes consistant à isoler les groupes violents afin d’arrêter leurs membres et seulement leurs membres : il est évident que jusqu’à ce jour, ces tactiques n’ont pas été mises en œuvre, pas même à Rennes, où pendant une quinzaine de jours, les casseurs agissaient en l’absence de toute manifestation, comme à l’exercice !
Or, la police agit selon les ordres qu’elle reçoit du gouvernement : le laissez-faire policier engage donc la culpabilité du ministre de l’intérieur, du premier ministre et du Président de la République.
C’est pourquoi nous exigeons l’annulation immédiate de l’interdiction de manifester, et rappelons que la mission d’intérêt général de la police est d’assurer aux citoyens la liberté d’exercer le droit démocratique de manifester.
Tulle, le 22 juin 2 016 à 9 heures 30
Pierre Pranchère, ancien résistant FTPF, cofondateur et secrétaire général du Collectif Maquis de Corrèze,
Jean-Pierre Combe, chef d’escadron de réserve honoraire du Service d’Etat-major, président délégué du Collectif Maquis de Corrèze.