SOLIDARITE AVEC ANASTASIA VOROBEI
Dès mars 2022, Le Pôle de Renaissance Communiste en France dénonçait « le maccarthysme bleu et jaune » et affirmait que : « les institutions culturelles n’ont à exclure des artistes du fait ni de leur nationalité ni de leurs opinions. »
Fin 2022, nous soutînmes un appel intitulé: « Pas d’Union sacrée belliciste dans le monde de la culture ». Nous affirmions alors la nécessité : « sans préalable et sans exclusive » d’une « désescalade et d’une solution négociée ».
Dans le même temps, beaucoup d’acteurs de la culture confondaient solidarité avec les victimes du conflit et prise de parti pour l’un des Etats belligérants, allant, comme par hasard dans le sens de la diplomatie française et du renforcement de l’OTAN. Depuis lors, on voit des tendances militaristes se manifester ouvertement au plus haut niveau des Etats, notamment allemand et français. Alors que le budget militaire explose, Macron affirme que : « le temps n’est pas aux négociations ».
Dans de telles conditions, beaucoup cèdent aux tentations manichéennes et essentialistes qui dénient au ressortissant de la nation ennemie sa pleine qualité d’humain, notamment eu égard à ses productions artistiques. On apprend ainsi [1]que la ville du Mans, dont le Maire, Stéphane Le Foll fut ministre et porte-parole des gouvernements Valls et Cazeneuve, vient de censurer une exposition de l’artiste peintre Anastasia Vorobeï. Seul défaut de celle-ci, sa nationalité russe.
Nous ne pouvons que répéter ceci :
« La nouvelle Union sacrée se déchaîne à la vitesse de l’éclair contre de malheureux Russes. Ils sont sommés de se prononcer sur la dramatique guerre en cours et de désigner leur pays comme coupable. Artistes ou sportifs, leur seule nationalité les astreint à des exercices de repentance publique, impliquant l’humiliation de se soumettre à un impudent et décomplexé double standard, car à quand remonte la dernière fois où l’on a vu leurs collègues américains sommés de prendre position contre les guerres menées sans discontinuer par les USA? – et ce quel que soit leur positionnement politique. Faute de ce « certificat de dissidence », l’accès aux grandes institutions internationales leur est coupé. »
Les faits nous donnent malheureusement raison. Nous exprimons toute notre solidarité à Anastasia Vorobéï et exigeons, indépendamment de ses positions quant à la guerre en cours, qu’elle puisse faire connaître son travail dans des conditions normales.
[1] Edition Sarthe de « Ouest-France » du 11 et « Le Maine Libre » du 13 avril