5 mai 2024 – Par Georges Gastaud, auteur de l’essai Matérialisme et exterminisme (1985)
Nous l’avons dès longtemps établi théoriquement, et plusieurs évènements graves l’ont hélasvérifié tragiquement , l’exterminisme est devenu une dimension axiale d’un capitalisme impérialiste que Lénine qualifiait déjà en 1916 de « réaction sur toute la ligne ». Cela signifie que, sur tous les plans, non seulement politico-militaire mais socioéconomique (l’économie du capitalisme mondial est de plus en plus chaotique), culturel (à contre-courant du progrès des sciences rabaissé au rang de robinet à profit, la tendance de fond du capitalisme « moderne » est à ce que Lukàcs nommait la « destruction de la raison »), voire écologique (environnement abandonné aux méga-prédations du Capital), le maintien d’un mode de production (et de consommation) capitaliste en voie de putréfaction intégrale n’offre plus d’autre horizon à l’humanité que celui que Marx résumait déjà à l’alternative (du moins si la révolution prolétarienne échouait ou tardait trop) d’un « effroi sans fin ou bien d’une fin pleine d’effroi »…
« RIFT » GUERRIER PLANETAIRE
Pour nous en tenir ici au plan militaro-politique qui menace à court terme la France et l’humanité de destructions en chaîne, il faut suicidairement préférer à sa propre survie, forcément solidaire de celle d’autrui à notre époque, l’euro-béatitude hébétée du va-t-en-guerre irresponsable pour refuser de voir que, sous l’impulsion de Washington et de ses vassaux otaniens, Macronie en tête, le « Rift » planétaire qui court de la Baltique à la Péninsule coréenne en passant par le Donbass, le Caucase, le Proche-Orient, la Mer rouge, le Détroit de Taiwan et la Mer de Chine, se mue sous nos yeux à toute vitesse en un front guerrier continu dont les « saillants » présentement les plus sanglants sont le conflit russo-otanien et l’embrasement en cours du Levant, menacé par Israël et par son hyperprotecteur US, de dégénérer à tout moment en un Gaza régional, voire mondial.
Dès lors, combien de temps des intellectuels et des militants soi-disant « de gauche », voire « internationalistes », vont-ils encore mettre pour comprendre enfin que le Donbass et Gaza, que l’encerclement naval nord-américain de la Chine continentale, d’une part, et que l’extension continue de l’UE-OTAN à l’Est de la ligne Oder-Neisse* d’autre part, ne forment pas des fronts séparés, voire opposés entre eux : ils constituent au contraire en puissance, voire « en acte », un unique front géomilitaire présentant des formes variées mais n’ayant partout qu’un seul enjeu géopolitique: le maintien planétaire ou pas de l’euro-suprématisme euro-atlantique (et secondairement du suprématisme israélien au Proche-Orient).
Or c’est cet « unilatéralisme » occidental grossièrement contempteur de l’ONU et du droit international que rejettent de plus en plus les pays émergents, qu’il s’agisse des grands Etats de l’Est et du Sud formant les BRICS, ou de pays séculairement opprimés cherchant les voies de leur émancipation définitive: Etats de l’Afrique francophone insurgés, ou encore Etats latino-américains assiégés par Washington et composant l’Alternative Bolivarienne des Amériques (Cuba, Venezuela, Bolivie, Nicaragua, Honduras…).
Avec en toile de fond le grand regain combatif ignoré des géopolitistes bourgeois: j’ai nommé le grand rebond en vue du prolétariat international qui, des grèves ouvrières et paysannes de masse indiennes de 2022 au récent combat victorieux de Stellantis-USA, de la Grande-Bretagne au Bangladesh, des bases rouges CGT résurgentes (France: Chimie, EDF, UD 13…) aux récentes luttes victorieuses des travailleurs québécois des services (sans oublier la paysannerie d’Europe insurgée contre le néolibéralisme transatlantique), le prolétariat retrouve partout le chemin des actions de masse victorieuses (ou potentiellement telles) en dépit des divisions paralysantes du Mouvement communiste international, sans parler des trahisons du syndicalisme mondial d’accompagnement du type « CSI » (Confédération Syndicale Internationale) ou C.E.S. (Confédération Européenne des Syndicats).
Ne parlons pas de l’émergence encore balbutiante d’une jeunesse populaire mondiale qui s’insurge bravement contre les pratiques génocidaires de Netanyahou et qui tolère de moins en moins que son seul horizon vital soit la course au profit maximal achevant de changer l’atmosphère terrestre en une étuve pré-vénusienne !
LA « DISSUASION » ATOMIQUE FRANCAISE : PARAPLUIE OU PARATONNERRE ?
C’est pourquoi l’idée que l’exterminisme marque une tendance de fond du capitalisme-impérialisme contemporain fait inexorablement son chemin dans les esprits. Certes, bien des gens ne saisissent pas encore le caractère de classe capitaliste-impérialiste de cet exterminisme systémique et en restent dès lors, soit aux constats théoriques dépolitisants de Thomson ou d’Anders sur l' »exterminisme moderne », soit aux lamentations démoralisantes de l’ « effondrisme » bourgeois, ce succédané séculier et souvent technophobe du millénarisme médiéval. D’autres tentent certes de se rassurer en se disant que « la dissuasion nucléaire française nous protège de la guerre », mais nous avons déjà prouvé sur ce site que, passé un certain seuil d’engagement de l’UE-OTAN en général, et de l’impérialisme français décadent en particulier à l’encontre des Etats nucléaires eurasiatiques munis de missiles hypersoniques, la possession d’une force de frappe nucléaire change l’Etat qui la détient en cible prioritaire du camp d’en face. Ce qui transforme ipso facto le « parapluie » nucléaire en un… paratonnerre susceptible d’attirer sur lui toute la conflictualité mondiale existante. Possible manière imprévue, soit dit en passant, de faire de la France, aujourd’hui second exportateur d’armes mondial, le premier « importateur » futur, si l’on ose dire non sans frémir, d’armes nucléaires étrangères… ciblant notre sol !
DE L’EXTERMINISME CAPITALISTE A L’EMERGENCE DU FRONT ANTI-EXTERMINISTE
Toutefois, le « rassurisme » nucléaire de parade des dissuasionnistes à l’ancienne n’est pas plus notre sujet ici que ne l’est l’ « effondrisme » pleurnichard du petit-bourgeois « décliniste ». Comme nous l’avons toujours dit depuis 1985 où nous avions rédigé notre étude Matérialisme et exterminisme (en pleine crise dite « des euromissiles »), la mise en évidence théorique de l’exterminisme capitaliste ne présente d’intérêt militant que si elle permet de susciter contre lui l’édification de ce rempart anti-exterministe national et mondial que Youri Andropov, l’avant-dernier secrétaire général communiste du PCUS, appelait le « front mondial de la raison »: car, soit l’humanité n’a cure de disparaître et le peuple français n’a cure d’attirer sur lui, par Macronie interposée, les foudres nucléaires du Kremlin dans l’hypothèse où l’armée russe et la Légion étrangère viendraient à en découdre directement en Ukraine; auquel cas nul n’aura à se plaindre de l’horreur absolue qui pourrait alors nous frapper et nous réduire en cendres bien plus vite que tant d’ « experts » assoupis n’osent encore l’envisager. Soit des masses très majoritaires d’individus, non seulement les prolétaires qui n’ont rien à gagner à ce type de conflit, mais certains bons bourgeois qui refusent de mourir prématurément, qui souhaite que leur pays perdure, qui refusent que leurs enfants soient vaporisés et que d’éventuels survivants n’en viennent vite à envier les morts, finissent par s’insurger contre les fauteurs de course à l’abîme… Et il se trouve en effet, fort heureusement, que si elle détenait vraiment le pouvoir dans nos brillantes « démocraties », l’écrasante majorité des supposés « citoyens » ne voudrait sûrement pas d’un tel risque insensé pris en leur nom par ceux qui n’ont de cesse de chercher noise aux Russes, aux Chinois ou aux Nord-Coréens, tous Etats nucléaires, à quelques encablures de leurs frontières terrestres ou maritimes…
Rappelons en effet que, l’URSS déclinante du capitulard Gorbatchev ayant dissout unilatéralement le Pacte de Varsovie, l’UE-OTAN et/ou l’US Army ont aussitôt avancé ou tenté de se ruer partout vers les frontières russes (annexions successives des ex-pays socialistes d’Europe de l’Est, des ex-Républiques soviétiques baltes, installation de bases US en Asie centrale postsoviétique, tentative de provoquer des révolutions oranges pro-occidentales en Géorgie ou en Biélorussie, coup d’Etat pro-occidental de Maïdan fomenté contre le président ukrainien fraichement élu…) et/ou chinoises (reniement par les USA de leur engagement des années 1970 à ne reconnaître qu’ « une Chine »)…
Sans oublier le blocus américain sans cesse aggravé de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela ou de l’aide militaire indéfectible apportée par les USA à Netanyahou pour écraser les Palestiniens. Or, que chacun examine donc ne serait-ce qu’une minute un planisphère, et il verra vite que l’US Army, déjà nantie de… 720 bases dans le monde (!!!), ou à défaut son faux nez euro-otanien, est déjà partout, de la Baltique à la Corée, alors que les armées russes et chinoise, elles, n’ont pas, sauf erreur, déployé de troupes ou de missiles susceptibles de frapper Paris, Lille ou Marseille en deux minutes à Ypres, Monaco, Vintimille, et encore moins à La Havane, à une minute de tir de New York ! Oui, l’examen impartial d’une simple carte l’établit en quelques secondes de manière flagrante, l’ennemi principal de la paix mondiale siège bel et bien à Washington… et dans ses zélés serviteurs des capitales oues-européennes !
CRIMINALISATION DE L’ANTI-EXTERMINISME, FÛT-IL BOURGEOIS
C’est pourquoi l’on voit aujourd’hui, non seulement le Pape argentin François multiplier les appels courageux à la désescalade en Ukraine (au risque d’encourir les huées, voire les tentatives de destabilisation des néoconservateurs vaticans), non seulement un membre en vue de la lignée Kennedy tire-t-il courageusement la sonnette d’alarme dans son pays, mais, en France même, des personnalités aussi diverses que Ségolène Royal, l’ex-candidate socialiste à la présidence, que Nicolas Sarkozy, ex-président de la République, qu’Henri Guaino, qui se réclame du gaullisme, que plusieurs officiers supérieurs qui savent d’expérience ce que guerre veut dire, qu’un petit-fils du général de Gaulle ou que Dominique de Villepin, dont le nom est attaché au veto onusien de la France à l’invasion de l’Irak en l’an 2003, crient publiquement « casse-cou ! », exiger la fin du carnage israélien à Gaza, exiger que la France se distancie un peu de l’attelage suicidaire UE/OTAN, condamner l’envoi irresponsable de troupes françaises aux marches de la Nouvelle Russie (ce Donbass martyrisé par les néonazis d’Azov qui ne voudra à aucun prix revenir dans le giron massacreur de l’Ukraine pronazie de Zelensky), appeler – en vain jusqu’ici ! – Macron et sa clique belliciste à renouer avec une politique française plus équilibrée, etc. Et bien entendu, toutes ces éminences bourgeoises qui ne font qu’exprimer publiquement leurs analyses, se font aussitôt traiter de « proxi » du Kremlin, comme c’était ordinairement le sort d’un ouvrier communiste dans les années 70, par les « journalistes » à la D. Rochebin. Quand ce n’est pas… de crypto-antisémite, s’agissant du malheureux de Villepin qui n’en croit pas ses oreilles devant tant de mauvaise foi !
LENINISME ET « BOURGEOISIE PACIFISTE »
Qu’on nous entende bien: nous avons frontalement combattu Sarkozy quand il présidait la France en provoquant quotidiennement le mouvement ouvrier. Nous n’avons jamais encensé non plus l’ « ordre juste » de Ségolène Royal, laquelle s’inscrivait alors sans réserve dans la perspective euro-atlantique. Nous avions aussi à l’époque dénoncé sans faiblesse le « discours de Dakar » aux accents néocoloniaux censément rédigé par Guaino pour Sarkozy en 2007. Nous n’avons pas davantage renié le matérialisme dialectique pour recevoir l’onction de la Compagnie de Jésus chère au ci-devant cardinal Bergoglio. Nous avons même fait grève, et pour certains d’entre nous devenus quadras, bloqué les lycées et les facs à l’époque ou M. de Villepin, alors premier ministre de Chirac, voulait précariser toute la jeunesse en imposant son « contrat première embauche » (2006). Nous continuerons, faut-il le dire, de combattre le capitalisme, l’euro, l’OTAN, l’UE et, quand il le faudra, tous les politiciens qui défendent la propriété capitaliste des moyens de production. Et nous pensons toujours que, à terme, l’humanité ne pourra se débarrasser de la guerre et du fascisme qu’en se défaisant d’un capitalisme qui porte en lui la guerre mondiale comme la nuée porte l’orage. Pour autant, non parce que nous serions incomplètement léninistes et révolutionnaires, mais bien parce que nous le sommes en connaissance de cause, nous ne crachons pas sur le fait que des éléments en vue de la bourgeoisie ou de la social-démocratie se détachent, si inconséquemment que ce soit, sans cesser pour autant d’adhérer à l’impérialisme français, voire à la sacro-sainte « construction européenne », du courant principal belliciste et objectivement exterministe qui, à la traîne du complexe militaro-industriel et autres exportateurs d’armes, n’exclut plus, pour « défendre nos valeurs » (celles du CAC-40?), d’en découdre avec la Chine et la Russie « quoi qu’il en coûte » et « sans lignes rouges », dixit Macron. Pourvu qu’elle soit appréhendée dans ses étroites limites de classe, pour peu que l’on ne confonde pas les niveaux d’affrontements différents, et pour ainsi dire feuilletés que sont l' »anti-exterminisme », le « contre-hégémonisme », l' »anti-impérialisme », l' »antifascisme » et l’anticapitalisme, toute contradiction divisant si peu que ce soit la classe dominante nous intéresse si elle peut servir à conjurer, et pour commencer, à réfréner, la course folle à ce que déjà, l’état-major français otanisé appelle un « conflit global de haute intensité » pouvant mener à la fin de la France, si ce n’est à celle du genre humain.
Et cela d’autant plus que, sans hésiter, Lénine appelait déjà la délégation soviétique conduite par le diplomate communiste Tchitcherine aux négociations de Cannes et Locarno (1921/22) à distinguer entre ce qu’il nommait la « bourgeoisie pacifiste » (Oulianov pensait par ex. au Français Aristide Briand) et la bourgeoisie belliqueuse (proche, par ex., en France, de Clémenceau). Lénine considérait en effet qu’il fallait résolument prendre appui sur la première des deux forces pour conjurer ou du moins, pour retarder la seconde guerre mondiale – laquelle pointait déjà son nez monstrueux dès la fin de la Première! – en donnant à la jeune Russie des Soviets le temps de se reconstruire: en vue de la coexistence pacifique entre systèmes sociaux différents dans le meilleur des cas, ou pour se mettre en état d’opposer une résistance victorieuse si les impérialistes reprenaient leur tentative, seulement ajournée, d’étrangler les Soviets ouvriers et paysans.
DU FRONT ANTI-EXTERMINISTE AU GRAND REBOND DU FRONT ANTICAPITALISTE
Et ce front anti-exterministe, qui est avant tout un front pour l’humain et pour le vivant, n’est pas, – bien que possédant sa physionomie et sa dynamique propres -, déconnecté des autres fronts: front contre-hégémonique, front anti-impérialiste proprement dit, front antifasciste et, in fine, front anticapitaliste. N’est-il pas évident par ex. que, si l’oligarchie occidentale suprématiste, hégémoniste et exploiteuse, celle-là même qui démonte
chez nous l’état social hérité des ministres communistes de 1945 et qui s’allie, à Kiev, aux pires nostalgiques de Bandera et qui pousse l’extrêmisme guerrier jusqu’à l’exterminisme assumé ou semi-assumé, c’est parce qu’elle pressent par toutes ses fibres que son règne historique mondial est terminé, que la masse des humains ne veut plus de la mondialisation euro- et américano-formatée, que le prolétariat ne supportera pas à l’infini de reculer de contre-réforme en contre-réforme, que des milliards de jeunes aspirent à profiter des merveilles de la science et non pas à subir à l’infini son dévoiement capitaliste jusqu’à ce que surviennent l’hiver nucléaire issu de la guerre mondiale… ou l’étouffement à petit feu résultant d’un dérèglement climatique « sans ligne rouge »… ou verte!
» SOCIALISMO O MORIR, VENCEREMOS ! « …
Bref, l’exterminisme dialectiquement conçu n’est pas seulement, ni peut-être principalement l’expression de la malignité impérialiste ; il exprime en dernière analyse l’usure historique, voire l’éco-incompatibilité radicale du mode de production capitaliste et de sa fraction hégémoniste euro-atlantiste, non moins dangereuse aujourd’hui à l’échelle mondiale que ne le furent jadis l’hitlérisme à l’échelle européenne ou le militarisme japonais dans la zone pacifique. Si nous parvenions à conjurer la guerre nucléaire – ce « nous » désignant en dernière analyse le monde du travail et ses organisations de combat -, alors, et pour peu que, simultanément, la reconstruction des outils socio-politiques de classe s’accélère chez nous et à l’international -, nous verrions alors très vite les classes et la jeunesse populaires reprendre l’initiative historique et percuter offensivement l’ordre néo-fascisant (dit « néolibéral ») né de la contre-révolution des années 80/90. Un « ordre » lui-même largement issu du chantage exterministe au long cours qu’a subi l’URSS d’Hiroshima (1945) à son effacement contre-révolutionnaire terminal de 1991 sous le double parrainage des pitoyables liquidateurs Gorbatchev et Eltsine.
Raison de plus pour faire largement connaître, sans bégueulerie pseudo-« révolutionnaire », toute prise de distance, fût-elle inconséquente, sinon insincère, de ceux qui, à des années-lumière des idéaux révolutionnaires, se prononcent pour la vie… et se font aussitôt lyncher médiatiquement par le vociférant Parti de la Guerre d’Extermination qui « bollorise », voire terrorise l’effarant Paysage Audiovisuel Français. Car nous savons bien, nous autres, militants des peuples en lutte et de la classe travailleuse, donc du progrès social, de la paix mondiale, de la reconstruction environnementale, de la démocratie et de l’indépendance nationale, qu’à terme, le parti de la vie et de l’humanité s’appelle plus que jamais Communisme et passe au final par la mise en commun des richesses sous l’autorité de ceux qui les produisent!
Bref, comme n’a cessé de le clamer Fidel, « socialismo o morir, venceremos! »: ce qui devrait inciter plus que jamais les communistes et tous les amis du vivant à se conduire pleinement en anti-exterministes conséquents.
(1) Lesquels certes, sauf quelques fous qui abondent chez les millénaristes américains ou israéliens proches de Netanyahou, n’aspirent pas à la pandestruction ouvertement, mais 1) font objectivement tout ce qui est en eux pour y conduire, et 2) théorisent l’exterminisme militaire en acceptant, pour maintenir l’unilatéralisme euro-atlantiste et ses dérivés, la plus grande prise de risque possible qui fut jamais: celle qu’André Glucksmann, père va-t-en-guerre et objectivement exterministe de son fils non moins va-t-en-guerre, le social-atlantiste Raphaël, nommait la « seconde mort de l’humanité ». Et que, en 1984, lors de la très périlleuse « crise des euromissiles », ce philosophe à la triste figure qu’était A. Glucksmann Père, résumait dans la glaciale phrase suivante:
« je préfère mourir irradié dans un échange de Pershing et de SS 20 avec mon enfant que j’aime plutôt que l’imaginer entraîner vers quelque Sibérie planétaire »…