Voici ce que déclare le « P.E.P. », le parti de masse récemment créé par une partie de l’ex-M’pep, pour justifier son retrait de la fête de l’Huma :
« Bien sûr, quelques voix dissidentes vont s’exprimer : celles de communistes, au sein du PCF ou à l’extérieur, conscients de la reddition de la direction du PCF, et qui s’époumonent depuis plusieurs années pour la sortie de l’euro et de l’UE sans que rien ne change dans les orientations de la direction du PCF... Cette année le Parti de l’émancipation du peuple (ex- M’PEP, n.d.l.r.) ne participera pas à la Fête de l’Humanité. »
Quelques commentaires s’imposent à propos de ces remarques acides :
- dès 2004, le PRCF militait pour la sortie de l’UE alors qu’à la même époque, la direction « altermondialiste » d’ATTAC colportait unanimement le mythe de l’ « autre Europe » ;
- le PRCF n’a jamais milité pour que la « direction du PCF », prisonnière volontaire du PGE bruxellois et de l’alliance électorale avec le PS, « change ses orientations» ; en revanche, c’est un fait que l’orientation « euro-constructive » l’a emporté dans le PCF des années 90 avec l’appui quasi-unanime de son Comité Central d’alors…
- si le PRCF paie sa place à la fête de l’Huma pour y délivrer son message (c’était d’ailleurs encore le cas du M’pep en 2014, et à juste raison), ce n’est évidemment pas pour convaincre P. Laurent, mais pour dialoguer avec les communistes de base qu’a éclairés la trahison de Tsipras. Il serait certes plus confortable de rester chez soi en jouant les faux durs devant son clavier…
- Plutôt qu’un micro-parti dénué de physionomie de classe précise, c’est un large Front antifasciste, patriotique et populaire qui est nécessaire à l’initiative des vrais progressistes qui n’abandonnent pas au PS l’idée d’une gauche patriote; sans cela, impossible de briser l’étau que resserrent sur la France le FN xénophobe et l’UMPS maastrichtien. Unissons-nous plutôt dans notre diversité pour mener ce combat au lieu de cultiver l’illusion auto-proclamatoire qu’UN « parti » inconnu de 99,9% des Français va, à lui seul, « émanciper » le peuple qui, comme chacun sait, n’attend que ça pour se soulever…
En réalité, toute l’expérience historique impose cette conclusion : un parti communiste est nécessaire à la classe travailleuse (et non un bloc informe des « classes populaires et moyennes » désertant La Courneuve mais dialoguant avec la « droite forte ») pour forger le rassemblement populaire anti-UE.
Marchons plutôt sur nos deux jambes : unissons dans l’action anti-UE et anti-FN les patriotes antifascistes, et reconstruisons du même pas l’outil politique sans lequel la classe ouvrière restera la piétaille des bourgeois petits et grands : un parti communiste sans lequel resterait vain le mot de Marx : « l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes