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C’est dans ce cadre que nous publions cette réflexion de notre ami Gilles Questiaux, développée en 2016 en dehors des polémiques concernant le 38e congrès du PCF qu’il a actualisé et complété alors que le jeu politique interne au PCF s’agite à la veille de ce nouveau congrès.
Chacun sait que Gilles Questiaux parle librement, et qu’en maintes occasions, il n’a pas maché ses critiques vis à vis du PRCF, mais chacun pourra constater sur le fond la convergence d’analyse entre cette prise de position de Gilles Questiaux et Reveil Communiste et les questions portées par le PRCF. Sans doute ne formulerions-nous pas les choses de la manière aussi abrupte que « Réveil communiste » car nous sommes convaincus que les militants qui animent le réseau FVR-PCF veulent sincèrement, y compris quand ils s’allient sur un même texte aux euro-réformistes de la section économique du PCF, faire échec à la direction liquidatrice de Pierre Laurent et provoquer ce qu’ils croient être un électrochoc salutaire. Toutefois, comme « Réveil communiste » nous pensons, expérience pluri-décennale à l’appui que :
- S’enfermer dans une confrontation purement interne au PCF fait le jeu des différentes fractions euro-mutantes qui se partagent les places à la tête de ce parti dénaturé (la « dérive » ne date pas de 2000 et du congrès de Martigues, mais de 1976 et de l’abandon de facto de la dictature du prolétariat et du marxisme-léninisme. C’est pourquoi nous pressons les camarades qui militent encore au PCF d’accepter la main tendue du PRCF pour une campagne commune pour que la France sorte de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme. En allant prioritairement, non pas vers telle ou telle fraction mutante de l’appareil ou du groupe parlementaire, mais à la porte des usines et des entreprises.
- Alors que la France se défait sous les coups du « pacte girondin », de la macro-fascisation et de la « construction » européenne, il n’est pas responsable d’attendre 1, 2, 3, n congrès supplémentaires du PCF-PGE pour que ce parti euro-normalisé se « redresse » quasi-miraculeusement. Qu’y aura-t-il alors à défendre pour un parti communiste quand la nation aura sombré et que l’euro-verrouillage atlantique sera devenu irréversible ? Reconstruire un parti communiste est vital et urgent pour la classe ouvrière et la nation.
- Le choix n’est certainement pas entre « Chassaigne et Mélenchon ». Il faut reconstruire un vrai parti communiste et léniniste, et pour cela il faut affronter TOUS les groupes mutants et s’unir aux communistes organisés hors du PCF, tout en travaillant à la construction d’un large Front antifasciste, patriotique, populaire et écologiste. Y compris en s’adressant aux militants de la FI (et pas seulement à eux bien entendu !) en pointant la nécessité d’une rupture totale avec l’UE.
Refusons de combiner l’opportunisme interne (s’allier à un courant mutant contre un autre !) au sectarisme externe (peur de toute forme d’alliance avec des euro-critiques de gauche). Préférons le choix inverse : rigueur absolue dans la reconstruction communiste et large main tendue aux courants euro-critiques de gauche (dont la FI, qu’il faut mettre devant ses inconséquences). Bref, dans les conditions de notre temps, l’alliance gagnante du drapeau rouge frappé des « outils » et du drapeau tricolore de l’indépendance nationale.
C’est pour les opposants à la ligne capitularde poursuivie depuis Martigues ( 2000 – au moins !), donner tête baissée dans un piège. Le congrès du printemps 2016 a produisit une répétition de la situation de 2013 avec les mêmes groupes oppositionnels marginalisés dans le parti et hostiles entre eux, qui rejouèrent la partie perdue depuis 2003 (dont la mémorable section du XVème, La Riposte, le groupe autour de la section de Vénissieux que j’ai soutenu en 2008 et 2013), qui avaient déjà perdu leurs dirigeants historiques (Grémetz, Gerin, Henri Alleg, etc), et dont la stratégie sembla s’épuiser dans la production de textes dont le contenu était forcément excellent sur le papier, mais sans objet réel. Ces groupes refusaient les tendances au nom du centralisme démocratique, mais constituaient des tendances de fait, parfaitement sclérosées. Le centralisme démocratique était devenu dans ces conditions un pur fétiche qui servait à justifier les chamailleries, l’inaction et le refus des clarifications et de la prise de risque.
De la vanité du jeu politique interne au PCF en général, et de ses congrès en particulier
Notes actualisées de 2014 à 2018.
Les militants du PCF étant absorbés par la préparation de leur congrès, une piqûre de rappel s’impose à ceux qui prendraient au sérieux ces enfantillages.
Rappel de la décision du 15/12/2014 :
« Réveil Communiste » ne publiera plus à l’avenir de compte rendu d’intervention au CN du PCF, car il est contreproductif de faire croire que ce lieu est un réel forum de discussion et d’expression démocratique. Les membres du CN représentant l’opposition y sont neutralisés et finissent par servir de faire valoir pseudo-démocratique, tandis que leurs interventions ne sont jamais rapportées ni commentées dans les médias liés au parti.
Commentaire :
Le PCF dans la mesure où il existe encore est maintenant très majoritairement animé par des cadres qui ont été formés à l’image des idées du groupe dirigeant postcommuniste, et dont l’idéologie se situe quelque part dans ce qu’on appelait autrefois le marais, ou le « centre-gauche », avec un vernis bariolé postmoderne et il ne va pas changer de sitôt, s’il change jamais. Le PCF actuel est beaucoup plus à droite que la plateforme de Mélenchon pour les présidentielles. Il peut survivre dans cet état encore cent ans, en appoint à qui voudra bien de son soutien opportuniste en échange de places et d’élus, et même survivre au PS, comme l’a fait le Parti radical de Clemenceau qui existe encore.
Comme on dit, on ne peut pas faire boire un âne qui n’a pas soif. Mais on peut aussi décider de cesser de servir de caution. En 2014, certains militants oppositionnels du PCF auraient bien voulu boycotter les européennes, mais il ne l’ont pas osé pour préserver leur chances d’intervention dans ce cénacle, notamment à l’occasion de la conférence nationale du 8 novembre 2014 que l’Univers attendait avec impatience. On a vu le résultat. C’est à dire que comme d’habitude on n’a rien vu.
Les congrès du PCF sont des impasses politiques. Après plus de dix ans d’expérience de la question, j’en suis venu à penser que la participation aux congrès du PCF aboutit quelque soit le contenu du débat à renforcer la légitimité identitaire d’un groupe dirigeant inamovible, qui est en pratique ultra-droitier, quoi qu’il dise, tout en s’éloignant du débat public pour plonger dans un entre-soi militant où l’on se sent en sécurité à l’abri du regard du prolétariat.