Cela ne fait aucun doute, la répression, par le régime Macron, des manifestations de l’opposition populaire atteint des sommets jamais atteints depuis des décennies. Ce pouvoir ultra-minoritaire, illégitime, pour imposer la politique de destruction de la France, de ses conquêtes sociales et démocratiques imposées par le MEDEF et l’Union Européenne, c’est -à-dire la classe capitaliste, n’a qu’un seul argument à faire valoir, la force, la violence de classe. Et il se lance dans une escalade autoritaire, liberticide, se radicalisant chaque jour un peu plus dans la violence. Ce phénomène a un nom, la fascisation. C’est-à-dire la marche vers le fascisme des régimes capitalistes, réponse à la résistance populaire à la réaction antisociale et antidémocratique.
Il n’est aujourd’hui plus possible de nier cette fascisation à l’œuvre contre laquelle depuis des années les militants communistes, avec le PRCF, appelaient bien trop souvent seuls, à réagir.
Cette fascisation, c’est d’abord le recul des libertés démocratiques. Sous prétexte d’antiterrorisme, avec l’inscription dans la loi usuelle de l’état d’urgence permanent, avec la mise en œuvre de mesures de privation de liberté sous prétexte de lutte contre le hooliganisme, ou de mesures de contravention automatisées et de vidéo-surveillance permanente sous prétexte de sécurité routière. Autant de mesures qui sont ensuite transcrites dans le droit commun non dans un but de sécurité publique mais pour viser l’opposition, pour restreindre les libertés fondamentales de ceux voulant s’opposer démocratiquement à la politique du gouvernement. Mais ce n’est pas tout. Cette fascisation, c’est aussi l’escalade de la violence.
D’aucuns prétendent que les violences policières ne seraient qu’un phénomène isolé. Pourtant les millions de français qui ont participé aux manifestations de ces dernières années, notamment depuis la résistance contre la loi travail, savent que ces violences policières sont en constante augmentation. Ils constatent le changement de stratégie de maintien de l’ordre, le recours systématique à l’attaque des cortèges de manifestants, l’usage massif des grenades et désormais des fusils flashball pour cogner, blesser, mutiler les manifestants. En un mot, pour terroriser ceux qui osent manifester.
Devant le constat de la hausse spectaculaire des violences policières, un journaliste indépendant a fait son travail d’observation, d’investigation et d’information. Se saisissant de son compte twitter, il a entrepris de répertorier, documenter et alerter sur les cas de violences policières depuis le début du mouvement des gilets jaunes. Confiant en la justice, il a entrepris de les signaler au Ministère de l’Intérieur pour que ce dernier diligente les enquêtes afin que les auteurs soient confondus, jugés, punis. Il détaille sa démarche sur son blog :
Tout est parti d’un coup, sans trop réfléchir, une réaction à l’inaction (globale) des médias (globaux). Tout est parti sur Twitter, là d’où tout part.
Répertorier les vidéos (et quelques témoignages) de manifestants blessés, certains mutilés à vie, des traces de manquements graves (parfois possibles, souvent avérés) à la doctrine légale du maintien de l’ordre dit à la française : l’« absolue nécessité » et la « proportionnalité de l’usage de la force »
Force est de constater qu’aucun de ces signalements depuis désormais près de deux mois n’a donné lieu à une action. Laissant supposer que ces violences policières sont en effet encouragées. Raison de plus pour les faire largement connaitre, pour que le maximum de travailleurs en soit informé, pour qu’il ne soit plus possible de cacher et censurer ces violences et pour rendre l’espoir d’une justice mettant en cause non seulement les auteurs directs mais également leurs commanditaires.
Un site internet http://lemurjaune.fr/ recense les blessés graves dans les manifestations des gilets jaunes du fait des violences policières
Désormais, pas supplémentaire dans la fascisation, les ténors du régime Macron, tel la députée LREM A. Berger, prétendent lancer des procès politiques envers ceux qui « armeraient les esprits » visant en premier lieu des responsables de la France Insoumise, le principal mouvement d’opposition à LREM. C’est-à-dire que le régime Macron prétend désormais utiliser directement et ouvertement une justice de classe, une justice aux ordres pour embastiller directement tous ceux qui osent prendre la parole contre le pouvoir. C’est dans ce contexte que le premier ministre annonce une proposition de loi pour permettre aux autorités administratives, sans aucun contrôle de juges indépendants, de ficher les manifestants et de les interdire de façon arbitraire de manifestation, voire de les assigner à résidence ou sous contrôle policier. Ce qui serait une remise en cause du principe même de la liberté, de ce principe d’habeas corpus. Renvoyant la France dans les horreurs des pires régimes de son histoire, de la monarchie absolue de l’ancien régime au régime fasciste de la France collaborationniste de Vichy.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
L’entretien accordé à la télévision en ligne Le Média
Le journaliste indépendant David Dufresne recense les violences policières depuis le début du mouvement des gilets jaunes. Invité d’Aude Lancelin dans l’Entretien Libre, il revient sur l’intensité inédite de la répression policière subie par les gilets jaunes.
Retrouvez l’intégralité des signalements de violences policières fait par le journaliste David Dufresne
Au 9 janvier c’est plus de 253 signalement de faits de violences policières, vidéo à l’appui qui ont été répertoriés. Observons qu’aucune des chaines de télévisions des milliardaires, ni aucune des rédactions des télévisions publiques n’ont fait écho à ce travail pourtant en libre accès. Rien d’étonnant quand on sait que la rédaction de France 3 est allé jusqu’à effacer un slogan sur une pancarte de manifestation sur les images qu’elle a diffusé pour complaire à son maitre de l’Elysée.
- Voir en ligne : L’intégrale des signalements sur Twitter