Le Collectif Unitaire Républicain de Résistance d’Initiative et d’Emancipation Linguistique (CO.U.R.R.I.E.L.) met en garde contre les programmes des deux candidats présents au second tour de l’élection présidentielle concernant la langue française.
Bien évidemment, aucune voix ne doit aller à Marine Le Pen dont les idées porteraient un coup fatal à notre langue et à l’image de celle-ci dans le monde en l’associant indûment à la xénophobie et à l’extrême droite. Par ailleurs, l’attachement du FN à la langue française est plus qu’ambigu quand on considère les complaisances de Marine et de Marion Le Pen envers le Vlaams Belang, le groupe flamand d’extrême droite qui persécute les francophones en Belgique et qui rêve ouvertement de faire main basse sur la Flandre française.
Cependant, Macron représente aussi un danger immense pour notre langue. Celui-ci a en effet affirmé d’une part que « la langue française n’avait pas besoin d’être protégée », manifestant sa volonté de démanteler la loi Toubon, d’autre part proclamé sa volonté de ratifier la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, texte ultra-droitier visant à transformer la République une et indivisible héritée de la Révolution française en une multiplicité de communautés ethniques, mettant ainsi à bas les principes fondant la citoyenneté de notre pays. N’oublions pas non plus le discours en anglais de Macron à Berlin, dans le cadre de la campagne électorale… française, avec le double mépris dont ce banquier d’affaires a alors témoigné envers les langues française… et allemande !
Association progressiste et internationaliste en lutte contre le tout-anglais, CO.U.R.R.I.E.L. invite donc les amis de la langue française, particulièrement les vrais progressistes, à se saisir des législatives pour porter à l’Assemblée nationale des députés défendant de façon intransigeante la langue française et pour contrer les menaces gravissimes dont celle-ci est la cible de la part de l’UE, du MEDEF et de leurs politiciens en marche à la fois vers l’ « Union transatlantique » et vers le morcellement régionaliste de notre pays.
Un test d’anglais pour les candidats à l’Elysée
par Bernard Cassen Secrétaire général de Mémoire des luttes, président d’honneur d’Attac
On sait qu’il faut 500 parrainages d’élus pour se présenter à la présidence de la République. A en juger par l’attitude de certains candidats, il semblerait que ce filtre ne soit pas suffisant : il devrait être complété par un test de connaissance de la langue anglaise. C’est du moins le sentiment que l’on a pu avoir lors du débat du 25 janvier entre Benoît Hamon et Manuel Valls pour la désignation du représentant de la « Belle Alliance populaire » – en fait, du Parti socialiste et de ses satellites – à la course à l’Elysée. Rappel des faits.
Vers la fin de l’émission, le présentateur a posé aux deux concurrents cette question d’un téléspectateur : « Parlez-vous anglais ? ». La réponse logique aurait dû être : Quel rapport avec l’élection du président d’un pays dont la Constitution stipule, dans son article 2, que « la langue de la République est le français » ? Mais, au lieu de faire ce rappel élémentaire, les deux candidats ont voulu montrer leur maîtrise de la langue de Donald Trump et Theresa May, avec un net avantage pour Benoît Hamon qui, à l’intention des ignares, a même précisé que « fluently » signifie « couramment ». Manuel Valls, lui, a dit dans un anglais approximatif qu’il parlait bien l’espagnol. Il aurait pu ajouter le catalan.
Implicitement, tant la chose leur paraissait évidente, les deux aspirants à la fonction suprême ont cautionné l’idée reçue selon laquelle il existerait une – et une seule – langue « internationale », l’anglais, et que sa connaissance serait un critère de sélection des dirigeants politiques nationaux. Sur ce sujet, il serait intéressant d’avoir l’avis, entre autres, de Vladimir Poutine et de Xi Jinping. Auraient-ils le courage de passer le test et d’affronter, en anglais, un président français ? Ou, toute honte bue, se replieraient-ils l’un sur le russe et l’autre sur le chinois en ayant recours à des interprètes ?
La gauche est traditionnellement internationaliste et cela devrait se refléter symboliquement dans ses actions publiques. La distinction entre internationalisme et anglomanie semble cependant avoir échappé à Benoît Hamon qui ouvre ses meetings en musique avec Prayer in C de Lilly Wood & The Prick et les clôture avec Can’t Hold Us de Macklemore. NI Marseillaise ni Internationale… Il n’est pas venu à l’esprit de ses conseillers de sortir de l’atlantisme des sons, et d’élargir leur répertoire musical à des paroles et des airs brésiliens, cubains, algériens, congolais … et même français !
Il existe au moins une convergence entre les finalistes de la primaire socialiste et le candidat « ni gauche ni droite » Emmanuel Macron : l’ancien banquier d’affaires, business oblige, considère que tous les gens qui comptent, et indépendamment de leur nationalité, parlent et comprennent l’anglais. C’est donc dans cette langue, « pour se faire comprendre de tout l’auditoire », et non pas en allemand ou en français avec traduction simultanée, qu’il a prononcé le 10 janvier dernier une conférence à l’université Humboldt de Berlin. Tout le contraire du général de Gaulle qui, en 1962, lors de sa visite historique outre-Rhin, avait prononcé – sans notes – une dizaine de discours en allemand. Deux ans plus tard, en 1964, en tournée en Amérique latine, il s’était adressé – toujours sans notes – en espagnol aux foules rassemblées, en particulier à Mexico avec son fameux « mano en la mano ».
source : http://www.medelu.org/Vers-un-test-d-anglais-pour-les