Le documentaire d’Arte sur Katyn ne reconnaît même pas la frontière russo-polonaise actuelle.
Et sans surprises, aucun compte n’est tenu des recherches récentes qui contredisent la version officielle (à savoir les Soviétiques l’ont fait).
À propos de « Les bourreaux de Staline, Katyn 1940 » de Cédric Tourbe et Olivia Gomolinski
En visionnant ce documentaire d’Arte sur Katyn, nous avons d’autant plus sursauté en pensant que, comme tout programme de la même chaîne, il en existait également une version allemande. En effet, à en juger par ce que l’on déverse actuellement dans les médias à l’heure de grande écoute, il n’est plus étonnant que l’extrême-droite fasse actuellement une telle percée outre-Rhin, tant l’idéologie dominante lui dit ce qu’elle désire entendre.
Certes, je n’attendais évidemment pas de ce nouveau documentaire d’Arte la présentation de preuves aptes à contredire la version officielle (« Les Soviétiques l’ont fait »). Elles sont pourtant nombreuses, notamment depuis les fouilles de Volodymyr-Volynskyï de 2011-2012 et nous verrons cela plus loin.
Notons simplement que, comme dans le documentaire d’Arte précédent, celui portant sur le Goulag, les éléments de contexte susceptibles de faire mieux comprendre l’événement ou le phénomène en question sont exclusivement intra-soviétiques.
Les camps du Goulag et Katyn (dans sa version officielle, celle de la culpabilité soviétique) s’expliqueraient par une sorte de brutalité intrinsèque au régime. Le contexte de la guerre civile, de la menace fasciste, quant à lui, n’existe pas.
Si l’on en juge par le documentaire, les nazis font irruption dans l’histoire soviétique, très inopinément, le 22 juin 1941 et cette rupture du pacte de non-agression, matérialisée par l’invasion militaire, est qualifiée par Arte de « coup de théâtre ». Les procès de Moscou ne sont plus présentés, classiquement, comme un dérapage sanglant dans un contexte de peur face aux sabotages et espionnages nazis eux bien réels. Au contraire, ils sont qualifiés de purement « imaginaires ». Pour l’instant, personne n’a l’idée en France de qualifier de démarche imaginaire ce que Marc Bloch pointait en France à propos de « l’étrange défaite », et qu’Annie Lacroix-Riz étayera considérablement dans son ouvrage « Le Choix de la défaite », à savoir la constitution d’une cinquième colonne pro-allemande dans la France de l’entre-deux-guerres. Mais à notre époque où les Kollabos sont rebaptisés « vychisto-résistants », tout est possible…
Ce documentaire à charge contre le NKVD trouve également nécessaire de mentionner que cet organe, pendant la guerre, châtiait les déserteurs. Qu’est-ce à dire? Qu’il eût mieux valu que le front russe fût enfoncé alors qu’il a, comme on le sait, reculé en bon ordre ? À moins que, rétrospectivement, Arte n’eût souhaité, elle aussi, « la victoire de l’Allemagne, parce que sans elle le bolchevisme demain s’installerait partout »? Nous n’oserions le croire…
Les figures imposées d’un docu sur Staline
D’autres incohérences sont à relever : la demande d’exécution des prisonniers polonais, formulée par Béria le 5 mars 1940, est présentée comme s’inscrivant dans la continuité des purges de 1937-1938 et donc jugée « banale ». On est pourtant censé être en 1940, c’est-à-dire deux ans après la fin des grandes purges et, comme on l’ignore souvent et comme le documentaire ne le rappellera pas, c’est Béria qui, en évinçant Iejov, a mis fin à l’époque des exécutions massives.
On nous dit aussi que le NKVD aurait exécuté la « quasi-totalité des généraux de l’armée rouge ».
Contrairement aux 50% de pertes qu’avait annoncé pendant longtemps l’historien de guerre froide Robert Conquest, il faut savoir que les purges dans l’armée ont touché 7,7% du commandement militaire (natchal sostav) la pire année (1937) et 3,7% l’année suivante (voir Roger Reese « The Red Army and the Great Purges », in J.A. Getty et R. T. Manning, Stalinist Terror, New Perspectives, Cambridge, 1993, p. 199) Cacher ces chiffres en se concentrant sur le très haut commandement, c’est masquer la réalité.
Enfin, comme dans tout documentaire sur Staline, nous avons un passage sur la famine en Ukraine. Ici : « Le pouvoir soviétique est parvenu à assassiner 4 millions d’Ukrainiens dans le secret le plus déconcertant. »
Dans sa critique dévastatrice du livre d’Anne Applebaum intitulé « Famine rouge », le meilleur spécialiste de la question, l’historien de l’agriculture Mark Tauger (université de West Virginia), donne une tout autre version de l’histoire :
« Staline et d’autres dirigeants ont fait des concessions à l’Ukraine dans les prélèvements et ont clairement essayé d’équilibrer les besoins de subsistance de l’Ukraine et d’autres régions, en particulier les habitants des villes et des sites industriels qui ne pouvaient pas accéder aux aliments de substitution sur lesquels certains paysans comptaient pour survivre (voir par exemple Applebaum ch.12). Les dirigeants soviétiques n’ont pas compris la mauvaise récolte de 1932 : ils pensaient que les paysans retenaient la nourriture pour faire monter les prix sur le marché privé, comme l’avaient fait certains d’entre eux en 1928. Ils s’inquiétaient de la prise de contrôle de la Mandchourie par les Japonais en 1931-1932 et de la victoire nazie en Allemagne au début de 1933, et craignaient que des groupes nationalistes en Pologne et en Autriche n’inspirent une rébellion nationaliste en Ukraine. Face à ces « menaces », les dirigeants soviétiques hésitaient à faire paraître l’URSS faible en admettant la famine et en important beaucoup de nourriture, ce qu’ils avaient fait à plusieurs reprises auparavant. La famine et l’insuffisance des secours soviétiques peuvent être attribuées aux mauvaises récoltes, ainsi qu’à l’incompétence et à la paranoïa des dirigeants face aux menaces étrangères et aux spéculateurs paysans : une version de l’économie morale en guise de représailles. » (https://historynewsnetwork.org/article/169438)
Quant aux décès causés par cette famine, voici qu’écrit Viktor Zemskov, dont les statistiques sont utilisées par tous les historiens, de gauche comme de droite :
« Dans la bibliographie, il y a des chiffres absurdes de 6 à 10 millions de morts, dont 3 à 7 millions en Ukraine. Mais grâce aux statistiques démographiques, nous savons qu’en 1932, 782 000 sont nés en Ukraine et 668 000 sont morts, tandis qu’en 1933, 359 000 sont nés et 1,3 million sont morts. Ces chiffres incluent la mortalité naturelle, mais il est clair que la première cause de décès au cours de ces années a été la faim. » (voir son interview à La Vanguardia, https://rebelion.org/los-muertos-de-stalin/)
Poussée vers l’est…
Si ce n’était que cela, on ne sortirait pas de la propagande anticommuniste classique. Mais le plus inquiétant, c’est qu’Arte s’inscrit également dans la propagande antirusse belliqueuse actuelle. Ce qui ne devrait pas préoccuper uniquement les communistes mais aussi tous les citoyens attachés à la paix ou du moins ceux qui, quelque curieux que cela paraisse à l’idéologie dominante et au racisme d’État anti-russe qui sévit sous nos contrées, n’ont pas envie d’une Troisième Guerre mondiale…
En effet, nous fûmes très surpris de constater que, formellement, ce documentaire ne reconnaissait même pas la légitimité de la frontière russo-polonaise actuelle.
Arte nous dit en effet :
« Le 17 septembre 1939, l’Armée rouge envahit l’Est de la Pologne.«
C’est bien sûr faux. L’Armée rouge a récupéré les territoires peuplés de gens parlant biélorusse et ukrainien et qui avaient été confisqués à ce qui allait devenir l’URSS par l’offensive des Polonais lors de la guerre russo-polonaise de 1919 à 1921. Cette guerre a coûté la vie à des dizaines de milliers de prisonniers soviétiques morts de faim dans les camps, mais cela ne semble pas intéresser Arte.
Au contraire, le documentaire parle d’un partage de la Pologne où « Staline entend prendre sa part du gâteau« .
Dans cette récupération des territoires perdus, dans un contexte où l’État polonais avait cessé d’exister, il s’agissait aussi, pour le pouvoir soviétique, de repousser le front futur avec l’Allemagne le plus à l’ouest possible. Mais effectivement, si le documentaire présente l’offensive Barbarossa comme un « coup de théâtre », plus personne ne comprend.
Arte nous expliquera donc que la Pologne a été déplacée d’est en ouest, comme pour sous-entendre qu’elle n’est pas à sa place et devrait se trouver plus à l’est. Et bientôt, avec cette nouvelle version du « Drang nach Osten« , de la poussée vers l’est de funeste mémoire, à quand la non reconnaissance de la ligne Oder-Neisse?
Rappelons-le également : c’est avec cette Allemagne revanchiste que la Macronie, en vertu du récent traité d’Aix-la-Chapelle, envisage de partager notre défense ainsi que notre siège au conseil de sécurité de l’ONU.
Khrouchtchev a disparu
De tous les documents qui ont été présentés pour attester la version officielle de Katyn, le documentaire a choisi de présenter la lettre du 5 mars 1940 de Béria à Staline, dans laquelle le chef du NKVD demande l’autorisation d’exécuter les prisonniers polonais.
Le documentaire prend la peine d’expliquer que cette lettre reçoit l’approbation signée de tous les membres du Politburo, dont deux données par téléphone, à l’exception de Nikita Khrouchtchev « qui, étant en Ukraine, n’a pas pu être joint« .
Il n’y avait sans doute pas le téléphone en Ukraine…
Évidemment, Arte ne dira pas qu’une expertise scientifique a montré que la dernière page de la lettre, celle qui porte la signature de Béria, a été écrite sur une autre machine à écrire pour les trois premières pages. On trouvera l’analyse et les diplômes professionnels de l’expert graphologue sur le site de Sergueï Stryguine : Экспертиза машинописных шрифтов « письма Берии №794/Б », http://katyn.ru/index.php?go=Pages&in=view&id=946 (expertise des écrits à la machine à écrire de la « lettre à Béria n° 794/b »).
Il y a beaucoup d’autres incohérences dans le « dossier secret », comme, sur une autre lettre, un tampon anachronique du PCUS (nom du Parti qui ne sera donné qu’en 1952) ou encore la mention par Chelepine, directeur du KGB de 1959 à 1962, d’une exécution sur les lieux mêmes des camps de Starobelsk et d’Ostachkov alors que la version officielle mentionne des transferts de prisonniers à partir de ces camps.
On comprend mieux, dès lors, pourquoi un faux, incriminant le Politburo à l’exception de Khrouchtchev, a pu être fabriqué sous ce dernier. Monsieur K. aura au final renoncé à cette machination, tant il lui aurait été difficile de nier sa coresponsabilité en tant que membre du Politburo.
Pour le rapport allemand, puis pour le rapport soviétique, le documentaire présente les témoins comme tous manipulés. Pourtant, Grover Furr, dans son ouvrage « L’énigme du massacre de Katyn. Les preuves. La solution » (éditions Delga, 2019), montre bien que des témoins comme le docteur František Hájek, par exemple, résidant en Occident au moment de son témoignage à Nuremberg, n’a pas hésité pourtant à témoigner en faveur de la thèse soviétique alors qu’il n’avait aucun intérêt manifeste à le faire.
Un fanatique nazi caution médicale et scientifique du documentaire…
Passons enfin au comble du stupéfiant : le documentaire d’Arte nous présente comme sorte de caution scientifique du rapport allemand la participation du médecin légiste Orsós, de Budapest. Pourquoi ne nous disent-ils pas, comme nous le montre pourtant Grover Furr en pp. 160-161 de son ouvrage, que ce dernier était un nazi fanatique? Le 18 juillet 1941, lors d’un débat à la Chambre haute hongroise sur la troisième loi anti-juive interdisant le mariage et les rapports sexuels entre juifs et chrétiens, Orsós avait même exigé que l’interdiction fût étendue au mariage et aux relations entre Tsiganes et Hongrois. Orsós souhaitait, enfin, éloigner les médecins juifs des patients chrétiens.
Grover Furr commente ainsi :
« Cette histoire criminelle n’a pas empêché la Commission Madden de citer le nazi Orsós comme témoin.
Ni Cienciala, ni Sanford, ni, à ma connaissance, aucune des autres études qui mettent en avant la version « officielle » ne font état de la collaboration nazie d’Orsós. Ce serait compromettre la prétendue « objectivité » des conclusions de la commission médicale, dirigée par Orsós, qui a été convoquée par les nazis à Katyn.
Il est clair, d’après le rapport allemand, qu’Orsós a été convoqué à cause d’un seul article qu’il avait publié dans un journal médical hongrois en 1941. Il y concluait que la présence dans le crâne d’un cadavre d’une substance dure qu’il appelait « pseudocallus », décomposition de la matière cérébrale, prouvait que le crâne avait été enterré pendant au moins trois ans.«
Ce terme « pseudocallus » reste toujours un mystère pour la communauté scientifique…
Pour le prochain documentaire anticommuniste, la chaîne Arte nous présentera-t-elle comme caution scientifique les thèses du Dr Mengele? Ou choisira-t-elle Goering comme témoin de moralité? Il est vrai qu’en endossant la version officielle de Katyn, elle reprend tout simplement celle de Joseph « Plus-c’est-gros-plus-ça-marche » Goebbels…
Bien entendu, à propos de la version Goebbels, le documentaire ne parlera pas non plus des contradictions dans le rapport allemand, par exemple les douilles de balles présentées de côté afin qu’on n’en voie pas l’année de fabrication, des inscriptions portant le nom de la ville de Lemberg (nom allemand de Lvov), la mention d’une « lettre écrite en allemand par un prisonnier au directeur du camp ».
Pire, le documentaire va taire des contradictions dans le rapport qui étaient déjà connues à l’époque de Nuremberg.
Arte nous dit en effet qu’il n’y avait aucune trace d’insectes ni sur les corps ni sur les vêtements, l’exécution ayant donc eu lieu pendant la saison froide de l’année 1940 (selon la version nazie) et non pendant l’automne 1941 selon la version des Soviétiques.
Le Dr Palmieri, un membre italien de l’équipe médicale amenée à Katyn par les nazis, avait pourtant trouvé des traces d’insectes.
Au cours de ce témoignage à Nuremberg, le Dr Markov a noté cette contradiction dans le rapport allemand :
« Quant aux insectes et à leurs larves, l’affirmation du rapport général selon laquelle aucun d’eux n’a été découvert est en contradiction flagrante avec les conclusions du professeur Palmieri, qui sont consignées dans ses notes personnelles concernant le cadavre qu’il a lui-même disséqué. Dans ce protocole, qui est publié dans le même livre blanc allemand 2, il est dit qu’il y avait des traces de restes d’insectes et de leurs larves dans la bouche des cadavres. » (Procès de Nuremberg, volume XVII, p. 354)
(cf. le livre de Furr, p. 94)
Au sujet des « récompenses » de Béria
Nous avons également interrogé Grover Furr à propos de l’allégation suivante du documentaire d’Arte, dont nous soupçonnions qu’elle n’était nullement étayée :
« Par l’ordre top secret du 26 octobre 1940, Beria récompense d’un mois de salaire supplémentaire les agents du NKVD qui ont exécuté les Polonais. Cet ordre révèle les noms des tueurs. Au total ce sont 40 tchékistes qui ont liquidé 22 000 personnes en 6 semaines
(…) En seulement 2 nuits, toutes les familles des officiers exécutés, soit 60 000 personnes, sont arrêtées et envoyées au Goulag.«
Voici la réponse du chercheur états-unien :
« Les récompenses de Beria : Vous avez raison, il n’y a aucune preuve que ces récompenses aient été décernées pour avoir tiré sur quelqu’un, n’importe où, et encore moins sur les Polonais à Katyn.
Nikita Petrov, chercheur et haut fonctionnaire de la société « Memorial », a publié un article dans Novaïa Gazeta le 27 avril 2015, affirmant qu’il avait identifié les bourreaux du NKVD à partir de l’ordre des « récompenses » du 26 octobre 1940.Il a ensuite publié un livre dans lequel il développe plus longuement cette affirmation. D’abord en polonais, Poczet Katów Katyńskich (Varsovie, 2015), puis en russe, Nagrajdeny za rasstrel (« Récompensé pour fusillade », Moscou, 2016). J’ai ces deux livres. Comme l’article de la Novaïa Gazeta, ils ne contiennent AUCUNE preuve du fait que ces hommes étaient impliqués dans l’affaire Katyn ou que les récompenses avaient un rapport avec Katyn.
L’affaire de l’expulsion des familles semble être une référence au texte de la « lettre de Beria », le document le plus important du « dossier scellé n°1 » (dont tout montre, comme nous l’avons rappelé, qu’il s’agit d’un faux – A.M.). Je ne trouve aucune autre référence à ce sujet. »
Pour conclure
Le document, enfin, se termine sur des images de désenfouissement des corps tandis que la voix off parle des sites de Piatykhatky et Mednoe, les deux autres lieux de massacre liés à celui de Katyn révélés au moment des révélations du « dossier secret » soviétiques. Les images d’Arte, en noir et blanc, datent vraisemblablement de la guerre alors que les lieux supposés d’exécution, outre le site de Katyn, n’ont été révélés qu’à l’époque de Gorbatchev. Pourquoi parler de ces deux sites avec des images qui n’ont rien à voir ? Eh bien, tout simplement parce qu’on n’a pas retrouvé les corps des prisonniers polonais ni à Pyatykhatky ni à Mednoe.
Au contraire, on a retrouvé deux insignes de policiers polonais, censés avoir été enterrés à Mednoe, mais à 1200 km de là, à Volodymyr-Volynskyï, à l’Ouest de l’Ukraine et sur des charniers SS datant de 1941. Découverte qui, comme l’a montré Grover Furr depuis 2013, fait s’écrouler la version officielle et qui explique pourquoi les fouilles en Ukraine ont cessé sans qu’aucune expertise ADN ou identification postérieure ait été tentée.
Bien entendu, nous sommes certains que ces approximations et oublis du documentaire seront corrigés dans la version suivante…
En attendant, nous ne pouvons qu’appeler le lecteur soucieux d’exactitude à se rapprocher des études récentes et étayées sur la questions, in primis « L’énigme du massacre de Katyn. Les preuves. La solution« , Editions Delga, 2019, Paris.
NB : À ne pas confondre avec l’édition précédente, du même auteur et chez le même éditeur, de l’ouvrage : « Le massacre de Katyn. Une réfutation de la thèse officielle? » qui date de 2015 et qui, de dimension plus modeste, se concentre principalement sur la question des fouilles à Volodymyr-Volynskyï.
Grover Furr, dans son livre de 2019 maintenant disponible en français, a donc étudié toutes les preuves qui ne peuvent pas avoir été falsifiées ou fabriquées par les Allemands ou les Soviétiques. Sur la base d’une étude méticuleuse de ces « preuves irréfutables ». Furr conclut qu’il n’y a aucune preuve de la culpabilité soviétique. Toutes les preuves de source primaire incontestablement authentiques indiquent soit la culpabilité allemande, soit la non-culpabilité soviétique. La seule façon d’accuser les Soviétiques est de « croire » les documents du « dossier scellé n°1 » remis par le gouvernement russe aux Polonais. Mais ils ont été qualifiés de faux de façon crédible. Le rapport allemand de 1943 est également plein de contradictions.
Les historiens n’ont pas à « croire » les sources. Toute l’affaire de la culpabilité soviétique à Katyn s’effondre, une fois que les preuves douteuses sont mises de côté et que seules les preuves mises en doute par l’ONU, ce que Furr appelle les preuves « irréprochables », sont étudiées.
Aymeric Monville, 1er mars 2020